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Violent Cases
Neil Gaiman & Dave McKean
Urban Comics

“Violent Cases” est un livre marqué par les rencontres. Notamment celle, très forte, de Neil Gaiman et Dave McKean. À une époque où l’un et l’autre se cherchent, Gaiman participe à des ateliers d’écriture, McKean a bien du mal à placer un projet. Mais le premier est impressionné par les capacités graphiques du second. Inspirés à l’époque par Alan Moore et Bill Sienkiewich pour leur façon plus moderne et adulte d’aborder les comics, ils vont se lancer sur “Violent Cases”. Gaiman fournissant une nouvelle à un McKean qu’il laisse totalement s’épanouir sur le sujet.

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Cela donne cette histoire où le narrateur, qu’on peut identifier à Neil Gaiman, se souvient qu’enfant, après une dispute musclée avec son père, il fut emmené chez un ostéopathe. L’homme avait peut-être été le médecin personnel du plus célèbre gangster du XXe siècle, Al Capone, dit aussi Scarface. Les souvenirs s’entrecroisent, la mémoire vacille parfois, se fait confuse et le récit navigue entre les souvenirs d’un enfant, d’éventuels cauchemars et fantasmes, pour aboutir à une histoire assez unique qui marquera fortement l’histoire des comics.



Ce n’est pas tant que l’histoire soit phénoménale, mais elle est étrange, le lecteur n’arrive plus à trier le vrai du faux et elle invite, comme sait si bien le faire Gaiman, à retrouver notre taille de jeune enfant face à ces géants que sont les figures du père ou du médecin, encore plus intriguant si on le décrit comme un vieux chef indien polonais au nez d’aigle ! Imaginez déjà ce qu’une telle description donne sur un enfant de quatre ans et demi !

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Et puis, il y a les gangsters, ces hommes violents avec leurs « violent cases » (ces étuis à violons qui servaient à transporter les armes) que l’enfant croit se souvenir avoir vus, à moins que ce ne soit le vieil ostéopathe qui lui en a tant raconté ? Gaiman est déjà dans la confusion des genres, mêlant l’ancien au nouveau, le rêvé à la réalité, le cauchemar et le fantasme, l’enfance et une violence horrible... et Dave McKean est lâché, libre d’entrer comme il veut dans cette histoire, exposant déjà son génie pour exploser les contraintes de la page, se servant de toutes les techniques de mise en pages, utilisant le dessin, la peinture, la photo, les collages, le travail typographique, l’art de mettre en page le texte parfois envahissant de Gaiman... Du grand art, Dave McKean est déjà un magicien !
Sur ce court récit, on découvre ce que les deux hommes vont pouvoir aborder, les prémices d’un duo de génie qui va ensuite multiplier les créations de très grande envergure.

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Ce roman graphique paru en 1987 chez Titan Books, sort en France d’abord chez Zenda en 1992, avant d’être repris Au Diable Vauvert en 2006 et aujourd’hui chez Urban Comics qui salue cette petite pépite 30 ans après sa création, dans un ouvrage de très belle facture. “Violent Cases” reste un ouvrage qu’il faut avoir lu et en voici une très bonne occasion, complétée d’une préface et d’un petit dossier illustré qui vous disent tout sur sa genèse.


Violent Cases
- Scénario : Neil Gaiman
- Dessin et couleur : Dave McKean
- Éditeur : Urban Comics
- Collection : Urban Graphic
- Pagination : 64 pages couleurs
- Dépôt légal : 9 décembre 2016
- Numéro ISBN : 9782365778763
- Prix public : 14 €


À lire sur la Yozone :
Violent Cases (Urban Comics)
Violent Cases (Le Diable Vauvert)
Sandman - Les couvertures par Dave McKean


Illustrations © Dave McKean et Éditions Urban Comics (2016)



Fabrice Leduc
26 avril 2017




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