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Barry Trotter et la suite inutile
Michael Gerber
Bragelonne, 2005, 15€


Si, lassés d’attendre le récit des dernières aventures du sorcier à lunettes, vous avez zappé la sortie du dernier J. K Rowling ; si vous en avez marre des joyeux pensionnaires de Poudlar et des costumes de magiciens que portent vos enfants, même en dehors d’Halloween, vous faites partie de la deuxième vague des Potter-indigestions, et vous êtes mûrs pour la lecture de « Barry Trotter et la suite inutile ».
Pour la première vague de ras-le-bol, l’humoriste américain Michael Gerber avait administré « Barry Trotter, la parodie éhontée », où l’on découvre comment Lon Muesly s’est retrouvé avec un cerveau de chien, et pourquoi Barry est resté à l’école des sorciers jusqu’à l’âge de 22 ans. Un lecteur éclairé m’en a d’ailleurs dit récemment le plus grand bien : « C’était tordant ».
Tordante aussi, la seconde parodie est à lire absolument, mais surtout, surtout en cachette de vos petites têtes blondes ou brunes réhaussées du fameux chapeau pointu (nous conseillons le placard à balais ou, à défaut, les toilettes).
Avec cet ouvrage on pourra admirer un formidable travail de traduction et penser, comme déjà Edmond Rostand : « C’est encore plus beau lorsque c’est inutile. »


De retour à Coudbar, la dangereuse école pour apprentis sorciers, Barry Trotter doit assumer sa notoriété, ainsi que l’image idyllique (et fausse) créée de toutes pièces par l’auteur à serial-succès J. G. Rollin.
Barry, âgé de 38 ans, a perdu une bonne partie de ses cheveux. Toujours aussi maladroit, il est marié à Ermine Cringer, dont il a un fils, Niger, incapable de lancer le moindre sort, et une fille Fiona très précoce dans la magie.
Conviés pour une réunion d’anciens élèves à l’école de magie, le jour de la rentrée de Niger, Ermine et Barry sont parachutés aux postes de directeur et co-directrice par intérim de l’institution. Le dernier directeur, Rato Malaufoie a en effet été assassiné sous les yeux hallucinés de tous les convives présents dans la salle de banquet.
Outre les inusables professeurs, le géant Grobid, Madame Ponce la bibliothécaire, les fantômes des quatre maisons, Barry et Ermine rencontrent Grommellegrommelle, le mystérieux professeur de travaux pratiques de la magie, qui ressemble étrangement à Pludbus Célébore, l’ancien directeur de Coudbar porté disparu depuis des années. Barry Trotter, sous l’emprise d’un sort de rajeunissement, va tâcher de profiter au maximum des plaisirs basiques de la vie avant de basculer dans le néant qui précède l’an zéro de toute existence. Pendant ce temps, Ermine va tenter de lui trouver un antidote et de résoudre quelques mystères :
Qui est le nouveau professeur ?
Qui a tué Rato Malaufoie ?
Qui a jeté un sort à Barry ?
Les glandus sont-ils les ennemis des sorciers ?
Comment convaincre Barry d’acheter la dernière Dragonette Renaud ?


... En dire plus serait impossible.

Comment résumer ces jeux de mots qui vous feront rire aux éclats, au risque de désigner à vos rejetons votre cachette de lecture ?
Comment évoquer ces feux d’artifice de magie, de fluides corporels, de morts atroces ou stupides, de scènes de ménage et de pets retentissants, sans ternir notre image de bibliovore intellectuelle ?


Disons seulement qu’il y a dans cet ouvrage de quoi se faire plaisir.
- de la science-fiction : un saut dans le futur et dans une dimension parallèle, des extraterrestres sélectifs ;
- de la Fantasy : les personnages types de nains, sorciers, elfes, fées etc...
- des références culturelles et sous-culturelles à toutes les pages ;
- mais surtout d’innombrables pépites d’humour délirantes, iconoclastes envers les nouvelles idoles du siècle.

« Barry Trotter et la suite inutile », un roman au propos peut-être moins léger qu’il n’y paraît, deviendra le livre de chevet de tous ceux qui se lassent des mouvements de foule bien fléchés, ceux qui ont envie d’entendre une autre mélodie et de rire franchement, sans aucune retenue.

Titre : Barry Trotter et la suite inutile
Auteur : Michael Gerber
Éditeur : Bragelonne
Illustration : Douglas Carrel et David Wyatt
Traduction : Ange
ISBN : 2-915549-45-1
Nombre de pages : 310
Internet : Site de Barry Trotter (en Anglais)


Ketty Steward
30 décembre 2005


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