Le jeu a fini par choisir au hasard cinq survivants, cinq enfants de dieu. Une véritable folie mystique s’est emparée du pays. Les 108 cubes ont relâché leurs enfants de dieu, 311 adolescents ayant survécu à une série d’épreuves mortelles et pour marquer la fin de leur supplice, l’auteur de ce carnage, celui qui se prend pour dieu, fait finalement son apparition. Il dit s’appeler Kamimaro Kaminokoji, il est là pour trouver un nouveau dieu, et pour cela, la compétition continue pour les 311 élus. Ils devront revenir avec le dossard qui leur est attribué et de quoi participer à de nouvelles épreuves. Sale coup pour les survivants, surtout que certains pensaient bien profiter de leur nouvelle célébrité, comme Christopher devenu le chanteur à succès Crystal A. Mais il y a aussi ceux qui n’attendent que cela pour des raisons bien différentes : Amaya a besoin de sa dose d’adrénaline, mais Shun lui veut une vengeance, il veut avoir la peu de ce faux dieu qui a tué ses amis, surtout Shoko qui s’était beaucoup rapprochée de lui. Le dernier jeu commencera le lendemain et cette fois, tous les enfants de dieu nippon s’affronteront.
Nouveau jeu de massacre pour les malheureux protagonistes de « Jeux d’enfants ». Cette fois, les personnages principaux commencent à sortir du lot parmi les sept survivants qui ne le resteront pas longtemps. Si jusqu’à présent, le jeu était symbolisé par un élément typiquement japonais, cette fois, la référence est difficile à comprendre : le manneken-pis. Et Muneyuki Kaneshiro va littéralement dépraver la petite statue belge pour en faire un juge et bourreau pervers. Se dire que le jeu du tir à la corde consiste à tirer le sexe de la statue est symbolique de l’ambiance de ce tome. Les morts seront moins gores et même plutôt sobres dans le tome 3. En fait, ce sera plus un jeu psychologique pour voir comment nos jeunes héros résistent à une très forte pression. Les caractères de chacun se cristallisent : Amaya est un fou furieux totalement psychotique, Shun est un stratège prêt à se sacrifier pour sauver ses amis, Christopher est le gros indolent qui ne semble pas conscient du danger qu’il encours et fait encourir aux autres. Apparaissent aussi deux jumeaux dont la principale caractéristique sont des yeux totalement noirs, qui font même douter dans un premier temps sur leur humanité, mais il s’avérera qu’il s’agit d’un style graphique propre au mangaka. Mais ce qui sera le comble du sarcasme et qui clôturera ce tome 3 est tout simplement un jeu de pile ou face pour connaitre les cinq survivants.
Et voila comment naissent les enfants de dieux. Nos héros se retrouvent de retour dans le monde extérieur et assistent à la folie que leur existence à générer. C’est surtout l’exploitation de ces pauvres ados qui est intéressante. Muneyuki Kaneshiro nous montre comment un événement peut devenir non seulement un buzz mais une folie furieuse tournant au sectarisme. L’aspect religieux apparaît alors comme la meilleure déclinaison possible de l’exploitation des mésaventures des 311 adolescents survivants aux terrible cubes. Toutefois, il faut se méfier des apparences et celui qui semble vouloir symboliser le cas d’école du gourou détournant un fait à son avantage cache en réalité bien autre chose ; L’histoire se complexifie avec l’arrivée de celui qui se fait passer pour un dieu. Le côté fantastique n’avait échappé à personne mais l’auteur laissait traîner une certaine ambiguïté sur l’origine des cubes : extra-terrestres ou autre ? Le tome 4 penche fortement sur un « autre » encore peu compréhensible. D’où viennent les pouvoirs de ce fameux dieu qui n’était qu’un mangaka sans succès pour ne pas dire sans talent ? Et son but est-il vraiment de trouver un nouveau dieu pour le remplacer ? Le tome 4 pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses alors que débute l’ultime épreuve, une sorte de jeux olympiques mais dont le vainqueur sera le seul survivant.
Comment Muneyuki Kaneshiro va-t-il bien pouvoir clore cette mini-série dans le prochain tome ? Voila un sacré défi mais qui sait, peut-être le dernier tome sera un excellente surprise.
Jeux d’Enfants (T3 et 4)
Scénario : Muneyuki Kaneshiro
Dessin : Akeji Fujimura
Traducteur : Anne-Sophie Thévenon
Éditeur français : Pika
Format : 125 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192 pages
Date de parution : 30 avril et 3 juillet 2014
Numéro IBSN : 9782811614393 ; 9782811615185
Prix : 7,20€
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KAMISAMA NO IU TÔRI © 2011 Muneyuki KANESHIRO, Akeji FUJIMURA / Kodansha Ltd.
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