Science-fiction et western
Et comme ils ne détestent pas le western, les voilà qui larguent dans cette ville minière désolée et éloignée de tout une mère célibataire, Clara Bronson, flanquée de son jeune fils Zeke. Elle est le nouveau shérif de la ville et a bien l’intention d’y faire régner l’ordre.
Premières frayeurs pour Clara Bronson...
Entré quelque peu dubitatif en cette aventure, je dois reconnaître en être sorti conquis et, surtout, persuadé que cette histoire a beaucoup d’atouts dans les nombreux recoins affleurant de son scénario. Ce premier tome de “Copperhead” dépeint un univers aux contours laissés volontairement flous et embraye très vite sur une première enquête criminelle, car il faut bien parler de crime pour le premier jour du nouveau shérif, et même de carnage !
Sur cette planète qui essaie de se remettre d’une guerre de colonisation, les humains ont laissé beaucoup d’aigreurs au sein des populations autochtones, en plus de quelques dangereux « artifs », ces combattants artificiels, créés pour faire gagner les guerres de leurs créateurs. Clara Bronson s’installe dans cette cité minière aussi désolante que dangereuse parce qu’elle n’a pas d’autre choix.
Budroxifinicus, re-baptisé Boo
Elle est prête à supporter l’indifférence aigrie de son adjoint, Budroxifinicus, baptisé Boo (c’est plus simple !) par Zeke, le magnat véreux qui règne sur l’exploitation minière et tous les ploucs qui y habitent. Elle fera avec les « artifs » dont elle se méfie comme de la peste, même si Ishmael, un artif solitaire, a sauvé son fils des griffes de ces fameux Natifs qui auraient bien dépecé Zeke, un soir d’égarements.
Ishmael, un artif qui tombe à pic !La série SF préférée de Brian K. Vaughan
Clara Bronson a des ressources : aplomb, ténacité, courage et le sens de la bonne formule ! Jae Faerber rêvait d’un projet aux ambiances proches d’un “Galaxy Rangers”, un dessin animé de son enfance, s’approchant d’un Deadwood sur Tatooine. Avec un dessin très élégant, flirtant avec le trait d’un Sean Murphy mais avec beaucoup plus de classicisme, Scott Godlewski répond totalement à son attente. “Copperhead” a tout pour s’installer comme une référence du genre. Un scénario fluide, des dialogues inspirés, n’oubliant pas l’humour et le second degré, un dessin très agréable, bien soutenu par la mise en couleurs de Ron Riley et, surtout, une tonne d’idées à creuser autour des personnages principaux et secondaires de cette planète aux multiples mystères.
Vous avez dit Natifs...
Brian K. Vaughan en a fait sa série SF préférée de ces dernières années. Ce n’est pas qu’une déclaration de pur marketing, car “Copperhead”, mise à part une couverture qui aurait pu être bien plus attractive, est une jolie découverte de cette rentée 2016.
Shérif, on t’attend au saloon pour fêter ton arrivée...
(T1) Un nouveau shérif en ville
Série : Copperhead
Scénario : Jay Faerber
Dessins : Scott Godlewski
Couleurs : Ron Riley
Éditeur : Urban Comics
Collection : Urban Indies
Pagination : 128 pages couleurs
Dépôt légal : 19 août 2016
Numéro ISBN : 978-2-3657-7776-6
Prix public : 10 € (Prix de lancement 3 mois), puis 14 €
À lire sur la Yozone :
Copperhead et Black Science
Illustrations © Scott Godlewski et Éditions Urban Comics (2016)