Genre : Thriller fantastique
Durée : 2h08

Avec Harrison Ford ( Dr. Norman Spencer), Michelle Pfeiffer (Claire Spencer), Diana Scarwid .(Jody), Joe Morton (Dr. Drayton), James Remar (Warren Feur), Miranda Otto (Mary Feur), Amber Valletta (Madison Elizabeth Frank), Katharine Towne (Caitlin Spencer), Victoria Bidewell (Beatrice), Eliott Goretsky (Teddy), Ray Baker (Dr. Stan Powell), Wendy Crewson (Elena), Sloane Shelton (Mrs. Templeton), Tom Dahlgren (Dean Templeton) Micole Mercurio (Mrs. Frank)

Ancienne concertiste, Claire (Michelle Pfeiffer) a tout quitté pour suivre Norman (Harrison Ford), son mari, dont la carrière de chercheur les a amené à s’installer dans le Vermont. La famille Spencer semble couler des jours paisibles dans leur superbe résidence bercée par la tranquillité d’un lac.
Puis, arrive le jour où Caitlin, la fille de Claire et belle-fille de Norman, quitte le domicile pour le campus universitaire. Sa présence occupait l’existence de sa mère, Claire, qui cherche du réconfort auprès de son mari, mais ce dernier, accaparé par son travail, ne lui est d’aucun secours.
Elle tente, maladroitement, de prendre contact avec ses nouveaux voisins et ne tarde pas, face à leur comportement étrange, à sombrer dans l’espionnite aiguë.
Seule avec ses émotions, elle va, petit à petit, être confrontée à des phénomènes aussi anodins qu’étranges : la porte d’entrée qui s’ouvre à son approche, la baignoire qui se remplit toute seule et les appareils électriques - radio, ordinateur - qui se mettent à fonctionner à leur gré. Lorsque le reflet du visage d’une jeune fille lui apparaît au cours de visions furtives, on est pas loin de penser que la folie la guette. Mais, comme le sous-entend le titre original (« What lies beneath »), elle va devoir déterrer les mensonges pour atteindre la vérité.

Si certains journaux (comme Télérama, pour ne pas le citer) apparentent « Apparences » au « 6ème sens », il n’en est rien (et de toute façon, si les spectres effectuent un retour en force et de qualité - « Hypnose », « Destination finale » - c’est avant tout pour notre plus grand plaisir).
A la direction de ce récit paranormal, on découvre un Robert Zemeckis dans un genre que l’on ne lui connaissait pas, le thriller, dans la pure tradition Hitchcockienne.
En effet, si les références à l’œuvre du maître du suspense sont aussi nombreuses qu’évidentes, la technique et l’expérience du réalisateur, alliées à la virtuosité de sa mise en image, lui permettent d’apposer son originalité, d’y ajouter son empreinte personnelle.
Il agrémente son récit, au rythme un peu lent, de superbes cadrages et de mouvements de caméra très soignés, pour mieux surprendre le spectateur par un changement d’angle soudain ou une intervention sonore, effets dont il use astucieusement.
Le choix des interprètes, Harrison Ford, enfin dans un rôle à contre-emploi, et Michelle Pfeiffer, aussi juste dans son jeu que séduisante, est l’un des autres atouts de ce film intriguant.
C’est par petites touches, habilement distillées, que Zemeckis fait monter le suspense.
Pas à pas, au détour d’un reflet, d’un souvenir qui ressurgit, il lève, bribe après bribe, le voile sur son mystère, pour nous en offrir les clés dans la partie finale de ce film hommage à Sir Alfred.
D’ailleurs, une coupure de celui-ci (le film) - en effet, à une quinzaine de minutes de la conclusion, un problème technique a interrompu la projection et provoqué le retour des lumières dans la salle - m’a permit de saisir l’angoisse, sinon le stress, régnant parmi les spectateurs présents. Et, aux réactions du public, le pari de Robert Zemeckis, nous conduire paisiblement aux frontières de l’épouvante, semblait parfaitement réussi.

Bruno Paul
(Critique parue dans ASFC 2000)

FICHE TECHNIQUE

Titre original : What lies beneath

Réalisation : Robert Zemeckis
Scénario : Sarah Kernochan & Clark Gregg

Producteurs : jack Rapke, Steve Starkey, Robert Zemeckis
Producteurs exécutifs : Joan Bradshaw, Mark Johnson

Musique originale : Alan Silvestri
Photographie : Don Burgess
Montage : Arthur Schmidt
Casting : Marcia DeBonis, Ellen Lewis
Direction artisitique : Stefan Dechant, Tony Fanning, Elizabeth Lapp
Décors : Karen O’Hara
Costumes : Susie DeSanto
Son : Dennis Leonard, Randy Thom
Effets spéciaux : David Bruton

Production : 20th Century Fox, Dreamworks, Image Movers
Distribution : UGC-Fox Distribution

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