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Lady Liberty (T2) Treize colonies
Jean-Luc Sala et Aurore
Soleil

Londres, 1775 : la chevalière d’Éon qui a toujours entretenu le doute sur son sexe est morte, touchée par les balles et tombée d’un toit. Beaumarchais s’empare d’une lettre qu’elle a voulu donner lors de ses derniers instants à sa fille adoptive, Lya de Beaumont, qui a assisté à toute la scène.
Cette dernière n’a plus qu’un mot à la tête : vengeance ! Louis XVI qui a ordonné la fin des services secrets auxquels les deux appartenaient, ainsi que George III, doivent payer pour cette perte qui la déchire.
Avant, il lui faut fuir et mettre en sécurité Lady Gage fraîchement délivrée. Une seule destination s’offre aux deux femmes : l’Amérique, une véritable poudrière. Exactement ce qu’il faut à Lya.



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“Lady Liberty” n’est pas le genre de bandes dessinées qui m’attirent de prime abord. Le dessin fait assez anime, notamment par les expression parfois arborées par les personnages, et la colorisation fait assez girly. Rien qu’à feuilleter l’album, ce n’est pas dit que je franchirai le pas de la lecture.
Contrairement aux apparences, dès que j’ai entamé ce tome, tout comme le premier, j’y ai plongé sans coup férir. Le début reprend la fin de “Le Secret du Roi” et remet tout de suite en situation avec le côté dramatique de la fin de la chevalière d’Éon et le désarroi de sa fille. Le ton est donné, avant une poursuite échevelée en direction des quais. Lya s’avère être une fine lame comme elle l’a déjà prouvé et le montrera tout au long de “Treize colonies”.
Beaumarchais est chargé par le roi de France de récupérer les plans d’invasion de l’Angleterre. S’ils tombaient entre de mauvaises mains, ils pourraient entraîner le pays dans une guerre dont il ne veut pas.
Forcément, les routes de Lya et de ce bellâtre sont liées et les deux croisent aussi bien le fer que la parole. L’action est partie prenante de cet album, mais l’arrière-plan politique sert de moteur à l’histoire. Les treize colonies britanniques se révoltent, elles veulent acquérir la liberté, même s’il faut en passer par la force.

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Le scénariste Jean-Luc Sala parvient aisément à intéresser le lectorat. L’action omniprésente est l’occasion d’étonnants échanges, comme si les combattants dissertaient sur des sujets de conversation, tout en croisant l’épée. Le côté guerrier est justement contrebalancé par un côté mondain qui sied très bien à Beaumarchais. En digne fille de sa mère, Lya n’est pas en reste. De même, le serviteur de Beaumarchais dispose d’un belle répartie. À travers lui, le scénariste montre que l’époque est au changement.
Aurore apporte un dessin à la touche très féminine, notamment au niveau des couleurs. Les contours des personnages sont parfois grossiers, ce qui fait qu’ils tranchent sur les décors. Un détail qui peut à l’occasion accrocher le regard. Toutefois, elle apporte une belle sensibilité à cette série et une patte lui convenant parfaitement.

“Treize colonies” conduit les personnages vers l’Amérique, territoire en pleine effervescence. Lya ne s’y rend pas pour calmer le jeu, mais pour assouvir une vengeance. Les deux dernières pages dévoilent la vérité sur son compte, pour nous projeter vers la suite. Quelle conduite va-t-elle adopter après cette révélation ?

“Lady Liberty” est une série attachante à l’intrigue bien plus profonde qu’un simple survol pourrait le laisser penser.


(T2) Treize colonies
- Série : Lady Liberty
- Scénario : Jean-Luc Sala
- Dessin et couleurs : Aurore
- Éditeur : Soleil
- Collection : Aventure
- Dépôt légal : 20 avril 2016
- Format : 23,3 x 32,2 cm
- Pagination : 48 pages couleurs
- Numéro ISBN : 978-2-302-04761-7
- Prix public : 14,50 €


A lire sur la Yozone :
Lady Liberty (T1) Le Secret du Roi


Illustrations © Aurore & Éditions Soleil (2016)




François Schnebelen
2 janvier 2017




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