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Solo (T2) Le cœur et le sang
Oscar Martin
Delcourt

C’est dans un monde à la Mad Max qu’on a fait connaissance avec “Solo”, une incroyable machine à tuer et un combattant solitaire. La Terre, fertile, verte et vivifiée par une eau abondante, c’est du passé. Aujourd’hui, ce monde est appelé « cannibale » car pour y survivre, il faut tuer pour manger et rester sans cesse aux aguets pour ne pas devenir le steack d’une créature mutante.



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Dans ce contexte où il a choisi l’anthropomorphisme pour situer debout chats, chiens, singes, cochons ou rats, face aux humains, les espèces pensantes de l’aride et désertique planète, Oscar Martin a créé “Solo”, un rat, une des espèces pensantes les moins puissantes d’un point de vue morphologique. Pourtant, seul par obligation, seul pour survivre sans penser à ceux qu’il faut protéger, seul pour apprendre face à tous les dangers, il est devenu un combattant aussi craint qu’implacable.

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Éreinté par les sordides machinations des humains, il vit aujourd’hui avec Lyra, dont il est fou amoureux. Et à nouveau, ceux avec qui il vit comptent pour lui. Les humains, une fois encore, vont se mettre en travers de son bonheur au moment où de terribles doutes et le goût amer de la jalousie le torturent. Le lien du cœur crée en lui un vrai point de faiblesse, c’est un gouffre de souffrances qui s’ouvre en lui. La tentation de repartir seul, sans jeter un regard derrière lui, sera la plus forte.

Que dire de ce second tome de “Solo”, après un premier plutôt chaudement accueilli, si ce n’est que cette aventure est bien inférieure à la première. Les raisons de sa fuite paraissent bien simplettes, si ce n’est qu’elles permettent de remettre le combattant solitaire sur des sentiers chaotiques peuplés de grosses bestioles (non pensantes) plus que spectaculaires. Oscar Martin se permet aussi de le ramener auprès de ses proches, de son père notamment, qui va lui remettre les idées en place et lui enlever quelques doutes quant à l’intérêt de fonder une famille dans un tel monde.

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Extrait planche originale : Solo près de son père...

Quelques péripéties plus loin, Solo retrouve Lyra, l’amour, et...
Le scénario est simpliste, très mélo et si on reste épris de la série, c’est qu’elle est diablement bien dessinée par l’artiste barcelonais. L’homme a bossé vingt ans pour la Warner (“Tom & Jerry”), a dessiné des histoires pour le “Journal de Mickey” et a même réalisé des Woody Woodpecker ! Son trait a l’efficacité de l’école de l’animation, de Disney notamment, délivrant des personnages avec qui on entre facilement en empathie et un bestiaire monstrueux très intéressant. Il reste que malgré la violence et quelques scène d’étripaillages bien gores, on est un peu trop dans le bon sentiment justement à la Disney, sur un récit un peu court. On a le droit du coup à dix pages de dossier sur les habitants de l’univers cannibale, tellement intéressant d’ailleurs qu’il donne envie de poursuivre avec “Solo”. Il y a tant de possibilités !

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Et un bonus de trois histoires, s’intégrant avant le tome 1, bien dessinées, illustrant la sauvagerie du monde post-apocalyptique, mais somme toute bien anecdotiques. Non, là mon bon “Solo”, on a envie de te revoir, c’est clair, mais Oscar Martin ne pourra nous satisfaire d’une autre histoire à l’eau de rose. Il a tant à développer avec les humains et toutes les espèces mutantes qu’il n’a pas encore mises en scène.

Place à la grande tragédie post-apo qu’on attend et à tes combats de cinglés ! On t’attend, promis, toujours plus fort !


(T2) Le cœur et le sang
- Série : Solo
- Scénario, dessin et couleurs : Oscar Martin
- Éditeur : Delcourt
- Collection : Contrebande
- Pagination : 128 pages couleurs
- Format : 21,2 x 28,4 cm
- Dépôt légal : 13 janvier 2016
- Numéro ISBN : 978-2-7560-7192-3
- Prix public : 16,95 €


Lien utile :
Oscar Martin sur Facebook


Illustrations © Oscar Martin et Éditions Delcourt (2016)



Fabrice Leduc
10 décembre 2016




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Le bonheur... Solo rêve !



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