Mais ce passé n’est toujours pas celui de Yamato. Il se retrouve en fait à une époque où sa mémoire n’a pas encore été trafiquée par Makoto. Le jeune homme a besoin de faire un point sur tout ce qu’il a appris. Comment doit-il réagir avec Makoto ? Il sait maintenant que c’est elle, la traîtresse qui faisait échouer toutes les attaques contre Dunstan et empêchait les Doji du bien à mettre en pratique leur désir d’unifier tous les Doji. Rien ne vaut une petite discussion avec un aîné comme Oizumi, le maître de Service. Ce dernier ne cherche pas à enfoncer Makoto au point que Yamato finit par croire à nouveau qu’il peut rallier n’importe qui à sa cause, même la propre fille de Dunstan. Mais sa conversation est aussi arrivée aux oreilles du maître de Rage, Fusataro Fussa. Dans ce passé, il est devenu un chanteur maudit, un leader de groupe éphémère comme les années 80 en ont tant connu. Il garde en lui une colère sourde envers ce monde qui ne l’a pas compris, qui n’a pas vu son talent, et mettre une belle branlée à ce petit présomptueux est une bonne façon de passer le temps. Surtout que Yamato dans sa grande naïveté pense qu’il va accepter de l’affronter en respectant les règles de la chevalerie...
S’il y a quelque chose d’incontestable avec “Ultimo”, c’est que chaque tome se fait beaucoup attendre, au point qu’il faut de l’abnégation pour se remettre dans cette histoire une fois par an. Et le moins que l’on puisse dire est que Stan Lee et Hiroyuki Takei ne nous aident pas beaucoup en prenant un malin plaisir à nous balader à travers les époques et les incarnations des maîtres des Doji. Certes Yamato, Makoto et René demeurent physiquement les mêmes. Il faut dire que nous avons avec ces trois personnages le triangle amoureux le plus sanglant depuis pas mal de temps. Avec René qui le trahit dans le présent et Makoto qui s’avère être la pire des Mata Hari, le pauvre Yamato n’a vraiment pas beaucoup de chance en amour... Bon il n’a jamais aimé René dans le sens où ce dernier le souhaiterait et ce sera la source de sa trahison. Mais Yamato va nous sortir une remise en question de folie dans ce tome qui pourrait paraitre comme un grand n’importe quoi.
Entre les voyages temporels, avec des personnages qui gardent des mémoires qu’ils n’ont pas encore ou ont déjà eues, des modifications en temps réel du moment présent sans que personne ne le remarque, décidément, rien ne sera épargné au pauvre lecteur qui a énormément de mal à s’y retrouver. Et que dire des modes « God » ou « Ogre » des Doji. Hiroyuki Takei est certainement un fan inconditionnel de manga de mecha vu la structure qu’il donne aux Icons. Les Doji deviennent des robots façon Goldorak ou encore façon Power Rangers. Les structures sont très détaillés mais ne sont pas pour autant aussi lisible que l’on aurait aimé. Finalement, hormis la révélation de début de tome, l’histoire se bornera encore une fois à des combats où les pouvoirs spéciaux des Doji influenceront la conclusion de l’affrontement. Yamato cherchera toujours à convaincre ses adversaires de le rejoindre, et si pour cela il doit leur mettre une bonne rouste, Yamato a fini par l’accepter, ce qui change un peu la physionomie des duels. Toutefois, le lecteur a la curieuse impression que rien n’avance. Un impression de déjà vu un peu énervante quand on se dit qu’il faudra peut-être encore attendre un an pour avoir la fin de cette série d’affrontements.
Avec un manga par an, “Ultimo” devrait avoir un scénario béton pour coller à ses dessins de qualité, mais malheureusement tout devient trop brouillon et le lecteur finit perdu.
Ultimo (T11)
Concept original : Stan Lee
Scénario et Design : Hiroyuki Takei
Couleur : Bob
Encrage : Daigo
Traducteur : Sylvain Chollet
Éditeur français : Kaze Manga
Format : 112 x 176, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 208 pages
Date de parution : 19 août 2015
Numéro ISBN : 978-2-82032-161-9
Prix : 6,79 €
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KARAKURI DOJI ULTIMO ©2008 by Stan Lee–POW ! Entertainment / Dream Ranch, Hiroyuki Takei / SHUEISHA Inc.
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