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Deux nigauds contre Frankenstein
Film américain de Charles Barton (1948)


Genre : Parodie d’horreur
Durée : 1h23 (1h30 dans certains pays dont l’Argentine)

Avec Bud Abbott (Chick Young), Lou Costello (Wilbur Grey), Lon Chaney Jr. (Larry Talbot/le Loup-Garou), Bela Lugosi (Comte Dracula), Glenn Strange (le monstre de Frankenstein), etc.

Deux transporteurs de marchandises se retrouvent avec une bien étrange livraison : les dépouilles du comte Dracula et du monstre de Frankenstein, destinées à un musée de l’horreur. Qui croirait à l’existence de telles créatures ? Certainement pas nos deux amis. Sauf que...

Un genre qui n’existe plus, le burlesque... C’est donc avec nostalgie qu’on peut se plonger (ou replonger, si on a l’âge) dans les aventures d’Abbott et Costello face aux légendes du cinéma d’horreur que sont Bela Lugosi et Lon Chaney Jr (respectivement Dracula et le Loup-Garou). De l’humour bon enfant et naïf : ça change et ça fait du bien !

Pour ceux qui ne les connaissent pas, Bud Abbott et Lou Costello ont fait équipe dans près de cinquante films. Ils ont tâté de tout, de l’horreur (comme dans le cas qui nous occupe) au western, en passant par la science-fiction et le polar. La liste serait trop longue. Toujours sur le ton du burlesque, le grand et le petit -le maigre et le gros, le futé et le naïf- mettent les pieds dans le plat mais finissent toujours en héros improbables.

Dans « Deux Nigauds contre Frankenstein », Bela Lugosi et Lon Chaney Jr reprennent de bonne grâce les rôles qui les ont rendus célèbres. Boris Karloff qui avait refusé pour sa part d’endosser à nouveau le costume du monstre de Frankenstein, fut remplacé par Glenn Strange. Ce n’était pas une première pour ce dernier, puisqu’on le retrouvait déjà dès 1945 dans le même rôle dans « House of Dracula ».

Quand au scénario, c’est un condensé de tous les clichés du genre à l’époque du Golden Age, mais ce n’est pas irritant, le ton étant définitivement à l’humour et à la parodie. D’ailleurs, ce film est un excellent divertissement familial. Les enfants s’inquiéteront du sort de nos deux héros sans vraiment être effrayés et s’identifieront facilement à Lou Costello grâce à son côté pur et innocent. Pendant ce temps, les adultes s’amuseront des situations et savoureront les jeux de mots qui échapperont aux plus jeunes.

Malgré les années (ou à cause d’elles !), « Deux Nigauds contre Frankenstein » apporte un souffle d’air frais dans le paysage cinématographique du comique contemporain, tout particulièrement dans le genre parodique touchant aux films d’horreur. Désormais, ce style d’œuvre est nettement plus axé vers le public adolescent à l’exclusion des enfants et même des adultes. Bref, un film qu’il fait bon découvrir ou redécouvrir et qui fait office de classique.

À noter : dans le registre de la parodie d’horreur, le célèbre duo nous a aussi donné « Hold That Ghost » (1941), « Abbott and Costello Meet Dr. Jekyll and Mr. Hyde » (1953, avec Boris Karloff dans le rôle de Jekyll/Hyde) et « Abbott and Costello Meet the Mummy » (1955).
Ils ont aussi revisité les rivages de la science-fiction avec « Abbott and Costello Meet the Invisible Man » (1951), « Abbott and Costello Go to Mars » (1953) et « The 30 Foot Bride of Candy Rock » (1959, dernier rôle de Lou Costello et le seul sans son partenaire Bud Abbott).

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Abbott and Costello Meet Frankenstein (également connu sous les titres alternatifs « Abbott and Costello meet the Ghosts » et « The Brain of Frankenstein »)
Réalisation : Charles Barton
Scénario : Robert Lee, Frederic Rinaldo & John Grant
D’après les personnages de créées par Bram Stoker (Dracula) et Mary Shelley (Frankenstein).

Producteur : Robert Arthur

Musique : Frank Skinner
Photographie (noir et blanc) : Charles Van Enger
Décors : Oliver Emert & Russell A. Gausman
Effets spéciaux : Jerome Ash, David Horsley & Fred Knoth
Maquillages : Carmen Dirigo & Bud Westmore
Costumes : Grace Houston
Cascades : Eddie Parker & Helen Thurston

Production : Universal International Pictures
Distribution : Universal International Pictures


Lucie Michaud
2 février 1996



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