Cette soixantième aventure commence (comme souvent) après une bataille sanglante (également comme souvent) avec peu de survivants (re également comme souvent) mais avec l’indestructible capitaine Stark et nos deux héros qui s’en sortent (re re , enfin vous voyez ce que je veux dire…).
À la différence près que cette fois, le sergent Chesterfield n’est pas tout à fait indemne. Un peu sonné, le regard dans le vide, « légumifié » le type… Pas beau à voir. Et du coup, comme il ne sert plus à rien à l’armée, les généraux décident de s’en débarrasser et de le renvoyer à la vie civile. Mais c’est sans compter sur le caporal Blutch qui prend la défense de son sergent adoré. Ayant obtenu carte blanche pour le ramener à la vie, Blutch parcourt le pays avec Chesterfield pour tenter d’éveiller en lui un afflux de souvenirs. Souvenirs qui sont l’occasion de nous remémorer certaines des meilleures aventures du duo. Avec entre autres et dans le désordre “Les Cavaliers du Ciel” (qui est sur mon podium des albums, catégorie humour), “Duel dans la Manche”, “Des Bleus et des Bosses”, “Les Bleus de la Balle”, “Mariage à Fort Bow” et quelques autres…
Ah oui, c’est là que j’en parle : pour les fidèles lecteurs, vous l’aurez compris, toute ressemblance avec l’album “En avant l’amnésique !” serait-elle vraiment pure coïncidence ?
Donc, tous ces rapides retours sur quelques-unes de leurs aventures, cela donne quoi comme résultat ? Ben, je vous laisse sur votre fin... euh, faim et vous invite donc à vous procurer cet album pour le découvrir.
J’avais fait, malheureusement, le triste constat que les scénarii étaient un peu faiblards depuis déjà plusieurs albums, à quelques exceptions près. Raoul Cauvin ne semble toujours pas avoir trouvé un second souffle, ni le ressort comique qui était le sien. Bon, il est vrai que moi aussi je vieillis et que je suis certainement devenu plus exigeant. Heureusement, les souvenirs fugaces d’une case ou plus nous donnent envie de replonger dans certaines des anciennes aventures de nos deux héros. Mais au fait, sont-ils seulement deux ? Une des forces du scénariste de la série n’est-elle pas d’avoir su créer des personnages secondaires tellement incontournables qu’ils font désormais partie intégrante de la série ?
Quant au dessin de Lambil, il ne nous réserve aucune surprise. Toujours aussi fluide, aussi limpide. Tout aussi dynamique que sur les autres albums, son dessin n’a rien perdu de son pouvoir de séduction. Lambil semble à l’aise avec tout ce que son complice scénariste peut inventer. Rien ne semble avoir de prise sur sa faculté à dessiner tout ce qui entoure leurs personnages. Des chevaux, des montgolfières, des chariots, des indiens, des bateaux, des canons,… tout cela avec une apparente sensation de simplicité et de décontraction.
Après toutes ces années à côtoyer les champs de bataille, c’est avec une incroyable joie de vivre que les auteurs continuent de nous faire rire…ou pas (on serait plutôt dans ce cas-là sur cet album) à travers les aventures de leur célèbre duo.
En tout cas, merci à eux deux (les auteurs ou les personnages ?, c’est vous qui choisissez) pour les délicieux moments de lecture qu’ils ont tout de même pu nous procurer sur cette série intemporelle et éternelle.
(T60) Carte blanche pour un bleu
Série : Les Tuniques Bleues
Scénario : Raoul Cauvin
Dessin : Willy Lambil
Couleurs : Leonardo
Editeur : Dupuis
Dépôt légal : 28 octobre 2016
Pagination : 48 pages couleurs
ISBN : 9782800162737
Prix public : 10,60 €
A lire sur la Yozone :
Les Tuniques Bleues présentent (Les) (T1) Les grandes batailles
Les Tuniques bleues (T53) Sang bleu chez les Bleus
Les Tuniques bleues (T56) Dent pour Dent
Hommage aux Tuniques bleues
Illustrations © Willy Lambil et Éditions Dupuis (2016)
