Quand Maki tua son premier Oz, nom donné aux morts vivants, elle comprit que le soldat avait dit la vérité, seulement impossible de se rappeler ce qu’elle avait commis comme crime, ce qui n’est malheureusement pas le cas de Shota. Le chemin menant au dôme n’allait pas être de tout repos. Avoir un véhicule est un atout pour ce déplacer de jour car les Oz craignent le soleil. Seulement quelques nuages et un peu de pluie suffisent à leur redonner une incroyable vigueur. Mais les zombies ne sont pas les seuls dangers depuis la chute de la civilisation, des humains ont décidé de profiter de la situation pour se créer leur propre monde, comme la communauté de Paradise qui a investi la Else Tower, un immeuble produisant sa propre électricité, les mettant à l’abri des Oz. Toutefois, dans ce lieu, les femmes ne sont que des objets de plaisir et les autres des esclaves...

L’été semble propice aux zombies, une espèce qui est loin d’être en voie de disparition. Au scénario de ce “Crueler than Dead”, nous découvrons Tsukasa Saimura qui s’avère un expert du mort vivant, ayant déjà à son actif “Tokyo Undead”, “Igai - The Play Dead” entre autre. Toutefois, “Crueler than Dead” est son premier manga. Et son contexte de base est assez inattendu et rare : des scientifiques sont parvenus à trouver un vaccin contre la maladie transformant en zombies. Et ce sont deux anciens monstres que nous allons suivre pour ce diptyque, deux ressuscités qui vont malheureusement découvrir les contrecoups de leur seconde vie. Le parcours des deux survivants fait penser à un mixte de “Land of the Dead” et de “World War Z” car les Oz sont des créatures très dynamiques et très rapides. Mais ces zombies ont une autre particularité : ils ne supportent pas le soleil. Tsukasa Saimura nous fait un vrai mixte entre de nombreuses créatures mythiques pour finaliser un zombie sortant de l’ordinaire. Le tome se lit très rapidement, le scénariste n’ayant pas fait dans la dentelle, jouant plus sur un type road movie permettant d’enchainer les rebondissements sans vraiment de temps mort, devant respecter un nombre de pages contraignant.
Pour donner vie à ce survival horror, les crayons sont confiés à Kozo Takahashi. Ce dernier n’est pas un fidèle au manga, mais plutôt un habitué des jeux vidéos et du cinéma. Pourtant Tsukasa Saimura le convaincra de se remettre aux crayons pour lui, mais il faudra attendre 2011 pour qu’il concrétise cette association. Son style est d’ailleurs à mettre dans le seinen, qui est assez fourretout d’ailleurs. Ses personnages oscillent vers le réaliste sans jamais vraiment l’atteindre. Les planches sont très détaillées et ses Oz ne laissent aucune ambiguïté sur leur origine zombiesque. Le rythme soutenu est bien mis en images embarquant le lecteur dans cette course poursuite qui va aussi laisser place à un flash-back, arrivant comme un cheveux sur la soupe pour nous préciser un peu de contexte sur les événements ayant mené à la résurrection de Maki et Shota. Toutefois, son intérêt est réel et le lecteur pardonnera le manque de transition.
Le problème d’un diptyque est toujours sa conclusion. Nous saurons donc avec le tome 2 si “Crueler than Dead” sera vraiment le manga original qu’il laisse pour le moment sous-entendre.
Crueler than Dead (T1)
Scénario : Tsukasa Saimura
Dessin : Kozo Takahashi
Traduction : Marie-Saskia Raynal
Editeur : Glénat
Format : 145 x 210 mm
Pagination : 208 pages noir et blanc
ISBN : 9782344006207
Parution : 17 juin 2015
Prix : 10,75 €
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