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Lady Mechanika (T1)
Benitez & Steigerwald
Glénat Comics

Mechanika, la ville du futur, dans laquelle volent de nombreux dirigeables et où l’énergie est fournie par la vapeur. Lady Mechanika, surnommée ainsi par les journalistes, ignore qui elle est, car elle a tout oublié de son passé. Elle cherche à le découvrir pour trouver l’inventeur fou qui l’a transformée de la sorte : des bras et des jambes métalliques, des yeux rouges.
Blackpool, un magnat de l’armement, aimerait aussi mettre la main sur une de ses réalisations pour l’exploiter. Tous deux à la poursuite de la connaissance deviennent rapidement ennemis...



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Voilà une héroïne qui ne manque pas d’arguments au propre comme au figuré. Sa présence est envoûtante, elle ne cherche pas la popularité mais à savoir qui elle est. Pourquoi un savant en a fait un sujet d’expérimentations parmi d’autres ?
La rumeur d’un cas similaire au sien la pousse à l’action. C’est sa première rencontre avec Blackpool qui va conditionner leur antagonisme. Dans le chapitre 0, “Le démon de l’allée du diable”, la belle se dévoile. Elle reconnaît en ce démon un être transformé, torturé pour devenir un hybride comme elle. Elle fait preuve de compassion à son égard, avant de se métamorphoser face à ses meurtriers. Lady Mechanika allie douceur et charme avec colère et furie. Le sexe faible ne la définit pas du tout. Elle abrite les deux faces d’une même pièce, s’avère une personne complexe, hantée par un passé inconnu qui l’a rendue ainsi.

Le lecteur ne peut qu’être conquis par cette personnalité si attachante. Joe Benitez se plaît à multiplier sa garde-robe, à surprendre par ses tenues bien dans l’esprit fin XIXe quand elle veut se fondre dans la population et clairement steampunk quand elle se met en chasse. Benitez use à la perfection des atouts de son héroïne qui en émouvra plus d’un ! Intelligemment, il ne se contente pas d’une coquille vide au physique attirant (ses membres métalliques et son regard d’albinos passent quasi de suite au second plan) mais joue de sa dualité. Par exemple, elle donne des coups à qui mieux mieux mais n’accepte pas un simple contact amical.

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Autre réussite, l’esthétique de “Lady Mechanika” installée dans le steampunk. Avec son héroïne, les cosplays ne peuvent qu’être inspirés ! La ville est raccord avec le genre, mêlant l’ancien et le futuriste. Des machines incroyables font leur apparition. La vapeur semble autoriser les inventions les plus folles, toujours avec un aspect rétro propre au genre qui a depuis un moment le vent en poupe. Cela rend l’ensemble d’autant plus intéressant, les détails attireront l’attention, car sortant de l’ordinaire.

Joe Benitez n’hésite pourtant pas à brouiller les pistes, invitant Lady Mechanika dans un cirque au cours de ses recherches. Clowns, lanceur de couteaux, fauves... entrent dans la partie. À l’occasion, il lui fait même rencontrer une fillette qui lui prouve par A plus B qu’elle ne peut être Lady Mechanika, car habillée comme une femme du monde et de façon désuète de surcroît.
Si elle est la gentille de l’histoire avec deux, trois autres personnages secondaires, Blackpool appartient à l’autre camp, ainsi qu’une rousse fatale aux liens ambigus avec Lady Mechanika, et le mystérieux Cain qui devrait alimenter la suite de “Le mystère du corps mécanique” qui débute dans le chapitre 1. L’apparition de ce dernier apporte bien des développements possibles : pourrait-il être le savant fou à l’origine des hybrides ? De plus, il détonne dans ce monde technologique rétro, car ses interventions font penser à de la magie.

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Heureusement le dessin n’est pas en reste et sert parfaitement une histoire inspirée et prenante. Pour sa création, Joe Benitez fait montre d’ambition, mais aussi de savoir faire, car il porte quasiment à lui seul le projet. Seule la colorisation est laissée à Peter Steigerwald. Feuilleter cet album suffit à alimenter l’imaginaire, le décalage est tel qu’il prête à la rêverie. L’héroïne éclaire les pages de sa présence, enchante par sa diversité.
Le format comic avec ses parutions en chapitres permet une multiplicité de couvertures qui font mouche et renforcent encore l’aura de Lady Mechanika, sans parler des variantes présentées en fin d’album.

La couverture de “Lady Mechanika 1” raconte déjà une histoire à elle-seule. La tourner pour découvrir le contenu revient à l’adopter, à tomber sous le charme d’une héroïne complexe qui souffle aussi bien le chaud que le froid. L’esthétique steampunk fait merveille et installe cette série dans celles à ne pas manquer.
Bonne nouvelle, le second volet est déjà annoncé pour octobre.


Lady Mechanika (T1)
- Création, écriture & dessins : Joe Benitez
- Couleurs : Peter Steigerwald
- Éditeur : Glénat
- Collection : Comics
- Dépôt légal : 1 juin 2016
- Pagination : 112 pages couleurs
- Dimensions (en cm) : 17,3 x 26,5
- ISBN : 978-2-344-01621-3
- Prix public : 12,99 €


Illustrations © Joe Benitez et Éditions Glénat pour l’édition française (2016)



François Schnebelen
25 juin 2016




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