Et alors que sa vie est en danger, Delia doit également faire face à des problèmes personnels. En rentrant chez elle, elle découvre une maison vide. Ses filles auraient dû être revenues de chez leur père et pourtant, personne ne l’attend. Inquiète la jeune femme tente d’avoir son ex-mari au téléphone, mais rien. Dans un acte désespéré, elle entre par effraction dans son ancienne maison. Ce qu’elle y découvre est loin de la rassurer. Celle-ci est tout aussi vide que la sienne et tout démontre que son ex est parti avec ses filles. Heureusement, Doug, son chef de la sécurité, est un ancien flic et il sait comment reprendre à son actif l’intrusion inopportune de sa patronne. En tout cas, il est clair que les deux jeunes filles ont quitté le territoire mais pour où ? Delia n’a plus vraiment la tête à l’enquête et quand son aînée lui demande de ne pas les rechercher, cela a le don de l’énerver encore plus. Grace à ses contacts, Doug est parvenu à retrouver la trace du père kidnappeur et des deux enfants. En fait, ils ont rallié une secte vénérant les alter ego sur une île des Canaries : Ridvan Garden’s. Pour Delia, il faut organiser une opération commando pour mettre fin à cette plaisanterie.
Deuxième tome de cette seconde saison plus courte que la première. Nous retrouvons le personnage de Delia, qui avait fait des apparitions en première saison. Cette fois, elle est au cœur de l’affaire puisqu’elle mène une véritable croisade contre la croyance dans les alter ego. Nous allons suivre la jeune femme à un moment charnière de sa vie. Elle va devoir faire face à une série incroyable de problèmes, mais surtout elle va voir ses convictions se faire sérieusement bousculées. L’introduction de ce tome met tout de suite dans l’ambiance : l’assassinat d’un sénateur. Tout s’enclenche alors pour Delia, qui nous est rapidement présentée. Mais surtout, nous allons plonger dans sa vie privée et faire rapidement le lien avec le tome “Teehu”. Car c’est bien l’avocate qui débarque sur l’île en fin de volume et cette fois, nous avons non seulement l’explication mais également l’organisation de cette descente de police peu ordinaire. Ce sera le cœur de la seconde partie de ce tome mais aussi le début des doutes pour Delia car Teehu lui fera une surprenante révélation qui s’avéra réelle.
Avec Delia, c’est aussi l’histoire d’une femme divorcée qui voit son ex mari partir avec ses enfants et qui se retrouve avec une fille aînée totalement endoctrinée par la secte où l’a emmenée son père. Ce côté très humain de Delia permet de faire rapidement craqueler la carapace de l’avocate, partie en mission. Une mission qui aidera d’ailleurs son ex mari à convaincre sa fille aînée. Renders et Lapière nous offrent un portrait touchant d’une femme moderne se battant sur tous les fronts et qui montre peu à peu sa fragilité. On en oublierait presque le contexte des alter ego mais entre le tueur et Teehu, le scénario est bien ficelé pour garder son fil rouge tout en ouvrant sur des histoires personnelles vraiment intéressantes.
Ce tome avait tout pour lui mais malheureusement, il y a le dessin et surtout la colorisation catastrophique de François Cerminaro et Albertine Ralenti. Certes, personnellement, je n’adhère pas du tout au choix porté sur le style graphique de Efa et ses personnages semi réalistes qui retirent une bonne partie de l’ambiance. Mais surtout je hurle quand je trouve dans une BD les dégâts dus aux colorisations à la photoshop. Vraiment, certaines planches comme la 28 sont réellement indignes de cette série, avec des couleurs sans la moindre finesse des visages roses à faire pleurer. La colorisation est un élément crucial de la BD franco-belge, elle peut détruire des planches de qualité. Alors quand le style de dessin n’est pas celui que l’on attend, la déception est énorme.
Allez, je vais arrêter là mais il est dommage que cette série au scénario vraiment intéressant ne soit pas mieux soutenue par les dessins.
Saison 2 : Delia
Série : Alter Ego
Concept : Pierre-Paul Renders
Scénario : Pierre-Paul Renders et Denis Lapière
Dessin des personnages et storyboard : Efa
Dessin des décors : Elias
Couleurs : François Cerminaro, Albertine Ralenti
Couverture : Efa
Éditeur : Dupuis
Dépôt légal : 14 février 2014
Pagination : 64 pages couleurs
ISBN : 9782800157764
Prix public : 12 €
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Illustrations © Mathieu Reynès, Benjamin Benéteau et Dupuis (201)
