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PIF Gadget, le retour
Le voilà enfin, émergeant des rêves de notre enfance pour atterrir dans nos mains en ce beau mercredi du mois de juillet 2004. « Pif Gadget » est là !


Vous m’en direz tant. Ses BD d’anthologie (Rahan, Dr Justice, Placid Muzo...) ses gadgets que nous attendions avec impatience (pois sauteurs, graines à planter, bricolages savants à monter de ses mains et tant de surprises étonnantes), tout un pan de notre enfance resurgit d’un seul coup. On peut donc parier que nous avons été nombreux à nous précipiter, à juste titre, chez notre revendeur le plus proche pour ne pas rater cette fameuse résurrection.
Donc Pif Gadget est arrivé avec 130 pages de BD, d’articles et de jeux et... son gadget. Il faudra bien qu’un jour, et pourquoi pas dans Pif, quelqu’un se colle d’ailleurs à l’explication de l’origine du mot gadget à l’attention de la foule des lecteurs. Pour votre culture La Yozone vous en offre aujourd’hui et en primeur, l’explication.

Imaginez-vous qu’un jour où Messieurs Eiffel et Bartoldi partaient aux USA offrir et monter la fameuse Statue de la Liberté, ils étaient aussi accompagnés d’une troupe d’ingénieurs. L’un d’entre eux, doué pour le commerce, s’était dit qu’il devrait terminer son travail à New-York assez vite. Il eut donc l’idée de génie, de confectionner des mini Statues de la Liberté qu’il vendit comme des petits pains aux new-yorkais ébahis et passionnés par cette avant-première. Tous les Américains voulurent donc avoir leur modèle réduit, très vite surnommée du nom de son inventeur l’ingénieur Gaget, « a Gaget - une Gaget ». Comme nous connaissons depuis longtemps la triste faiblesse des américains à prononcer correctement le moindre vocable de la langue de Molière, le « Gaget » se transforma au contact de la langue des rugueux autochtones en « Gadget » et nous revint dans la figure quelques années plus tard sous sa prononciation d’outre-atlantique...

Fin de la parenthèse culturelle et revenons au numéro 1 de Pif Gadget. Celui-ci a décidé de nous confier des œufs de crevettes, ou Artemia Salina, à élever soi-même. Le mini aquarium à monter en solo est inclus -une très bonne idée- et accompagne le tout. Les Artemia Salina rebaptisées « Pifises » sont donc destinées à trôner dans la chambre de votre bambin durant quelques semaines -ou dans la vôtre si vous décidez de n’être point partageur.
Côté articles, point de grosses surprises. Conseils d’achats DVD, livres jeunesses (une rubrique où l’on soupçonne la patte éclairée d’un ancien collaborateur de SFMag), articles culturels et informatifs et aussi, excellente idée, quelques pages de « Réservé aux filles ». Coté jeux, là aussi du très classique, mots fléchés, blagues, etc., avec cependant des petites innovations mêlant BD et jeux (une histoire de Pif et Hercule se prêtant à une analyse graphique pour les plus petits, par exemple). Le rayon BD oscille entre plusieurs styles assez définis. Les classiques et historiques (Pif et Hercule, Placid et Muzo, Léo, Corinne et Jeannot, Dr Justice...), un panorama très nouvelle vague et plutôt au goût du jour (Mission Saturne, Cos Mos, Nestor et Pollux, Lobo Tommy), des histoires plus mâtures (un superbe « Le sabre et le corbeau », un passionnant « Images-Mirages » avec Pierre Christin au scénario et actualité du Débarquement oblige, un récit des années noires et du 6 juin 44 avec « La capitale des ruines »). On saluera l’effort de la rédaction qui ouvre ses colonnes à Pierre Pelot et MagAl.Bé (à l’illustration) pour le mini roman du « Chat Malin ».

Bref, s’il n’y a pas de Corto Maltese ou d’équivalent graphique à l’horizon pour le moment, ni de Rahan -un numéro 1 sans Rahan, je n’y croyais pas !- plusieurs heures de bonne lecture sont là.
Qui plus est, elles pourront et devront être partagées entre les parents attendris et leurs enfants chéris pour le plus grand bonheur familial de tous. N’oublions jamais que si la lecture est d’abord un effort et ensuite un plaisir, elle est un apprentissage de la solitude pour l’enfant. Cependant, ces moments-là ne seront vraiment apprivoisés et appréciés que s’ils sont aussi pour lui synonymes de communion humaine.
Cette communion trans-générationnelle, Pif Gadget peut vous l’offrir tout comme l’ont fait Astérix ou Tintin à d’autres époques de la vie. Par conséquent, tous à vos portes-monnaies ou à vos chéquiers, vous avez forcément un bambin entre 8 et 14 ans à abonner dans votre environnement proche (ça vous fera une excuse pour le lire en cachette en plus !).

Pif Gadget ? On n’y résiste pas !

Magazine mensuel - juillet 2004

Prix : 3,90 euros, 130 pages couleurs.

Abonnement 1 an : 39 euros/11 n° dont 1 double

Stéphane Pons

C’est vrai qu’il était attendu ce nouveau Pif et il a fallu du flair à certains lecteurs pour le découvrir car qui tardait trouvait le présentoir de certains Kiosques déjà vide.
Incroyable l’engouement pour ce souvenir intense de notre jeunesse que représente Pif le chien et ses comparses d’aventure.
Ils sont certainement nombreux les papas et mamans à avoir fait le détour vers un grand moment de nostalgie et ils n’auront certainement pas été déçus. Car Pif a conservé son alerte jeunesse et ses valeurs, tournées vers les jeunes (l’Edito s’adresse bien à ces derniers !), dans un concept respectueux des autres où la solidarité existe.

Pif Gadget revient en évoluant avec son temps, notamment au niveau des bandes dessinées, mais il refuse une certaine facilité, celle d’une société tournée vers l’individuelle réussite et des valeurs qui ne représentent que l’argent et le pouvoir, l’oubli du respect au travers d’une force primitive souvent exprimée crûment notamment dans les rapports au sexe.
Pif sait se faire simple, refuse la vulgarité et l’humour racoleur et facile (basé très souvent en dessous de la ceinture) et se veut le lieu de rencontre des jeunes qui apprendront, mais surtout communiqueront leurs expériences à d’autres. Car notre chien adoré attend du courrier, beaucoup de courrier, même si Hercule ne loupera pas l’occasion de lui en chiper quelques pages !!!

Oui, beaucoup de parents vont être fiers et heureux de passer le relais à cette jeune succession qui n’avait entendu parler que d’un mythe.

Alors, faites lui un triomphe !!

Sans vous, le terrible mot « rentabilité » (un mot qui trahit la passion) viendra tuer tous nos espoirs dans l’œuf (et les Pifistes seront orphelins !!!).

Surtout que Pif s’installe dans un créneau difficile avec un prix très respectueux de vos porte-monnaies !!!

Rendez-vous le mois prochain !

Fabrice Leduc

PS : Rahan est effectivement absent en bande dessinée dans ce retour de Pif, mais il s’affiche en page 6 pour annoncer son retour dans un tome 5 intitulé Le secret de Solutré. Première aventure avec Jean-François Lécureux seul au scénario, pour des dessins d’André Chéret et une mise en couleur de Chantal Chéret.

Pour en savoir plus : www.rahan.org


Stéphane Pons
14 juillet 2004


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