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Gang des dentiers fait sauter la banque (Le)
Catharina Ingelman-Sundberg
Fleuve, traduit du suédois, policier / comédie, 378 pages, février 2015, 19,50€

Ils se nomment Martha, Anna-Greta, le Génie, le Râteau, Stina. On avait lu, dans « Comment braquer une banque sans perdre son dentier, les aventures de ces cinq personnages évadés de la maison de retraite où ils mouraient d’ennui pour se lancer dans les casses et autres cambriolages. On les désigne désormais par un nom commun : le Gang des Dentiers. Mais, cette fois-ci, ils ne se contentent pas de petits coups dans leur pays natal. Ils sont aux États-Unis. Ils sont à Las Vegas. Il va y avoir des surprises au royaume des jeux de hasard.



C’est donc une petite bande de braqueurs octogénaires qui projette de soulager les casinos de leur devises excédentaires avant de s’en retourner dans leur pays d’origine une fois leur pactole volé. Cela devrait être leur dernier coup : avec le butin, en tenant compte de ce qu’ils ont déjà dérobé ici et là, ils disposeront d’un capital suffisant pour leur propre retraite, mais aussi pour d’autres bonnes œuvres comme la prise en charge de plus démunis ou le subventionnement de la culture.

Tout semble donc leur sourire puisque avant même ce casse ils héritent, presque par hasard, des diamants dérobés par d’autres truands. Une veine telle, on s’en doute, qui n’ira pas sans quelques revers. Et la moindre des ironies – à moins que cela ne soit un hasard – n’est pas qu’après leur retour en Suède ce soit précisément un flic véreux, féru d’informatique, et lui-même proche de la retraite, qui décide d’améliorer l’ordinaire en ponctionnant sans vergogne leurs comptes. Ils n’ont pas d’autre choix que de monter de nouveaux coups.

Mieux – ou pire – encore, la villa voisine de celles qu’ils se sont trouvés pour couler une très peu paisible retraite est bientôt envahie par une bande de bikers. De véritables terreurs extrêmement nuisibles, mais les plus terrifiés ne sont peut-être pas ceux que l’on pourrait penser : en effet, quand en rentrant d’un coup fumant nos papys braqueurs (qui se sont rebaptisés les « Outlaw Oldies ») transportent discrètement des mannequins utilisés pour leur dernier casse, les bikers sont persuadés qu’il s’agit de cadavres. Des papys serial-killers ?

Les deux groupes s’observent mutuellement, chacun espérant profiter des services de l’autre avec l’idée, en cas de démêlés avec la justice, de lui faire porter le poids de ses propres exactions. On devine que nos petits vieux plus très costauds ne font pas vraiment le poids. Mais ce n’est pas à des vieux singes qu’on apprend à faire la grimace.

Casse de la Banque Nationale Suédoise, blanchiment d’argent, vol du Trésor de Timboholm, receleurs, avocats et entremetteurs véreux, motos d’enfer et voitures de luxe, tout se complique alors, d’autant plus que le policier chargé de l’enquête n’est autre que le fameux commissaire malhonnête, bientôt assisté d’un ex-douanier qui est – sans le savoir – en possession d’une partie du butin des « Outlaw Oldies », lesquels, il est vrai, ont une tendance particulièrement fâcheuse à semer ici et là leur fortune.

Comédie policière pleine d’humour bon enfant et de rebondissements inattendus, « Le Gang des Dentiers fait sauter la banque » affiche ouvertement son caractère rocambolesque et fait sourire plus d’une fois. N’ayant pas besoin, comme cela était le cas dans « Comment braquer une banque sans perdre son dentier », de présenter les personnages et les situations, ce roman fonce à plus vive allure, et – on s’en doutait – sans trop se préoccuper de vraisemblance. Plaisant et teinté de bon esprit, « Le Gang des dentiers fait sauter la banque » atteint ainsi pleinement son objectif d’ouvrage de divertissement. Mieux encore : taillé pour une exploitation cinématographique, il fait rêver de l’excellent long métrage qu’il pourrait un jour devenir.
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Titre : Le gang des dentiers fait sauter la banque (Lana ar silver, rana ar guld, 2014)
Auteur : Catharina Ingelman-Sundberg
Traduction du suédois : Hélène Hervieux
Couverture : Lea Chassagne / Sona Runarsdotter
Éditeur : Fleuve
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 378
Format (en cm) : 14 x 22,5
Dépôt légal : février 2015
ISBN : 9782265098718
Prix : 19,50 €



Les « Outlaw Oldies » sur la Yozone :

- « Comment braquer une banque sans perdre son dentier


Hilaire Alrune
9 mars 2015


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