Nishijima est un homme heureux. Non seulement, il est professeur de chimie dans un bon lycée mais il a aussi épousé une femme superbe qui a mis un arrêt à sa carrière de professeur d’informatique pour devenir femme au foyer. Mais Nishijima ne semble pas voir qu’elle n’a plus la même joie de vivre depuis quelques temps et un jour, un appel lui apprend que sa femme a chuté dans l’escalier de leur maison et est morte des suites de sa chute. Le choc est violent pour le jeune homme, mais tout le lycée le soutient en venant se recueillir lors de la cérémonie funéraire. Pour Nishijima, seul un verre peut le réconforter et c’est à ce moment que cette étrange fille à couettes vient lui proposer de ressusciter sa bien-aimée. Bien évidemment, il n’y croit pas et pourtant, dans la rue, il croise un chat qu’il avait vu mort le matin même. Pris de folie, il part en courant à la recherche de la jeune Maya, mais l’alcool aidant, c’est un poteau qu’il finit par rencontrer. A son réveil, il est accueilli par deux jeunes femmes qui se révèlent être les sœurs de la dite Maya et lui confirme les dires de leur sœur, mais en ajoutant qu’il devra payer le prix de leur action : Nishijima devra tuer trois personnes dans les 24 heures...
“Murder Incarnation” est le premier titre du duo de mangakas composé de Keita Sugahara au scénario et Shinji Inamitsu au dessin, publié en France. Le titre et la couverture avaient de quoi intriguer car ne révélant pas grand chose sur le contenu de ce diptyque dont les deux tomes sont publiés le 25 juin par les éditions Komikku. Mais très vite la logique de la mini-série se fait jour et se résume à cette phrase : jusqu’où seriez-vous capable d’aller pour une personne aimée ? Et la jeune Maya nous explique clairement ce que coute de ramener à la vie un être aimé : trois autres vies. La première histoire nous laisse penser que tout est simple mais Keita Sugahara doit être un amateur des “Contes de la Crypte” car les deux récits qu’il nous raconte nous font évidemment penser à cette série mythique. Car les deux histoires composant ce premier tome auront une fin loin d’être un happy end et les deux morts ne seront pas aussi simples qu’il n’y parait. Le résultat est plutôt intéressant car le mystère autour de Maya ajoute à l’intérêt de l’histoire.
La première histoire pose en fait le principe de la série : une mort, un proche du défunt est approché par Maya qui lui propose le fameux pacte. Evidemment, ce proche finira par remplir sa part du contrat mais la vérité sur la mort du défunt ne sera pas celle que l’on croyait et en revenant à la vie, il nous révèle le fin mot de l’histoire. On comprend alors que le personnage de Maya a bien des choses à nous révéler : qui est-elle ? Quel est donc ce pouvoir permettant de ressusciter les morts ? Et pourquoi trois assassinats ? La réponse à cette dernière question sera en partie apportée par les sœurs de Maya lors de la seconde histoire. Celle-ci est d’ailleurs plus intéressante car le suspense sur la raison de la mort initiant l’intervention de Maya est bien mené et soutenu. Keita Sugahara joue sur quelques fausses pistes sortant au dernier moment une explication surprenante. La première histoire est plus attendue et surprendra moins le lecteur avisé qui aura deviné rapidement le scénario du mangaka.
Graphiquement, Shinji Inamitsu nous offre des personnages quelques peu caoutchouc... Je m’explique, les membres de certains personnages semblent être en matière plastique vu leur certaine rigidité et les angles que prennent parfois les bras. Les traits des visages sont vraiment réduits au strict minimum, en total opposition avec les décors qui sont souvent mieux détaillés que les personnages. De quoi surprendre et interpeller quelque peu le lecteur qui est plutôt habitué à l’inverse. Attention, même si les meurtres vont se succéder, n’attendez rien de gore, les traces de sang étant même réduites au minimum également. Cela génère une atmosphère assez étrange, un rien éthérée.
“Murder Incarnation” tente en deux tomes de nous offrir une histoire qui pourrait trouver sa place dans une série TV d’horreur mais dont les dessins laissent une drôle d’impression.
Murder Incarnation (T1)
Scénario : Keita Sugahara
Dessins : Shinji Inamitsu
Traducteur : Ryoko Akiyama
Éditeur français : Komikku éditions
Format : 13 x 18 cm
Pagination : 190 pages
Date de parution : 25 juin 2015
Numéro IBSN : 978-2372870283
Prix : 7,90 €
© Keita Sugahara, Shinji Inamitsu 2013 / Futabasha Publishers Ltd.
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