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Gone Girl
Film américain de David Fincher (2014)
8 octobre 2014


Genre : Thriller
Durée : 2h29

Avec Ben Affleck (Nick Dunne), Rosamund Pike (Amy Dunne), Neil Patrick Harris (Desi Collings), Tyler Perry (Tanner Bolt), Carrie Coon (Margo Dunne), Kim Dickens (L’officier Boney), Patrick Fugit (L’officier Jim Gilpin), Emily Ratajkowski (Andie)...

Alors qu’il rejoint sa femme pour fêter leur cinquième anniversaire de mariage Nick Dunnes trouve sa maison ouverte et des traces de lutte mais aucune de sa femme. Il prévient alors rapidement les autorités et les médias mais ne sachant pas vraiment comment se comporter face à eux, il commet quelques maladresses. De plus des éléments de l’enquête ne semble pas coller à sa version des faits. Peu à peu les soupçons commencent à peser sur lui et une question est sur toutes les lèvres : est-ce que Nick a tué sa femme Amy.

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Mariage, trahison, apparences, Gone Girl est traversé de nombreuses thématiques à la fois secondaires et essentielles au traitement du véritable sujet du film, la justice. Plus précisément une réflexion sur ce que devrait être la justice et ce qu’elle est réèlement. Dans Les Politiques Aristote disait « La loi est la raison pure sans passion » un idéal de ce à quoi la justice doit aspirer. Il disait également « L’avis de la majorité fait loi » or que se passe t’il quand l’avis de la majorité est dicté par la passion ? C’est justement le propos du film.

Ici l’opinion est fait et défait par les médias. Amy à disparue ? Nick devrais être effondré, suppliant, les larmes aux yeux et pourtant il sourit aux caméras et remercie chaleureusement les gens qui contribuent aux recherches. Sa réaction n’est pas normale, autrement dit elle n’est pas conforme à la norme. Et vu par le prisme manichéen des journalistes télé si Nick n’est pas le mari parfait, il est coupable. Scénaristes de la vérité sur la base des apparences, ils s’improvisent psychiatres, en mettant des diagnostics sur le comportement des protagonistes - sociopathe- , enquêteurs en faisant leur propres déductions à partir d’éléments incomplets et juges en exigeant la mise à mort de Nick. C’est un portrait d’une justesse saisissante qui est brossé par le film.

Attention la partie suivante contient des spoilers..
Non mais sérieusement, des gros, gros spoilers.
Des spoilers du genre « Bruce Willis est un fantôme ».
Bon, je vous aurais prévenu

Le film est également servi par une excellente construction narrative. Nous évoluons ainsi dans un univers à deux temporalités, celle du journal d’Amy qui raconte le début de sa relation avec Nick et celle des évènements qui font suite à la disparition d’Amy. Notons par ailleurs qu’en dehors de temporalité différentes nous sommes également dans des niveaux de diégèse différents puisque l’histoire racontée par le journal d’Amy est un mensonge, une déformation de la vérité. Lier la diégèse du journal d’Amy à celle des évènement actuels par le biais de flash-back est d’ailleurs un pari osé de la part de Fincher puisqu’il met sur un même plan visuel la réalité et le mensonge, laissant le soin au spectateur de se forger sa propre opinion avant de lui révéler la vérité.

Ajoutons à cela que c’est au travers de trois points de vue que l’intrigue évolue : celui de Nick, celui d’Amy et celui des médias. Les deux premiers essayant d’influer sur le dernier ayant tout les deux compris qu’aux yeux des médias avoir l’air coupable, c’est être coupable. Enfin le film se découpe en deux parties. Là où un thriller classique aurait placé la découverte de la machination à la fin comme climax du film, Fincher le place au milieu et toute la seconde partie est consacrée au dénouement et à la façon de contrer cette machination.

Deux temporalités, deux diégèse, trois points de vues et deux parties, sur le papier cela semble compliqué mais David Fincher est quelqu’un de précis et méticuleux et à aucun moment on ne perd le fil du récit. De sorte que ces deux heures vingt-neuf semble s’écouler sans longueur ni lourdeur.

Au final c’est un récit intelligent d’un enlèvement monté de toute pièce par une psychopathe ou quand Gone Girl devient Girl Gone Wild.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : David Fincher
Scénario : Gillian Flynn d’après l’oeuvre de Gillian Flynn
Producteur : Cean Chaffin, Reese Witherspoon, Joshua Donen, Arnon Milchan
Producteur délégué : Leslie Dixon, Bruna Papandrea
Compositeur : Trent Reznor, Atticus Ross
Directeur de la photographie : Jeff Cronenweth
Chef monteur : Kirk Baxter
Directeur artistique : Sue Chan, Dawn Swiderski
Chef décorateur : Donald Graham Burt
Décorateur : Douglas A. Mowat
Directeur du casting : Laray Mayfield
1er assistant réalisateur : Courtenay Miles
Chef costumier : Trish Summerville
Ingénieur du son : Ren Klyce
Coordinateur des cascades : Mickey Giacomazzi
Production, : Twentieth Century Fox Film Corporation, Regency Enterprises, TSG Entertainment, Artemple - Hollywood, New Regency Pictures, Pacific Standard
Distribution : Twentieth Century Fox France


Images © Twentieth Century Fox France



Gianni Zablot
24 janvier 2015



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