Genre : Guerre
Durée : 2h03
Avec Jake Gyllenhaal (Swoff), Jamie Foxx (Sergent chef Sykes), Peter Sarsgaard (Troy), Chris Cooper (le lieutenant colonel Kazinski), Scott MacDonald (Sergent instructeur Fitch), Lo Ming (l’artilleur blasé), Kevin Foster (le Marine marqué au fer rouge), Damion Poitier (Poitier), Riad Galayini (l’infirmière), Brianne Davis (Kristina), ...
S’il peut être surprenant de retrouver Sam Mendes aux commandes d’un film de guerre, il faut néanmoins reconnaître que « Jarhead, la fin de l’innocence » n’est pas un film de guerre comme les autres. Adapté du roman autobiographique et best-seller d’Anthony Swofford (le personnage interprété par l’excellent Jake Gyllenhaal), le nouveau film du réalisateur anglais, oscarisé avec « American Beauty » et multi-nominé avec « Les sentiers de la perdition », se présente comme une chronique retraçant le parcours de quelques « Jarheads » (surnom péjoratif des Marines qui signifie littéralement têtes de pots) durant la première guerre du golfe.
Retour au tout début des années 90. Alors que le ton monte entre George Bush et Saddam Hussein, Anthony Swofford, fils et petit-fils de militaire en mal de reconnaissance et de gloire, s’engage dans le corps d’armée de choc des Etats-Unis. Sélectionné durant sa formation pour devenir tireur d’élite (sniper), il fait partie du premier contingent de soldats américains envoyés en Irak lorsque les troupes de Saddam envahissent le Koweit.
Partis 5000, ils se retrouveront bientôt plus de 250.000 dans le désert à attendre que quelque chose, enfin, se passe. Car des combats, Swoff et ses camarades boostés à la bière, au rock, aux images d’« Apocalypse Now » et de « Voyage au bout de l’enfer » ne voient pas grand-chose. Sinon, les passages de leurs collègues de l’US Air Force qui quadrillent le territoire et tirent sur tout ce qui bouge. Y compris sur leurs propres troupes. Une drôle de guerre, qui n’amuse guère ses acteurs, obligés de s’entraîner en plein cagnard au milieu de nulle part. Si un match de foot en tenue de protection bactériologique pour amuser la presse, ou une saoulerie improvisée sous les tentes, viennent perturber la routine, c’est avant tout la correspondance avec leur famille, leur femme ou leur fiancée et surtout les récréations masturbatoires intensives qui préoccupent les jeunes recrues de la plus puissante armée du monde.
Si l’introduction de « Jarhead, la fin de l’innocence » nous renvoie quelques minutes vers le camp d’instruction de « Full Metal Jacket », puis l’arrivée en terre étrangère, aux « Rois du désert », le film de Sam Mendes ne verse ni dans l’héroïsme ni dans la comédie mais s’inscrit comme un témoignage. Le témoignage d’un gamin dépossédé de son innocence. Celui d’un jeune adulte désabusé, trahi par sa copine, par l’armée, par la guerre, Sa guerre, et qui malgré ses longs mois de désœuvrement en plein désert est devenu et restera un « Jarhead » toute sa vie.
Un film habité par les prestations de Jake Gyllenhaal (« Donnie Darko », « Le jour d’après »), absolument époustouflant, Peter Sagaard (« La porte des secrets », « Fightplan ») ou encore Jaimie Foxx (« Ray », « Collateral ») et doté d’une mise en scène inspirée au service d’un scénario poignant. Une nouvelle tranche de vie signée Sam Mendes qui confirme qu’il est un grand directeur d’acteurs et un réalisateur passionné passionnant.
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Sam Mendes
Scénario : William Broyles Jr. d’après le roman de Anthony Swofford
Producteurs : Lucy Fisher, Douglas Wick
Coproducteur : Pippa Harris
Producteurs exécutifs : Bobby Cohen, Sam Mercer
Musique originale : Thomas Newman
Image : Roger Deakins
Montage : Walter Murch
Distribution des rôles : Debra Zane
Création des décors : Dennis Gassner
Direction artistique : Stefan Dechant, Christina Ann Wilson, Christina Wilson
Décorateur de plateau : Nancy Haigh
Création des costumes : Albert Wolskey, Albert Wolsky
Maquillage : Steven E. Anderson, Allan A. Apone, Robert L. Stevenson
Effets spéciaux : Christian Beckman, Steve Cremin, David Heron
Effets visuels : Christian Alzmann, Jennifer C. Bell
Production : Universal Pictures, Red Wagon Productions, Neal Street Productions, MP Kappa Productions
Distribution : United International Pictures (UIP) (2006)
Relation presse : Sylvie Forestier et Anne Crozat pour l’Agence Lumière
INTERNET
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