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Sur parole
Olivia Dupuy
Éditions Wartberg, Zones Noires, roman (France), polar, 204 pages, avril 2016, 12,90€

Le commissaire Meyer, un Alsacien fraîchement arrivé de sa région natale, découvre l’île de Ré sous un triste jour, lui rappelant de mauvais souvenirs. Le 9 septembre, une femme est retrouvée nue et étranglée dans les marais salants près des Portes-en-Ré. La mise en scène s’avère des plus étranges avec ses longs cheveux roux, le triangle sur sa poitrine et les deux traînées blanches sous ses narines. Secondé par le lieutenant Privat, un monstre de travail, le commissaire met tout de suite l’accent sur les délinquants sexuels de l’’île mais sans succès.
L’enquête piétine, la chevelure rousse de la victime obsède Meyer et le tueur ne s’arrête pas là.



À lire la quatrième de couverture : « … le commissaire Meyer, un Alsacien fraîchement muté à La Rochelle », j’ai tout de suite pensé au lieutenant Antoine Meyer qui a enquêté dans « Le grand ange rose de Strasbourg ». Je me suis dit qu’il avait pris du galon et que sa prise de fonction nécessitait de quitter sa région d’origine. J’ai beau avoir cherché, le prénom du commissaire n’est jamais précisé. Olivia Dupuy n’use que de commissaire et/ou Meyer pour le désigner. De plus, il n’arbore pas de chèche et son passé ne le rapproche pas du personnage de Françoise Bachmann. Choix malheureux, à croire que tous les Alsaciens s’appellent Meyer !
En plus, il est précisé qu’elle signe la première enquête du commissaire Meyer, alors s’il est appelé à réapparaître dans d’autres aventures, pourquoi ne pas être parti de la première aventure où ce nom apparaissait ?

L’enquête se déroule en trois étapes. Il y a effervescence après chaque meurtre puis un trou jusqu’au suivant, comme si l’affaire était en stand by en raison du manque de pistes de la police. La résolution est plus due au hasard qu’au flair des intervenants. Aucun n’a eu l’idée de taper les quelques mots clés des mises en scène sous Google, ce qui aurait peut-être permis de boucler plus vite. Il est clair que l’histoire est loin de transporter les lecteurs, car elle fonctionne au coup par coup.
Il est aussi dommage de garder toujours une certaine distance avec les deux principaux protagonistes Meyer et Privat. Juste les nommer par leur fonction et leur nom ne pousse pas à l’empathie envers eux. Olivia Dupuy nous invite bien à partager l’intimité du commissaire qui apparaît usé par le métier, avec des fissures dans sa carapace, mais son portrait me semble fortement inspiré par les polars scandinaves.

Le point fort de ce roman repose clairement sur l’île de Ré qui offre un formidable terrain de jeux. À l’image du commissaire, il est facile de perdre ses repères, d’être déboussolé, mais s’y promener apporte de la sérénité et Meyer aime s’y rendre pour son atmosphère si particulière.
L’explication de l’énigme qui lui est posée ne manque pas d’élégance. Olivia Dupuy a construit son intrigue d’après cet original point de départ, ce qui est bien vu.

Du positif, mais aussi quelques bémols dont un qui n’en sera pas un si le lecteur n’a pas connaissance du « Grand ange rose de Strasbourg ». « Sur parole » n’en reste pas moins intriguant, servi par un cadre magnifique. Le commissaire Meyer est appelé à revenir, en espérant que son prénom sera dévoilé...


Titre : Sur parole
Sous-titre : Fausses notes en Ré
Auteur : Olivia Dupuy
Couverture : © fotolia/JONATHAN
Éditeur : Éditions Wartberg
Collection : Zones Noires
Site Internet : Roman (site éditeur) 
Pages : 204
Format (en cm) : 12 x 20
Dépôt légal : avril 2016
ISBN : 978-3-8313-2937-3
Prix : 12,90 €


Autres romans de la collection chroniqués sur la Yozone :
- « Le grand ange rose de Strasbourg » de Françoise Bachmann
- « Marionnettes » de Hervé Mestron
- « Autopsie d’un bouquiniste » de François Darnaudet
- « Danse avec le taureau » de Philippe Ward
- « Train d’enfer » de Jérémy Bouquin



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François Schnebelen
25 mai 2016


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