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Soleil brûlant en Algérie
Gaétan Nocq
La Boîte à Bulles

1956 : Alexandre Tikhomiroff est mobilisé et envoyé à Cherchell en Algérie. Comme beaucoup, il est devenu un simple pion au milieu d’une drôle de guerre qui le dépasse et doit s’accommoder de la situation. Pour alimenter l’ordinaire d’un soldat de seconde classe, il effectue des gardes de nuit et fait le service au mess des officiers.



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“Soleil brûlant en Algérie” est l’adaptation de Gaétan Nocq du livre “Une caserne au soleil SP 88469” écrit par Alexandre Tikhomiroff. Ce dernier y raconte les 27 mois qu’il a passés en Algérie en tant qu’« appelé », puis son retour à Paris. Il s’agit donc d’un témoignage sur une guerre plutôt méconnue et paradoxalement assez proche de nous.
À travers le regard d’un simple soldat qui n’a pas eu le choix et qui s’est retrouvé en Algérie, ce roman graphique nous livre un pan d’Histoire qui sonne vrai, car parsemé de petits riens qui rythment la vie du soldat de base, qui ne peut que suivre le mouvement et obéir aux ordres venant d’en-haut sans se poser de questions.

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Gaétan Nocq appartient à l’association des Carnettistes Tribulants, ce qui se ressent très bien à la lecture de “Soleil brûlant en Algérie”. En effet, un carnettiste est une personne utilisant un genre d’expression artistique visuelle qui correspond à l’élaboration d’illustrations à la façon d’un « carnet de voyage » pour citer Wikipédia. Il faut reconnaître que le vecteur est parfait pour ce récit, que le dessin se met vraiment au service de l’histoire, allant à l’essentiel : les personnages, leurs expressions, les paysages, les situations... Les deux fonctionnent de concert pour donner un ensemble très expressif et explicite de suite.

L’album rentre directement dans le sujet : incorporation, puis direction Cherchell sur la côte ouest de l’Algérie, le début de la vie militaire pour Alexandre Tikhomiroff et beaucoup d’autres avec la routine quotidienne qui use peut-être plus que la présence d’un ennemi invisible. Ce qui est très plaisant, c’est que le récit ne retrace pas la guerre d’Algérie dans les grandes lignes, mais selon le point de vue d’un homme de troupe qui nous donne sa version des faits, ceux qu’il a vécus au fil des mois s’étirant avec monotonie jusqu’à la quille plusieurs fois repoussée.
Très intelligemment, celle-ci ne signifie aucunement la fin, mais le retour à la vie civile dans la métropole. À Paris aussi, le combat existe. Il est juste différent, les modes d’actions divergent par rapport au terrain et Alexandre s’y révèle peut-être plus à l’aise.

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Avec “Soleil brûlant en Algérie”, Gaétan Nocq nous offre une tranche d’Histoire très bien mise en scène. Le récit très fort, car inspiré de faits réels suffisamment dramatiques pour toucher chacun de nous, est parfaitement servi par des crayonnés expressifs, apportant un relief supplémentaire au roman de base. Sous la présente forme, il est très facile d’être transporté là-bas, de s’immerger dans des paysages envoûtants et donc de mieux comprendre ce qu’a été la guerre d’Algérie pour la majorité des « appelés ».

Il s’agit d’un très beau roman graphique donnant un regard intimiste sur un conflit qui aura marqué une génération. Un rappel nécessaire et salutaire, que la forme ne peut que renforcer.


Soleil brûlant en Algérie
- Scénario & dessins : Gaétan Nocq
- D’après le récit : Une caserne au soleil SP 88469 d’Alexandre Tikhomiroff
- Éditeur : La Boîte à Bulles
- Collection : Contre-Cœur
- Dépôt légal : 9 mars 2016
- Format (en cm) : 16,5 x 24
- Pagination : 240 pages en noir et blanc
- Numéro ISBN : 978-2-84953-260-7
- Prix public : 20 €


Illustrations © 2016, Gaétan Nocq & La Boîte à Bulles - Tous droits réservés




François Schnebelen
10 avril 2016




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