Maeda et ses quatre acolytes sont parvenus à capturer l’être semblant contrôler les autres zombies, celui que Yamanoi appelle le Bokor. Avec leurs deux nouveaux alliés, ils parviennent à rentrer sans encombres dans la prison et donner à Kyoharu le prix de leur liberté de mouvement : des armes. Seulement, le Bokor n’est pas la seule créature qu’ils ont emmené derrière leurs anciens barreaux, il y a aussi le fils d’un de leurs sauveurs. Le gamin a été contaminé mais son père persiste à croire qu’il n’est que malade et qu’avec l’aide d’un médecin, ils pourront le sauver. Si Kyoharu leur a non seulement rendu leur liberté mais aussi offert un véritable gueuleton, nos quatre ex-taulards n’ont définitivement pas beaucoup d’amis entre les murs de la prison, et très vite un groupe les encercle pour leur donner une bonne leçon. Dans le combat qui s’en suit, Maeda se retrouve une nouvelle fois en difficulté quand soudain, l’enfant parvient à se défaire de ses liens et s’attaque à tous leurs ennemis. Le Bokor s’est également défait de son bâillon et semble donner l’ordre au petit monstre de défendre son précieux Maeda...
Les deux premiers tomes de “Fortress of Apocalypse” avaient installé un rythme trépidant où le lecteur était littéralement emporté dans la course-poursuite pour leur survie de nos héros. Le rythme sur lequel débute le tome 3 est tout aussi fou, avec une fuite de dingue de Maeda et Iwakura devant les hommes-chiens mutants. C’est là une originalité de cette série, qui semblait partir sur une histoire de zombies et qui s’avère plus complexe dans la nature des mutations occasionnées sur les victimes. En tout cas, l’ambiance de folie furieuse est très vite relancée et il n’y aura en fait quasiment aucune pause dans ce tome 3. Par contre, notre quatuor de prisonniers est rejoint par deux nouveaux alliés et une créature. En fait, Yu Kuraishi va parvenir à redonner un peu d’humanité à son histoire à travers ce père gardant avec lui son fils contaminé. Bon, certes, ce n’est pas si original que cela, mais vu comment Yu Kuraishi va utiliser son personnage, ce choix va s’avérer judicieux et plein de surprises. Un camion semi-blindé et nous revoici avec le classique « scooby band », avec toutefois un point important : l’absence de personnage féminin pour le moment. Certes, le scénario a commencé dans une prison pour hommes, mais cette absence marque aussi l’ambiance de la série, qui ne fait vraiment pas dans la dentelle.
L’autre personnage central de la série est le maître des zombies, celui appelé Bokor par Yamanoi. Pour la petite histoire, le Bokor est un sorcier créateur de zombies dans la religion vaudou, il n’est donc pas étonnant que Yamanoi utilise ce sobriquet pour dénommer le maître des zombies. Ce dernier possède un pouvoir par la voix ou plutôt le son, capable d’utiliser toute la capacité de sa cage thoracique pour émettre un son assez fort pour percer les tympans. Mais au-delà de ses pouvoirs, cette créature semble se focaliser sur Maeda, au point de lui envoyer ses serviteurs pour l’aider quand ce dernier voit sa vie en danger. Quel peut être le lien reliant ces deux personnages ? Le mystère est pour l’instant bien gardé et surtout, hormis l’obsession du Bokor, rien n’indique quelle raison le pousse à recherche le jeune homme. Les deux pages de preview du tome 5 en fin de tome laissent le lecteur sur bien des questions, car il semble que l’influence du Bokor va s’intensifier pour générer un nouveau suspens et de nouvelles situations compliquées pour nos héros.
Entre deux scènes de tuerie, plus que d’action, nous allons tout de même en apprendre plus sur le passé de certains personnages comme Yamanoi, ce génie à la grande perversité, capable de disséquer quelqu’un sans sourciller, ou encore Kyoharu, le charismatique chef des prisonniers. Ce personnage sort rapidement du lot, en particulier par ce curieux pouvoir qui lui donne deux secondes d’avance. Yu Kuraishi ne perdra pas de temps pour nous donner l’explication de cette faculté qui finalement pourrait s’avérer crédible... Bon n’exagérons rien mais le mangaka a cherché à le rendre réaliste et non nous ajouter des super-héros aux zombies. En tout cas, les confrontations entre notre quatuor et Kyoharu sont toujours très intéressantes car imprévisibles.
“Fortress of Apocalypse” est une série déjantée qui tient toutes ses promesses. Encore bien des massacres en perspective.
Fortress of Apocalypse (T3 et 4)
Scénario : Yu Kuraishi
Dessin : Kazu Inabe
Traducteur : Soizic Schoonbroodt
Éditeur français : Pika
Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192 pages
Date de parution : 2 décembre 2015 et 3 février 2016
Numéro IBSN : 9782811625597 ; 9782811619497
Prix : 7,50 €
A lire sur la Yozone :
Fortress of Apocalypse (T1 et 2)
© 2012 Yu KURAISHI and Kazu INABE
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