Takuma Morishige est le petit frère de Akiko Higasimura, l’auteur de “Princess Jellyfish”. Lauréat du prestigieux prix Chiba Tetsuya, il commence sa carrière de mangaka dans le Weekly Young Magasine. Monstre de travail, il produit manga sur manga au point d’avoir le grand privilège de pouvoir être publié chez plusieurs éditeurs en même temps. Il va alors toucher à tout, entre une histoire d’amour et de zombies avec “Gakuen Rangoku Zombie Mate” et “Aihoshi Modoki”, une comédie scolaire, en passant par “Iinari Gohan”, un manga culinaire semi-autobiographique. Ce sera avec “Séki, mon voisin de classe” qu’il va enfin avoir un grand succès. Et pourtant, à la base, ce ne devait être qu’une histoire courte pour le Monthly Comic Flapper et le voici maintenant avec une série fleuve et 3 millions d’exemplaires vendus pour seulement six tomes. Avec un tel succès, pas étonnant que Shin-Ei Animation se soit occupé de l’animé en 2014 (disponible sur le simulcast Crunchyroll).
“Séki, mon voisin de classe” nous raconte les malheurs de la pauvre Yokoi dont le voisin de classe, Séki, est tout bonnement insupportable. Ce « couple de camarades d’école » que tout oppose vont partager des histoires courtes où la pauvre Yokoi est souvent victime du jeu de Séki. Toutefois, ce n’est pas un un cancre banal, bien au contraire. Séki est pourvu d’une imagination débordante et est un véritable petit génie pour fabriquer tout et n’importe quoi. Il détourne allègrement les jeux qu’il amène à l’école, comme transformer une partie de shogi en véritable reproduction d’une bataille historique. Ce personnage si cartésien dans l’âme va aussi se révéler très influençable par des superstitions comme les règles pour utiliser un jeu de ouija. Séki n’a aucune mauvaise intention dans ses jeux et semble totalement déconnecté du monde qui l’entoure. Et si Yokoi pâtit des idées saugrenues de son voisin, c’est toujours un peu de sa faute. Ce n’est pas beau de cafter ! Les éditions Akata nous disent qu’on va adorer le détester. Finalement, on l’aime surtout pour son ingéniosité et on peut aussi voir Yokoi comme une empécheuse de s’amuser en rond car finalement, qui n’aurait pas aimé avoir la liberté de penser d’un Séki ?
Côté dessin, si les personnages ont les traits classiques des personnages de shonen humoristique, Takuma Morishige ne lésine pas sur les détails pour nous présenter les inventions toutes plus biscornues de son héros. C’est un mélange plutôt intéressant mais surtout cela demande au mangaka un véritable talent de dessinateur, bien plus qu’on ne pourrait le penser. Car pour que la saynète marche, le lecteur doit vraiment s’intéresser à ce que peut bien fabriquer ce petit diablotin de Séki. Et il faut l’avouer, ce premier tome est une source d’idées assez impressionnantes. Peut-être même une source de bêtises pour nos chers têtes blondes... Amis parents, ne mettez jamais ce manga entre les mains de vos enfants ! Il est bien trop subversif... Bon, je ne convaincs personne, d’ailleurs je ne me convaincs pas moi moi-même.
“Séki, mon voisin de classe” se lit comme une bonne BD humoristique à la franco belge aussi bien que comme un manga. L’humour de Takuma Morishige est international et intemporel, son succès n’a vraiment rien d’étonnant.
Séki, mon voisin de classe (T1)
Auteur : Takuma Morishige
Traduction : Yuko K
Éditeur : Akata
Format : 127 x 180 mm
Pagination : 160 pages
Dépôt légal : 27 aout 2015
Numéro ISBN : 978-236974068X
Prix public : 7,95 €
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