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Gigantomachia
Kentaro Miura
Glénat

Le monde n’est plus ce qu’il était. La terre a été percutée par un corps céleste qui a failli éradiquer définitivement la race humaine. Mais surtout, les géants ont été libérée sur la surface de la planète. Dans le désert, un homme portant une étrange jeune fille avance sans savoir où il va. La soif se fait fortement sentir, mais il refuse de boire le nectar que lui propose la jeune Promé, se méfiant des fluides de celle qui n’est pas une humaine. Alors quand un oasis apparaît au milieu du désert, Delos n’hésite pas une seconde... au risque de se faire dévorer par une des créatures du désert se jouant des humains trop confiants. Le poisson pécheur d’hommes ne fait pas long feu, une troupe de guerriers montant des scarabées géants abat la créature et fait prisonniers les deux voyageurs. Ce peuple est plus proche des insectes qu’ils montent que des humains qu’ils appellent Hu. Eux-mêmes se font appeler les Mu, le fier peuple Karabos et ils ont soif de vengeance car les Hu ont détruit leurs villages, violé leurs femmes, massacré vieillards et enfants...



Alors Delos va payer pour tous les siens. Il devra affronter dans une arène leur meilleur guerrier, Ogun. Et pour montrer sa supériorité, il offre même à son adversaire la possibilité de le combattre avec une lance. Il faut dire que la peau d’Ogun est aussi dur que la cuirasse d’un coléoptère. Mais Delos n’est pas du genre à refuser le combat et ce sera à mains nues qu’il luttera. Toutefois, le début du combat et entièrement à l’avantage d’Ogun, ses coups de poings étant dévastateur. Mais Delos est un lutteur et il accepte de subir les assauts de Ogun afin de trouver l’ouverture qui lui permettra de passer une prise de lutte. Ogun n’est pas habitué à voir un humain lui résister et encore moins lui tenir tête et le projeter au sol avec une incroyable souplesse arrière. Delos ne va pas s’arrêter là et il va jusqu’à porter une prise de soumission qui aurait brisé le dos de n’importe quel homme, mais pas celui d’un fier guerrier Karabos. Toutefois, alors que la foule hurlait sa haine en début de match, le courage et la résistance de Delos a retourné le public en sa faveur.

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Dans la mythologie grecque, la Gigantomachie raconte la guerre que les dieux de l’Olympe menèrent contre les Géants, frères des Titans. Cette guerre fut déclenchée par Gaïa, la mère nourricière, pour venger ses enfants, les Titans, emprisonnés par les dieux. Kentaro Miura est un vrai connaisseur de nombreuses mythologies, qu’il utilise en se les appropriant dans sa série phare, Berserk. Et il faut avouer que le mangaka n’avait pas beaucoup de temps pour écrire autre chose que les tragiques aventures de Guts. Pourtant après vingt ans de fidélité à son héros extropié, porteur d’une armure maudite, Kentaro Miura se permet une petite infidélité, une incartade dans un univers pas si éloigné du monde de Berserk. Kentaro Miura oublie quelque temps l’heroic fantasy pour s’attaquer à un one shot avec un contexte plutôt dans un mode de science fiction.

Le scénario de “Gigantomachia” peut paraitre très léger, mais les fans du mangaka savent que ce dernier aime faire dans le grandiloquent et n’amène son histoire principale que lentement, préférant laisser la place à des combats dantesques où le mangaka peut laisser libre cours à son imagination débordante. Donc Kentaro Miura nous invente une terre, non pas post-apocalyptique mais sortant d’une ère glaciaire ayant décimé l’espèce humaine et qui a permis aux géants de revenir à la surface. Les espèces ont évolué et deux peuples s’opposent dans ce tome : les humains, les Hu, et les Karabos, les Mu. La présentation de Delos, le héros, et son étrange amie, Promé, permet de poser le contexte et surtout introduire les Karabos. Difficile de ne pas voir en Promé, Prométhée, le Titan ayant créé les hommes. Encore une fois, les références à la mythologie seront nombreuses.

Comme toujours, Kentaro Miura prendra plaisir à nous offrir des combats grandioses, dont un duel de catch assez surréaliste entre Delos et Ogun. Les amateurs retrouveront des prises classiques, et Kentaro Miura ira jusqu’à nous en offrir avec son choc des géants. Evidemment, le design de ses créatures titanesques fera remonter des souvenirs chez les fans de Berserk. Evidemment, il faut aimer ce style graphique foisonnant de détails, pour ne pas dire surchargé. Oui, ce style ne plait pas toujours mais il faut reconnaître le talent de dessinateur de Kentaro Miura et ses peronnages s’avèrent moins raides que d’habitude. Certes, avec un one shot, l’histoire est un peu frustrante car le mangaka n’a pas choisi une fin aux aventures de Promé et Delos, bien au contraire, on sent que le mangaka pouvait commencer en réalité une nouvelle série. Mais Berserk est loin d’être fini et vu les délais de plus en plus longs entre les tomes, les fans s’impatientent.

Allez, ceux qui n’apprécient pas le style de Kentaro Miura seront certainement très critiques avec ce one shot servant plus de vitrine sur ce que fait le mangaka qu’une histoire complexe et se suffisant par elle-même. Mais dans ce cas, pourquoi lire du Miura. Pour les autres et les fans de Berserk, ce “Gigantomachia” permet de patienter en attendant le tome 38 de Berserk.


Gigantomachia
- Auteur : Kentaro Miura
- Traducteur : Anne-Sophie Thévenon
- Éditeur français : Glénat
- Collection : Seinen
- Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination : 240 pages
- Date de parution : 15 juillet 2015
- Numéro ISBN : 9782344007662
- Prix : 6,90 €


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Frédéric Leray
19 août 2015




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