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Marshall (T3) Litanie Vespérale
Filippi & Ruiz Velasco
Les Humanoïdes Associés

Si vous tombez par hasard sur la série « Marshall » avec ce tome 3 intitulé « Litanie Vespérale », accrochez-vous au wagon car le dépaysement est total et le scénario pas facile, facile à suivre... Après plusieurs lectures attentives, vous risquez bien de vous demander où tout cela peut vous mener...



Bon, y a des meufs partout (un bon point, ça !), type amazones combattantes pas rigolo-joyeuses. Elles s’étripent souvent en évocant de vieux comptes toujours pas soldés. Y a aussi un papy plutôt sympa qui morfle pas mal car il semble en savoir beaucoup plus que les autres. Puis y a une sorte de cité où l’on ne fait pas ce que l’on veut et où les meufs croisées dans les premières pages retrouvent des potes résistants afin de libérer notre bon vieux papy qui était soumis à la question par d’autres meufs et un docteur au look de nazillon passablement dégénéré.
Après ça, tout le monde court dans tous les sens, explose des bâtiments, des robots et on découvre un vaisseau spatial (enfin, on suppose) dans lequel se trouvent peut-être quelques réponses à nos lancinantes questions. Pas de bol, c’est la fin du troisième tome et on n’a pas encore dépassé le stade global et théorique d’une compréhension light de l’intrigue.
En gros, un groupe de rebelles combat une organisation gouvernementale dictatoriale et va (peut-être) trouver l’espoir dans l’artefact spatial découvert en bout de ligne.

Que dire et que penser de « Marshall, Litanie Vespérale » ?
D’abord, se renseigner. Les deux premiers tomes signés par Denis-Pierre Filippi (scénario) et Jean-Florian Tello (le dessinateur original malheureusement décédé) semblaient bien bénéficier d’une mise en couleurs plus chaude. Aux oranges chatoyants entraperçus précédemment, succèdent aujourd’hui un vert très sombre, un marron soleil couchant et des teintes bleutées tirant sur le mauve et le violet. La mise en couleur semble d’ailleurs bien fonctionner par cycles narratifs car Ruiz Velasco joue uniquement d’une tonalité dominante sur plusieurs pages, toutes les autres couleurs semblant passées au lavis (au filtre ?) du ton dominant dans ces séquences, avant de changer d’ambiance et de tonalité à nouveau.
Ce principe tenant lieu de ?fil d’Ariane ? graphique jusqu’au bout de l’intrigue.

Le trait est par contre moins monolithique, plus enjoué, énergique, vivifiant et harmonieux. Les corps féminins bénéficiant d’une attention toute particulière dans l’étude de courbes très érotisantes et plutôt agréables. Quelques très belles planches (page 1, page 9) viennent régulièrement enchanter l’œil. De splendides visions architecturales bercent le lecteur d’un imaginaire très réfléchi. On est parfois très près d’une création idéale, mélangeant agréablement le meilleur du manga (un trait à nul autre pareil) avec le très bon de la BD européenne (une narration et une colorisation plus nuancées).

Côté scénario, on est par la force des choses, beaucoup plus partagé. Filippi a volontairement décidé de ?fermer ? sa série et de concevoir son univers comme un tout global.
Visiblement, sans la lecture des deux premiers opus, c’est un peu hard à comprendre. On devine quelques rancunes et des émotions partagées par des personnages qui se connaissent depuis longtemps mais le lecteur ne trouvera quasiment jamais une explication résumant la situation. Du coup, on se sent parfois rejeté par une série que l’on finissait pourtant par trouver attirante et pleine d’originalité. Cet hermétisme bloque donc un peu la lecture. Pas de doute, il faut être de l’aventure depuis le début de l’histoire sous peine de ramer quelque peu.

Choix Cornélien par excellence, il faudra se décider à investir dans les deux précédents volumes ou dans aucun des trois. Nous on a choisi !
À tout prendre on conseille de lire cette série très attentivement depuis son premier tome. Il y a incontestablement du talent dans ce « Marshall » et il serait fort dommage de s’en détourner bêtement.
Au final, une création qui ne trouvera pas de jugement définitif avant sa totale conclusion.

PS : Soyons complets et exhaustifs, vous trouverez deux planches quasi inédites sur le site des « Humano » qui ne sont pas sur ce volume (ou dans un montage très différent) ainsi qu’une particularité : Alors que le bouquin porte le titre « Litanie Vespérale » au singulier, il est au pluriel sur le site de l’éditeur (« Litanies Vespérales »).
Coquille ou changement de dernière minute ?

Série : Marshall
Titre : Litanie Vespérale, tome 3
D’après les personnages créés par Denis-Pierre Filippi et Jean-Florian Tello
Volumes précédents : « D’Ombres et de Lumières, Tome 1 » et « Maître Hisaya, Tome 2 » (même éditeur).
Scénario : Denis-Pierre Filippi
Dessin, couleurs : Francisco Ruiz Velasco
Collection : Humano
Format (en cm) : 24 x 32
Pages : 48
Éditeur : Les Humanoïdes Associés
Dépôt légal : 26 octobre 2005
Parution : novembre 2005
ISBN : 2731616121
EAN : 9 782731 616125
Prix : 12,60 euros

Illustrations : © 2005 Denis-Pierre Filippi, Francisco Ruiz Velasco - Les Humanoïdes Associés



Stéphane Pons
9 février 2006




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Des « amazones » pas rigolos-joyeuses...



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Mais aux looks très attirants...



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Dans un tome 3 où les coups volent bas !



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Une beauté graphique formelle et incontestable aussi



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Et quelques planches inédites...



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À voir sur le site des « Humano ».



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