Pistonné, il apprend à piloter au Neuhof contre la somme élevée de 2000 francs. Doué et habile pour le pilotage, il vole très vite seul. A l’école militaire d’aviation, il se fait remarquer par ses caricatures et son manque de talent en hypnose qui font rire ses collègues.
Antoine de Saint-Exupéry va se faire embaucher chez Latécoère où il apprend les bases de la mécanique. Il fait la connaissance de Henri Guillaumet, grand pilote de l’Aéropostale qui va le prendre sous son aile et le pousser : « un pilote n’a pas le droit de dire jamais ... ni impossible : il ne doit jamais renoncer ! Jamais ! ». Les cockpits de l’époque sont ouverts, rien ne les protège hormis une épaisse combinaison, les temps ont bien changé. Une grande amitié basée sur le respect va naître entre ces deux grands pilotes.
Il est très difficile de résumer la vie d’Antoine de Saint-Exupéry dans un seul album et pourtant, Christophe Bec l’a fait après avoir raconté les parcours de Guillaumet, Mermoz et Vachet, tous héros de l’Aéropostale. Bec et Dumas ont fait le choix de nous présenter un Saint-Ex différent. Bien évidemment, la naissance du « Petit Prince » est légèrement évoquée ainsi que son histoire d’amour avec Consuelo, mais ils abordent surtout des aspects différents de sa personnalité : son attirance vers l’hypnose, les sciences occultes ainsi que sa souffrance d’être plus reconnu pour ses talents d’écrivain que pour ses talents de pilote.
Le fil rouge de cet album est son crash à bord d’un hydravion, le Latécoère 293 qui a failli lui coûter la vie dans la baie de Saint-Raphaël. Il se sent mourir et se dit même que c’est agréable de se laisser aller, il ne lutte pas. Plusieurs fois tout au long de cette histoire, le flash-back est présent, c’est enivrant et à la fois déroutant, difficile de le situer dans le temps puisqu’il n’y a aucune indication de date. Christophe Bec est une fois de plus parti d’un crash pour raconter une histoire et apprécie tout particulièrement les flash-backs dans ses albums de “L’Aéropostale”.
La magnifique couverture de Patrick Dumas résume bien cette personnalité moins connue. On voit une carcasse d’avion au fond des eaux et une lumière blanche aveuglante qui attire Saint Ex vers la délivrance, qui est peut-être la vie éternelle ?
Les dessins sont particulièrement riches en détails tout au long de l’album, les paysages, avions et personnages sont crédibles, notre héros est très ressemblant.
Ce quatrième et dernier tome de la série est un one-shot consacré à Antoine de Saint-Exupéry, de son enfance jusqu’à sa mort le 31 Juillet 1944, au retour d’une mission de reconnaissance lointaine sur son pays occupé par l’ennemi. Sa mort est juste évoquée par un court texte, cet événement aurait sans doute mérité plus. J’aurai aimé que l’album soit plus long, plus en détails mais il faut bien accepter le principe de cette série.
Ce scénario est assez surprenant, il prend de cours mais se lit aisément. Antoine de Saint-Exupéry n’est pas toujours montré sous son meilleur jour, trop sûr de lui et pas toujours sympathique. Cet album est plaisant et divertissant, il ne faut pas le lire comme étant une biographie classique sinon la frustration sera forcément présente.
Cette série, “L’Aéropostale, des Pilotes de Légende”, est une belle réussite qui permet de découvrir ces grands pilotes sous un autre jour.
Saint-Ex est bel et bien éternel, il continue et continuera de nous passionner dans les airs ou blotti au fond du canapé à savourer ses livres.
(T4) Saint-Exupéry
Série : L’Aéropostale des Pilotes de Légende
Scénario : Christophe Bec
Dessins : Patrick Dumas
Couleurs : Diogo Saïto et studio Digikore
Éditeur : Soleil
Collection : Aventure
Format : 23,4 x 32,3 cm
Pagination : 52 pages couleur
Dépôt légal : 16 mars 2016
Numéro ISBN : 978-2-302-04760-0
Prix public : 14,95 €
A lire sur la Yozone :
L’Aéropostale, des Pilotes de Légende (T1) Guillaumet
L’Aéropostale, des Pilotes de Légende (T2) Mermoz
Envols : Saint-Exupéry en Alsace
Illustrations © Patrick Dumas et Soleil (2016)