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Vandales du vide (Les)
Jack Vance
Le Bélial’, Pulps, roman traduit de l’anglais (États-Unis), space opera, 232 pages, mars 2016, 17€

Dick Murdock quitte Vénus pour rejoindre son père sur la station d’observation lunaire. Le trajet est risqué, car plusieurs navires se sont déjà fait attaquer par des pirates commandés par le Basilic, dont on ignore tout.
Le jeune Dick ne s’imagine pas suivre les traces de son scientifique de père, il apprécie davantage l’action, mais il voit tout le potentiel que recèle le télescope pour la surveillance des vaisseaux spatiaux en transit. De plus, certains incidents lui semblent suspects, comme la mort soit disant accidentelle de l’ancien responsable de la station. Il se méfie notamment du nouvel opérateur radio qui a débarqué en même temps que lui sur la Lune.
N’écoutant que son courage, Dick mène sa petite enquête.



Ce livre est doublement intéressant, car il s’agit du dernier Vance de science-fiction inédit et il marque les débuts de la collection Pulps, consacrée « à l’aventure, à la science-fiction grand spectacle, à cette veine première du genre où soufflent les vents de l’épique et du cosmique ».
« Les vandales du vide » ne ressemble pas à la production habituelle de Jack Vance (1916-2013) qui n’avait pas son pareil pour nous dépayser. Son imagination pour créer de nouveaux mondes plus fantastiques les uns que les autres semblait sans limites et s’avérait à chaque fois un régal. Là, il se restreint à notre système solaire proche : Mars, Vénus, la Lune. Le paramètre Rêve est encore absent de ce livre des débuts de l’auteur. Rappelons qu’il date de 1950. Place à l’action, aux dangers, aux folles escapades sur la surface de la Lune ou dans des tunnels pour l’explorer.

Jack Vance était un marin et il transpose en quelque sorte l’élément marin ici, avec piraterie, ports d’attache, télescope qui n’est qu’une longue-vue permettant de voir les vaisseaux, repaire de brigands... S’il n’y a pas suspension d’incrédulité, « Les vandales du vide » croule sous son âge avec des invraisemblances à la pelle, peut-être même pour l’époque.
L’avant-propos de l’écrivain donne d’ailleurs le ton. Il extrapole ce que seront les années après 1950 en terme de conquêtes spatiales. Comme il s’agit de notre passé, l’optimisme de ses propos apparaît d’autant mieux.
Pour apprécier ce roman, il est clair qu’il faut aimer la SF de l’âge d’or, les space opera old school à la EE Doc Smith où l’espace s’apparente à une vaste mare à canard qui peut être sillonnée dans tous les sens sans que le temps ne pose grand problème. L’évasion, l’aventure échevelée priment sur toute véracité.

Il s’agit clairement d’un Vance mineur, mais tout à fait dans l’esprit de la collection qui fouillera le passé pour y dénicher des œuvres nous ramenant à l’époque des pulps aux couvertures colorées et racontant des histoires à elles seules. Pas de prise de tête à attendre, de hard science pointue au programme, mais le souffle de l’aventure.

Après Une heure-Lumière qui fait montre d’ambition, Pulps ne joue pas dans le même registre et ne s’adresse pas vraiment au même public. Les nostalgiques de la SF de l’âge d’or s’y retrouveront. Par contre, les lecteurs plus jeunes ne s’y reconnaîtront peut-être pas et la trouveront totalement dépassée.


Titre : Les vandales du vide (Vandals of the Void, 1950)
Auteur : Jack Vance
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Pierre-Paul Durastanti
Couverture : Philippe Caza
Éditeur : Le Bélial’
Collection : Pulps
Directeur de collection : Pierre-Paul Durastanti
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 232
Format (en cm) : 13 x 20
Dépôt légal : mars 2016
ISBN : 978-2-84344-901-7
Prix : 17 €



Pour contacter l’auteur de cet article :
[email protected]


François Schnebelen
19 avril 2016


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