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Magical Girl of the End (T1 et 2)
Kentaro Sato
Akata

Kii Kogami est un jeune lycéen totalement blasé par la vie. La sienne est d’une routine mortelle, chaque jour se ressemble. Son ennui chronique l’a éloigné de ses camarades de classe. Il en est même presque transparent. Il s’est aussi éloigné de son ami d’enfance Tsukune Fukumoto au point de fermer les yeux quand il la voit maltraitée par les pestes de l’école. Cette journée semblait être aussi barbante que les autres jusqu’à l’arrivée d’une étrange fillette habillé en poupée gothique. Le problème est qu’elle fracassa sans plus d’explication le crane du prof de sport. C’est ainsi que le carnage commença ! Kii ne dut la vie sauve qu’à une irrésistible envie de vomir. A son retour, les autres élèves étaient presque tous morts, explosés par la fillette qui hurlait « Magical » à chacune de ses attaques. Par instinct de survie, Kii s’était armé d’une batte de base-ball récupérée au passage d’un couloir et explosa la tête de la fillette. Mais non seulement celle-ci ressuscita mais ces camarades revenaient également à la vie tels des zombies. La fuite devenait alors la seule solution, trouver d’autres survivants et fuir !!!



Les survivants du lycée doivent abandonner leur véhicule et choisissent de se réfugier dans un centre commercial. Sur le chemin, Kii, son ami, Tsukune, Yoruka à l’imposante poitrine et Godai leur chauffeur ont récupéré au passage les deux tortionnaires de Tsukune. Mais en entrant dans le centre, il découvre une autre forme d’horreur : un flic pervers profite de la situation chaotique pour violer et tuer toutes les filles entrant dans le centre. La situation aurait mal tourné sans l’intervention de Ren, un étudiant en médecine. Seulement, nos jeunes héros ignorent qu’ils ont apporté avec eux une Magical Girl des plus vicieuses. Elle a la particularité de parasiter le cerveau de sa victime et l’oblige à faire la sale besogne à sa place, et quoi de plus utile qu’une petite fille pour générer un bon massacre car personne n’ose s’en prendre à une enfant, alors que l’inverse ne pose vraiment pas de problème. Pirater le cerveau humain offre une autre capacité à cette Magical Girl : elle peut parler et comprendre ses victimes... le peu de temps où elles sont encore en vie.

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“Magical Girl of th End” est la première véritable série de Kentaro Sato. Le mangaka avait réalisé jusqu’alors des histoires courtes avant de se lancer dans le grand bain. Et c’est une incontestable réussite. On se demande même si ce manga est réellement l’oeuvre d’un jeune artiste vu l’efficacité de son histoire. Kentaro Sato va purement et simplement dévoyer la notion de Magical Girl. Imaginez Sailor Moon ou encore Creamy version Highschool of the Dead. Comme pour la série de Daisuke Sato et Shouji Sato, nous suivons les lycéens survivants du premier massacre dans leur course effrénée pour rester en vie et obtenir des explications à ce qu’ils viennent de subir. Mais contrairement aux séries de zombies, où le lecteur sait pertinemment qu"il ne saura jamais pourquoi et comment le phénomène c’est déclaré, ici le mystère sur l’existence même des Magical Girls est un élément important qui retient le lecteur. Et pour bien montrer qu’il existe une réponse à cette question, Kentaro Sato va titiller son lecteur avec un cliffhanger donnant un élément, certes minime, d’explication de ce phénomène.

Les Magical Girls sont évidemment l’élément central de cette série, entre poupées maudites et créatures complètement folles dont la baguette magique est devenue un instrument de mort. La perversion de la notion de Magical Girl est la véritable originalité de cette série, qui suit dans son déroulé la logique du survival horror. Comme souvent, Kentaro Sato ne pourra éviter la référence ultraclassique au centre commercial, cher à George Romero, où se réfugient les survivants. On sent clairement une inspiration tirée de L’Armée des Morts, mais d’un autre côté, difficile de réinventer ce que ce génial scénariste qu’est George Romero a déjà fait et mieux que tout le monde. Alors plutôt que de faire semblant de faire de l’originalité dans la réaction de ses personnages ou même dans la composition de son « scooby band », Kentaro Sato mise énormément dans ses Magical Girls défoncées au crack. Et pour que le lecteur ne s’habitue pas trop à ses héros, il les élimine régulièrement de manière toujours aussi violente. Si Kii est central, les autres sont remplaçables, ou en tout cas, c’est le message que semble nous envoyer le mangaka après ses deux premiers tomes.

Graphiquement, c’est un régal, toujours flirtant à la limite du gore, du gothique ... En fait, les Magical Girls déclinent tous les univers possibles de poupées devenues des monstres sanguinaires. D’ailleurs les couvertures des tomes leur sont dédiées, les représentant simplement sur un fond blanc. Mais leur expression ne laisse aucune ambiguïté : elles sont là pour massacrer. Et les deux premiers tomes déroulent l’histoire sur un rythme impressionnant, avec en moyenne une personne massacrée par page (j’’exagère à peine). Vu la vitesse des créatures transformées par les Magical Girls, nous sommes plus proches des zombies de World War Z. Courir pour survivre sera donc le maître mot pour nos héros, mais à la fin du tome 2 se pose une question : en reste-t-il au moins un ?

“Magical Girl of the End” reprend donc le classique survival horror pour le décliner dans un nouveau contexte de « méchants » totalement à la masse. On adore !


Magical Girl of the End (T1 et 2)
- Auteur  : Kentaro Sato
- Traduction : Yuko K.
- Éditeur : Akata
- Format : 112 x 176 mm
- Pagination : 208 pages
- Dépôt légal : 28 mai et 3 juillet 2014
- Numéro ISBN : 978-2369740132 ; 978-2369740175
- Prix public : 6,95 €


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Kentaro Sato, la nouvelle perle du survival horror


© 2013 by Kentaro Sato (AKITASHOTEN, Japan)
© Editions Akata - Tous droits réservés



Frédéric Leray
28 juin 2015




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