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Yesterday’s gone : l’avènement de la chose
Sean Platt et David Wright
Fleuve, Outre Fleuve, traduit de l’anglais (États-Unis), science-fiction / fantastique feuilletonesque, 222 pages, juin 2016, 11,90€

Six saisons déjà en langue originale, soit un nombre considérable d’épisodes pour la série « Yesterday’s gone » de Sean Platt et David Wright, deux auteurs oeuvrant au sein du collectif Inkwell, dédié à la résurrection du feuilleton littéraire nourri aux ingrédients dits « addictifs » du feuilleton télévisé. Des épisodes d’une centaine de pages (chaque volume de l’édition française en regroupant deux) et découpés chacun en une douzaine de chapitres, initialement publiés sur le réseau, mais avec également une version papier. Ci-dessous le point sur le troisième volume qui, avec les épisodes 5 et 6, marque la fin de la « saison 1 ».



On retrouve donc les personnages de « Yesterday’s gone : le jour où le monde se réveilla désert » et de « Yesterday’s gone : aux frontières du possible » pour ces épisodes 5 et 6 venant clôturer la saison 1. Pour aborder ce troisième volume, mieux vaut savoir qu’aux Etats-Unis, ici et là, des personnes se réveillent un beau matin pour découvrir que la quasi-totalité de la population a disparu.

« Filiformes, noires, la peau luisante. Extra-terrestres ou résultat d’une expérience secrète menée dans un laboratoire du gouvernement, il n’aurait su le dire.  »

Encore ne serait-ce rien si quelques-unes des personnes toujours présentes n’étaient confrontées à de singulières anomalies, poétiques, épouvantables, ou simplement incompréhensibles. Parmi les pires : d’immondes créatures humanoïdes, à la dentition délirante, qui attaquent les humains. Parmi les plus étranges, des lieux qui semblent s’être subtilement modifiés et ce mystérieux « Club de deux heures quinze », un petit groupe d’individus qui, depuis longtemps, faisaient des rêves prémonitoires et savaient, au moins en partie, ce qui allait arriver. Ce qui, hélas, ne semble aucunement les mettre à l’abri des singularités qui déciment les survivants.

« Elles avaient pu être humaines à un moment donné, ou commencer leur existence sous forme humaine ; ou alors, c’étaient des hybrides d’êtres humains et… d’autres choses. »

Une chose est sûre : si ces dangereuses créatures, quelle que soit leur nature, sont bel et bien réelles, il se trouve qu’une organisation de type gouvernemental est encore en place. Des soldats entraînés, des véhicules, des hélicoptères. Des gens parfaitement organisés, parfaitement disciplinés, sans aucun scrupule et qui semblent en savoir infiniment plus que les quelques « survivants » qui errent ici et là, à la recherche de leurs proches, de sécurité, ou tout simplement d’explications. Les États-Unis d’Amérique, de toute évidence, appartiennent au « Yesterday’s gone », au monde d’hier. Mais il en reste suffisamment d’échos pour que l’on puisse affirmer que la théorie de complot a encore de beaux jours devant elle.

« Pour elle, il n’était qu’un chien. Pourtant, il devait absolument lui faire savoir que cet homme était un imposteur. L’homme sombre à cause de qui tout devenait noir.  »

Complot gouvernemental, évènements improbables, tueur en série, pincée de monde post-apocalyptique, rêves inexplicables, enfant et indien aux pouvoirs plus inexplicables encore, mélange d’horreur, d’action, de suspense, de merveilles : Platt et Wright semblent engagés dans une immense entreprise qui consiste à prendre un peu tout ce qui marche dans la fiction contemporaine grand public et à le fondre en un ensemble accrocheur.

S’ils font preuve d’un talent certain pour orienter sans cesse leurs histoires dans des directions inattendues, leur désir de s’attirer le public le plus large possible est sans doute discutable. Comme plus d’un de ces films hollywoodiens auxquels ils font référence, ce désir d’accumuler des éléments spécifiquement destinés aux uns, puis aux autres, puis aux autres encore finit par apparaître trop ouvertement, par montrer ses limites et, surtout, par nuire à l’ensemble. En particulier, et cela est valable depuis les premiers épisodes, les chapitres mettant en scène des adolescents manquent singulièrement de finesse.

Il n’empêche : malgré quelques défauts, cette série qui revendique l’influence des séries télévisées tient ses promesses. C’est en effet un perpétuel sentiment d’étrangeté qui se dégage des trois volumes de cette première saison, à la manière des meilleurs feuilletons de genre ou de certains longs métrages comme ceux de M. Night Shyamalan. Platt et Wright n’ont pas la prétention de faire de la littérature, mais d’écrire des épisodes accessibles à tous. Le pari est relevé, et l’on gage fort que les lecteurs seront au rendez-vous pour la saison à venir.

Titre : Yesterday’s gone : l’avènement de la chose (Yesterday’s gone – season 1 – épisodes 5 & 6, 2013)
Série : Yesterday’s gone (Yesterday’s gone)
Auteur : Sean Platt et David Wright
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Hélène Collon
Couverture : Luzatti et Image source / Getty images
Éditeur : Fleuve
Collection : Outre Fleuve
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 222
Format (en cm) : 13,8 x 20,8
Dépôt légal : 9 juin 2016
ISBN : 9782265116214
Prix : 11,90€


Sean Platt et David Wright sur la Yozone :

- « Yesterday’s gone : le jour où le monde se réveilla désert »
- « Yesterday’s gone : aux frontières du possible »


Hilaire Alrune
5 juillet 2016


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