De retour à Paris, le jeune Joseph se confronte à son oncle et à son frère Achille, resté avec leur mère dans les affaires de la branche Langlois. Pour rappel, Joseph est né de l’amour impossible entre Odile Langlois, fille de Charlotte, et de son cousin Eugène de Saint-Hubert, prêtre révolutionnaire, fils préféré de Christian. A la mort d’Eugène, Christian a fait de Joseph son héritier et l’a enlevé à sa mère très tôt pour le faire entrer à la Banque Générale d’Investissement. Joseph en veut à sa mère de l’avoir abandonné encore enfant. Odile a fait ce qu’elle pensait de mieux pour l’avenir de son fils en sa qualité de futur héritier, mais Joseph ne veut pas l’entendre.
Ce tome 5 de “La Banque” entame le troisième cycle de cette série haletante avec la troisième génération de nos familles ennemies et pourtant si proches. L’époque devient particulièrement intéressante historiquement parlant, on approche à grands pas de la Première Guerre Mondiale et surtout du premier crash boursier en 1929, quand les banques sont toutes puissantes, intouchables en pensant que ça ne peut que continuer de plus belle ! La Tour Eiffel est construite ainsi que le canal de Panama qui sera un scandale et une catastrophe financière.
Au programme de ce tome 5 : jalousie, rancœurs, vengeances, conflit de génération ... ça ne change pas finalement ! J’ai adoré le personnage de Joseph, il est beau, jeune, plein de vie, débordant d’envies, il n’est pas (encore) rempli de haine. Il me rappelle un peu Christian jeune dans le tome 1 quand il était encore très attaché à sa sœur. Joseph est né Langlois mais est héritier des Saint-Hubert, la situation est cocasse.
Le duo scénaristique entre Philippe Guillaume, spécialiste de la finance, et Pierre Boisserie, qui a écrit plus de 70 scénarios à ce jour, est parfait.
J’ai pris beaucoup de plaisir avec le dessinateur Stéphane Brangier, plus connu sous le pseudo de Siro, qui signe sans doute l’une de ses plus belles réalisations. Son dessin est très réaliste et les personnages ont une bonne bouille, même s’ils ne sont pas forcément tous sympathiques. Je préfère ses dessins à ceux de Malo Kerfiden qui étaient plus durs, mais les personnages étaient différents et haineux. La coloriste Delf rehausse également les dessins dynamiques.
Philippe Guillaume ne déroge pas à ses habitudes de terminer l’album avec des explications très bien faites sur les banques de dépôt.
La série ne s’essouffle pas, bien au contraire, Joseph amène une nouvel élan, plus léger. J’ai bien peur que cette gueule d’ange devienne comme ses ancêtres, mais on ne le saura que dans le tome 6 .
Hâte de connaître la suite du destin des Saint-Hubert et des Langlois : vite la suite !
(T5) Les Chéquards de Panama
Série : La Banque
Scénario : Philippe Guillaume et Pierre Boisserie
Dessins : Stéphane Brangier
Couleurs : Delph
Éditeur : Dargaud
Format : 24 x 32 cm
Pagination : 60 pages couleur
Dépôt légal : 27 mai 2016
Numéro ISBN : 978-2-205-07485-7
Prix public : 13,99 €
A lire sur la Yozone :
La Banque (T1) Les Initiés de Waterloo
La Banque (T2) Le Milliard des Emigrés
La Banque (T3) Les Comptes d’Haussmann
La Banque (T4) Le Pactole de la Commune
Illustrations © Stéphane Brangier et Éditions Dupuis (2016)