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Âmes perdues (Les)
Film américain de Janusz Kaminski (2001)
10 janvier 2001


Genre : Exorcisme
Durée : 1h34

Avec Winona Ryder (Maya Larkin), Ben Chaplin (Peter Kerlson), Sarah Wynter (Claire Van Owen), Philip Baker Hall (James), Elias Koteas (John Townsend), John Hurt (Père Lareaux), John Beasley (Mike Smythe), Victor Slezak (Père Thomas), John Diehl (Henry Birdson), Brad Greenquist (George Viznik), W. Earl Brown (William Kelson), Brian Reddy (Father Frank), James Lancaster (Père Jeremy)

A peine le millénaire franchi que déjà l’apocalypse refait surface, puisque c’est sur ce thème inaltérable que Janusz Kaminski a décidé de faire ses premières armes à la réalisation.

Maya Larkin (Winona Ryder), jeune institutrice des environs de New-York (qui semble être spécialisée dans l’enseignement du français, bien que je ne sais ce que cela risque de donner en VF), a connu, plus jeune, les affres de la possession maléfique. Depuis, la jeune femme accompagne son exorciste, le père Lareaux (John Hurt), dans ses croisades rédemptrices. Ensemble, ils se rendent sur le lieu d’internement d’un dangereux tueur psychotique qui déclare se trouver sous l’influence de Satan. Malgré leurs expériences, la séance vire au cauchemar et le père Lareaux tombe dans un état catatonique.
Dans la panique, Maya parvient à embarquer les étranges notes du meurtrier, celles que ce dernier a pris le soin de transcrire en langage chiffré.
Effarée par la puissance de l’affrontement, la jeune femme se met en devoir de les décrypter et finit par découvrir que le texte annonce non seulement la venue prochaine de l’Antéchrist, mais qu’il désigne nommément Peter Kelson (Ben Chaplin) comme l’heureux élu à l’incarnation satanique.
Ce dernier, auteur-criminologue à succès spécialiste notoire dans l’étude comportementale des « serial-killer », ne croit pas en Dieu. Pour lui, ce que certains considèrent comme des manifestations du Malin, ne sont que la matérialisation des psychoses sous-jacentes, ces pulsions inavouables enfouies au plus profond des méandres de l’esprit humain.
Comme vous l’aurez compris, les premiers contacts entre l’institutrice catholique et l’écrivain rationnel ne vont pas être faciles et Maya va devoir faire preuve de beaucoup de persuasion pour faire douter le jeune homme dont, justement, le 33ème anniversaire se profile à l’horizon.

Loin de ce que l’on pourrait penser, en cette époque de surenchère d’effets spéciaux que subit le cinéma de genre, Janusz Kaminski ne cède pas à la tentation. Fréquemment employé comme chef-opérateur par Spielberg (« La liste de Schindler », « Le Monde perdu : Jurassik Park », « Amistad », « Il faut sauver le soldat Ryan », et bientôt « I.A., Intelligence Artificielle »), il préfère opter pour une mise en scène sobre, qui suggère plus qu’elle ne montre.
Ici, ce sont surtout les prises de vues de Mauro Fiore (le directeur photo) qui développent l’ambiance étrange du récit. Des images granuleuses, décolorées en un sépia beige-vert, vacillant par endroit vers le noir et blanc, offrent de superbes peintures rappelant parfois certains classiques du cinéma fantastique d’antan.
Malheureusement, à trop vouloir suggérer, Janusz Kaminski finit par ne rien montrer du tout. Il finit même par nous frustrer en nous laissant systématiquement à la porte des séances d’exorcismes qui, sans forcément attendre des images chocs comme celles crachées par le film de William Friedkin, nous auraient permis de communier d’un peu plus près avec les protagonistes.
Du coup, et malgré les irréprochables compositions de Winona Ryder et Ben Chaplin, on ne pénètre pas l’atmosphère du film et l’on observe, distant et impuissant, l’inéluctable dilemme de Maya se mettre en place. Dommage, car finalement c’est ce film qui semble avoir perdu son âme.

Bruno Paul

FICHE TECHNIQUE

Titre original : The lost souls

Réalisation : Janusz Kaminski
Scénario : Pierce Gardner d’après une histoire de Pierce Garner et Betsy Stahl

Producteurs : Meg Ryan & Nina R. Sadowsky
Coproducteur : Christopher Cronyn
Producteurs exécutifs : Michael De Luca, Pierce Gardner, Donna Langley, Betsy Stahl

Musique originale : Jan A.P. Kaczmarek
Photographie : Mauro Fiore
Montage : Anne Goursaud & Andrew Mondshein
Son : Kim H. Ornitz
Casting : Mindy Marin
Décors : Garreth Stover
Direction artistique : Chris Cornwell
Costumes : Jill M. Ohanneson
Effets spéciaux : Clay Pinney

Production : Avery Pix, Castle Rock Entertainment, Prufrock Pictures
Distribution : Metropolitan Filmexport


Bruno Paul
10 janvier 2001



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