A son réveil, Aki découvre que les gens la vénèrent comme une divinité. En fait, le Kamigakushi s’est rompu et grâce à Daigon, le seigneur Kuroga s’est formé une armée de soldats corrompus par le Noggos, des démons guerriers nommés Yamibushi. Ces créatures ont franchi le voile qui séparait le monde des esprits de celui des humains et ils ont contaminé la terre, finissant de détruire l’arbre de vie des Izunas. Seule la protection magique de la Kitsune Hime protège encore le monde des esprits de la disparition. Mais pour les derniers Izunas, le temps de quitter leur forêt ancestrale est venu. Il est temps qu’ils partent combattre le mal à sa racine, chez les humains. Le temps presse, la machine infernale de Daigon puise le Noggos nécessaire pour créer les Yamibushi dans le corps de Kenta. Mais plus le loup géant crée de Noggos, plus l’Izuna se retrouve contaminé par ce mal et bientôt, sa transformation sera irréversible....

Ce deuxième tome d’“Izunas” vient créer le lien entre l’origine de ces créatures mythiques et leur implication dans la saga de “La Légende des Nuées Écarlates”. Ce tome nous raconte en fait la chute du monde des esprits, la fin de la barrière le séparant du monde des humains et la destruction du peuple des esprits par les Yamibushis, ces samouraïs corrompus par le Noggos. Quelque part, le duo Saverio Tenuta / Bruno Letizia nous montre comment les hommes se sont rebellés contre les esprits de la forêt. Impossible de ne pas, encore une fois, faire le rapprochement avec “Princesse Mononoke”. Mais contrairement à l’oeuvre de Hayao Miyazaki, ce n’est pas la civilisation et le modernisme qui verra la perte du monde des esprits, mais des esprits malins. Les deux scénaristes nous proposent plus un combat entre le bien et le mal, plutôt qu’entre les humains et les esprits. En fait, ce qui apparaît, c’est plutôt une répartition des forces, chacun choisissant son camp et luttant pour le salut de sa cause. Le monde que nous présente les deux scénaristes est très basiquement manichéen, voire même un peu trop car il n’y a en fait aucune surprise dans le déroulé du récit, extrêmement prévisible.
Le coeur de l’histoire est l’évolution de Aki, elle va découvrir le monde des humains et ce qui fait de l’humanité ce qu’elle est : l’amour et donner la vie. En devenant témoin de ses grands moments de la vie d’un être humain, Aki va changer, mais ce n’est rien comparer à ce que lui réserve l’ultime combat. Le duel final n’est pas une surprise, les deux scénaristes nous y préparent depuis les premières pages, mais la conclusion sera assez étonnante pour reboucler sur une des légendes évoquée dans “La Légende des Nuées Écarlates”. Les dessins de l’affrontement final sont assez impressionnants, mais on peut regretter que les visages des personnages soient peu charismatiques pour ne pas dire limite semi-réalistes à certains moments, ce qui gâche un peu le plaisir de lire. Je dirai que c’est même surtout un problème de personnage féminin, peut-être attend-on trop du personnage principale, en tout cas qu’il dégage une forme de charme, quel qu’il soit. Par contre les Izunas et les Yamibushi sont très réussis, à croire que Carita Lupattelli se sent surtout à l’aise quand il quitte le carcan du dessin d’hommes ou de femmes, pour laisser libre cours à son imagination.
“Izunas” n’en demeure pas moins un bon moyen d’approfondir la saga de “La Légende des Nuées Écarlates”. Toutefois ce diptyque doit se lire après la saga originelle pour vraiment apprécier son développement.
(T2) Yamibushi
Série : Izunas
Scénario : Saverio Tenuta, Bruno Letizia
Dessins et couleurs : Carita Lupattelli
Éditeur : Les Humanoïdes Associés
Dépôt légal : 15 avril 2015
Format : 24x32 cm
Pagination : 48 pages couleurs
Numéro ISBN : 9782731646894
Prix public : 13,95 €
A lire sur la Yozone :
La Légende des Nuées Ecarlates (T2) Comme Feuilles au Vent
La Légende des Nuées Ecarlates (T3) Le trait Parfait
La Légende des Nuées Ecarlates (T4) La fleur cachée de l’abomination
Izunas (T1) Kamigakushi
© Editions Les Humanoïdes Associés - Tous droits réservés