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Animal
Film Européen (France, Portugal, Grande-Bretagne) de Roselyne Bosch (2005)
11 janvier 2006

****



Genre : Science Fiction (anticipation)
Durée : 1h39

Avec Andreas Wilson (Dr Thomas Nielsen), Emma Griffiths Malin (Dr Justine Keller), Diogo Infante (Vincent Iparrak), Abdul Salis (Julius), Ed Stoppard (Dr Sebastien Delnick), Nicky Naude (Mastodonte), Mark Heap (David Getner), David Birkin (Jake Eliot), Juliet Rylance (Maria Nielsen), Rhoda Montemayor (Lohan Nguyen), John Standing (Dean Charles Frydman), etc.

Un brillant et jeune bio-généticien, le Dr Thomas Nielsen, pense pouvoir apporter un remède aux pulsions violentes et dangereuses de l’homme en neutralisant l’agressivité qui serait inscrite dans son ADN. L’expérimentation humaine étant interdite, il va quand même réussir à convaincre un serial killer détenu dans une prison high-tech - et condamné à mort - de servir de cobaye. Sa grâce serait en jeu si le traitement réussissait...
Découverte scientifique mise à part, ce cher Dr Nielsen n’aurait-il pas aussi un autre objectif en vue ?

Dès les premiers plans du film, le montage nous propose les visions alternées des cheminements d’un loup solitaire étrangement amical et du Dr Thomas Nielsen sur sa moto. Il n’en faut pas plus pour se convaincre qu’un conte moral se cache bien derrière le postulat SF du scénario. « L’homme est un loup pour l’homme » depuis la nuit des temps et ce que la civilisation n’a que partiellement réfréné en quelques millénaires d’histoire, la science pourrait l’éliminer en deux coups de cuillère à pot ! Tout cela a évidemment un petit parfum de « Dr Jekyll et Mr Hyde » version 21ème siècle et biotechnologies en étendard mais rien de gênant dans cette appropriation modernisée d’une vieille interrogation qui tourmente l’humanité depuis bien longtemps.
Le propos est convaincant, rondement mené, agrémenté d’une intrigue policière et d’une vengeance familiale, compliqué d’une belle histoire d’amour (et de jalousie). Finalement, Roselyne Bosch (ex-journaliste, grand reporter et scénariste de Ridley Scott par le passé -pas n’importe qui, en somme) réalise avec brio le film d’anticipation à ne pas rater en ce début d’année.

Un casting jeune et énergique, une photographie qui doit un peu à Andrew Niccol et à son « Bienvenue à Gattaca », une narration qui n’oublie pas de fouiller en profondeur la psychologie des personnages et n’est pas sans nous rappeler les bonnes méthodes du cinéma fantastique espagnol, une histoire engageante et à suspense, on se demande vraiment ce que l’on pourrait réclamer de plus (ou de moins) à « Animal ». Pas grand-chose, en fait.
Une ou deux scènes d’amour en moins et un léger rétrécissement du minutage (la fin est un peu trop explicative et se lance, sans doute à tort, sur plusieurs pistes possibles). Par contre, on apprécie fortement les multiples clins d’œil à de nombreux films du genre, tous glissé très finement (l’ambiance de la scène du magasin d’informatique fait irrémédiablement penser à « Blade Runner », le discours enflammé du Dr Nielsen devant un auditoire d’étudiants hypnotisés renvoie évidemment à « 1984 » et même à la célèbre pub Apple éponyme, la séquence de la fête foraine éveille les échos de nombreux thrillers débutant ou se concluant dans ces ambiances de théâtre des ombres) et on savoure par dessus tout la découverte d’une distribution jeune où aucun acteur grand public ne vient se glisser dans le paysage (merci, merci !).
C’est clair, les femmes tirent leur épingle du jeu (Emma Griffiths Malin parfaite et naturelle en Dr Justine Keller, Juliet Rylance émouvante et touchante en Maria Nielsen) mais les hommes n’y perdent pas au change. On découvre un Andreas Wilson (Dr Thomas Nielsen) proprement troublant en docteur caméléon mi-ange, mi-démon et Diogo Infante incarne un serial-killer sur le chemin de la rédemption, en tout point inquiétant et perturbant.

Vous l’aurez compris, « Animal » nous a proprement surpris et comblé, nous offrant l’archétype du bon film d’anticipation que nous aimons voir et revoir grâce au savant mélange d’une histoire crédible, d’une réalisation logique et d’une distribution adéquate.
Il ne nous reste plus donc qu’à saluer la sortie de ce film tout en vous engageant fermement à ne pas le rater.

Titre : Animal
Réalisation : Roselyne Bosch
Premier assistant réalisation : Mathias Honoré
Scénario : Roselyne Bosch

Producteur : Ilan Goldman
Directrice de Production : Cathy Lemeslif

Photographie : Tetsuo Nagata
Steadycam : Valentin Monge
Décors : Jacques Rouxel
Costumes : Chattoune & Fab
Son : Allan Brereton
Montage : Marilyne Monthieux
Distribution : Chloe Ummerson

Diffusion-distribution : Mars Distribution (Issy-Les-Moulineaux, France), Studio Canal (étranger)
Production : Studio Canal, Studiolégende, Timothy Burrill, Animal production Ltd, Animatografo
Presse : Alexandra Schamis, Sandra Cornevaux assistées de Naomi Kato (AS Communication, Paris)

SITE INTERNET
Page film « Animal » sur le site Unifrance


Stéphane Pons
9 janvier 2006



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