Pour Hat, il faut un électrochoc pour que Kei finisse par devenir le pendant de Tanaka. Pour le moment, Kei n’est pas prêt mais après quelques temps entre les mains de ses poursuivants, le garçon devrait avoir changé de sentiments. Alors autant le livrer à ces humains qui aiment tant dépiauter des Ajin. Mais évidemment, il faut faire semblant que les forces spéciales soient à l’origine de son kidnapping. Et Kei va découvrir la salle de torture des laboratoires d’Etat. Car le petit jeu préféré des scientifiques avec un nouveau Ajin est de le torturer, lui couper un bras, lui couper les cordes vocales. Même si ses yeux sont bandés, Kei ressent l’effroyable douleur de chaque coup de scalpel, de scie. Mais lorsqu’un des soi-disant médecins s’apprête à le tuer pour le ranger, son double noir se matérialise et se prépare à l’égorger. Derrière la vitre donnant sur la salle de torture, Tosaki attend justement un signe pour savoir si Kei fait partie de l’autre race d’Ajin, celle qui met en danger l’espèce humaine. Surtout que seuls les Ajin peuvent voir ces doubles mortels. Seulement, malgré toutes ses souffrances, Kei se refuse à assissiner qui que ce soit.
Ce tome 2 d’“Ajin” va tourner au cauchemar pour le héros de Tsuina Miura. Alors qu’il était parvenu à fuir les autorités et à échapper à la folie des hommes, Kei sera trahi par les siens ou plutôt, Kei ne correspond pas à l’image que Hat et Tanaka se font d’un Ajin. Kei se retrouve véritablement entre le marteau et l’enclume, entre les services anti-Ajin qui ne cherchent qu’à effectuer sur lui des expériences et Hat qui veut se faire son armée d’Ajin psychopathes comme Tanaka. Kei va être traité comme un objet mais va également refuser de perdre son humanité. Nous sommes vraiment avec deux conceptions de l’Ajin, mais malheureusement, Kei apparaît comme une exception, d’ailleurs pour conforter cette impression, Tsuina Miura nous racontera la fameuse affaire Nakamura qui révélera le côté obscur des Ajin qui n’étaient pas alors considérés comme dangereux mais uniquement comme des cobayes. Nakamura sera le premier à faire usage de son double noir pour tuer. Mais encore une fois, le mangaka se refuse à se laisser tomber dans le manichéisme car le lecteur aura tendance à soutenir l’action de Nakamura, ceux qui tentèrent de l’arrêter n’ayant pas hésité à tuer un innocent pour le capturer.
Tsuina Miura va nous montrer dans ce tome deux visages de l’humanité. D’abord le pire des côtés, celui des tortionnaires qui utilisent Kei comme de la chair à canon, le torturant comme on torture un animal. Si Gamon Sakurai ne cache pas les exactions réalisées sur le pauvre Kei, il évite toutefois de tomber dans le gore. Le mangaka aurait pu sans problème nous faire voler les tripes et démembrer de la pire façon ce pauvre Kei. Mais ce n’est pas la logique de cette série certes très dure mais échappant au gore viscéral. D’un autre côté, nous retrouvons un camarade de classe de Kei qui refuse de tomber dans les clichés anti-Ajin, ce qui n’est pas évident quand tous autour de lui ne peuvent comprendre son choix de défendre les Ajin. Les médias ont créé le mythe de l’Ajin qu’il faut chasser et vendre aux autorités. Toutefois, des associations de protection des Ajin se sont créées sur le net ; A noter que le dessinateur est un grand utilisation de Wikipedia qu’il met bien en avant dans ses planches. Un bon vieux réflexe que je suis d’ailleurs le premier à avoir.
Ce tome s’achèvera sur une prise d’assaut du laboratoire par Hat et Tanaka. Mais quel sera le choix de Kei ? Succombera-t-il au côté obscur ?
Ajin (T2)
Scénario : Tsuina Miura
Dessin : Gamon Sakurai
Traduction : Karine Rupp-Stanko
Editeur : Glénat
Format : 130 x 180 mm
Pagination : 194 pages noir et blanc
ISBN : 9782344007457
Parution : 2 septembre 2015
Prix : 7,60 €
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