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Da Qin (T1) L’âge de fer
Richard & Weilin
Soleil

Crassus a beau être le plus riche des consuls, il n’en jalouse pas moins César et Pompée. C’est lui qui a maté la révolte des esclaves menée par Spartacus, mais ce fait d’arme date d’une vingtaine d’années et il a besoin d’une victoire forte pour asseoir son statut. Pour ce faire, il décide de vaincre une fois pour toute l’ennemi oriental de Rome, les Parthes. Fort de 11 légions, il n’obéit pas aux augures et lance l’assaut. Mal lui en prend, car son armée est décimée et il meurt au combat.
Un officier romain et un Galate sont entre autres faits prisonniers. Commence alors un voyage éprouvant et dangereux qui les conduira jusqu’à une contrée peuplée d’hommes à la peau jaune et aux yeux bridés.



L’histoire de cette bande dessinée a de quoi surprendre, mais elle n’est pas dénuée de fondement. En effet, Olivier Richard l’a construite à partir d’une théorie historique selon laquelle une légion de Crassus s’est établie en Chine. Cela donne un écrit exotique, dépaysant en diable et surprenant.

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Suite à la déroute de la bataille contre les Parthes, Numa, l’officier romain, Brennus, le redoutable guerrier galate, et d’autres légionnaires sont faits prisonniers et emmenés à l’autre bout de l’empire parthe pour combattre les Xiongnu. Les circonstances permettront à certains de fuir et de rencontrer Xiaolong, un des fils du roi des Han.
Avec “Da Qin”, le scénariste donne corps à cette théorie de fort belle manière. Il met en scène les rigueurs de l’époque, notamment celles liées à la condition de soldat à travers les féroces combats, mais aussi de prisonnier et d’esclave. L’ambiance saute rapidement du drame, des corps suppliciés, à la débauche la plus complète, montrant ainsi la brièveté de la vie et qu’il faut profiter de chaque instant. Le contexte se révèle vraiment intéressant, prenant un détour inattendu. La surprise des personnages à la vue de leurs nouveaux adversaires aux yeux bridés et à la peau jaune démontre fort justement la méconnaissance de ces terres lointaines.
Indubitablement, “Da Qin” possède du souffle, use de la matière de base pour surprendre les lecteurs et les transporter dans des contrées inattendues comme le prouve l’entame de “L’âge de fer”, nous plongeant dans une chasse aux éléphants de mer.

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Le choix du dessinateur n’est pas anodin, il s’agit du Chinois Yang Weilin dont c’est la première apparition sur le marché français. Il donne corps à l’histoire et transpose brillamment toute l’inhumanité des combats à limage. Le sang et la sueur se dégagent des cases, donnant encore plus d’épaisseur à cet album au sujet conséquent.

“Da Qin” se présente comme un diptyque se basant sur une théorie historique dont Olivier Richard s’empare pour nous plonger dans un récit redoutable, prenant et des plus intéressants. Le lecteur n’est pas épargné, mais l’époque était ainsi, rude, meurtrière...

De la bonne BD qui ne se contente pas du seul contexte, mais sait aussi mettre en avant la psychologie des personnages au travers de Numa, torturé par ses choix passés.


(T1) L’âge de fer
- Série : Da Qin
- Scénario : Olivier Richard
- Dessin : Yang Weilin
- Story-board : Ullcer
- Couleurs : Greg Loffé
- Éditeur : Soleil
- Collection : Quadrants
- Dépôt légal : 10 février 2016
- Format : 24 x 32 cm
- Pagination : 48 pages couleurs
- Numéro ISBN : 978-2-302-04636-8
- Prix public : 14,50 €


Illustrations © Éditions Soleil / Quadrants / Richard / Yang / Ullcer - Tous droits réservés




François Schnebelen
8 juin 2016




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