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Red Skin (T1) Welcome to America
Xavier Dorison, Terry Dodson
Glenat

Vera Yelnikov est une bombe atomique ! De ces femmes qui réveilleraient un mort ou auraient rendu lesbienne Margaret Thatcher. Mais si le sexe est son grand plaisir dans la vie, elle doit consacrer la plupart de son temps à son métier : agent d’élite au service de l’URSS. En pleine guerre froide, Vera est envoyée à Los Angeles par les bureaucrates du Kremlin. Sa mission ? Devenir une véritable super-héroïne américaine pour propager les valeurs communistes au pays de l’Oncle Sam et lutter contre le Charpentier, un serial killer fasciste qui s’en prend à tout ce qui ressemble de près ou de loin à un gauchiste. À peine arrivée, elle doit trouver une couverture pour son identité secrète... Un job lui paraît tout indiqué pour se fondre dans la masse et répondre à ses aspirations profondes : actrice porno !



Avec une telle couverture, qui pourrait penser que l’on va se trouver face à un comics en ouvrant la BD. Une bombasse façon Carmen Electra arborant les symboles communistes, marteau et faucille rouge, l’imagination faisant le reste, on se voit déjà au beau milieu d’une BD adulte sado-maso sur fond politico-social.
La vérité n’est pas bien loin, quoique ?

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L’histoire de Xavier Dorison se situe aux USA dans les années 70, époque où, pour la première fois, les actrices du cinéma porno devenaient les fameuses « Stars du X », ce qui stimulait profondément la haine de l’Amérique puritaine.
De là à imaginer qu’un serial killer se fasse le bras armé de ces gens bien-pensant, il n’y avait qu’un pas que l’auteur a aisément franchi.
De plus, ce tueur semble avoir des pouvoirs à la limite du surhumain, il n’en fallait pas plus pour avoir notre super méchant. Ne manquait plus qu’un super-héros pour obtenir un bon vieux comics.

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Chose faite avec la présence de la, comment dirais-je, sculpturale Véra, qui une fois son costume, difficilement, enfilé devient la plantureuse Red Skin. Le décor est planté et Xavier Dorison n’a plus qu’à dérouler derrière, un scénario classiquement construit, mais rempli d’originalités.

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D’abord, comme je le disais précédemment, l’intrigue se passe dans l’univers du porno, ensuite l’héroïne a des mœurs très libres, bisexuelle, exhibitionniste, dominatrice, provocante… Et le gros méchant se fait appeler le Charpentier, petit clin d’œil à la Bible.
L’auteur a volontairement inversé les sempiternels bien et mal, dans un esprit provocateur pour les uns et carrément moderne pour les autres. Hormis cela, l’histoire reste relativement classique pour un comics et la part belle est donnée au graphisme.

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Un visuel qui en devient essentiel quand le point fort de l’aventure est la plastique de l’héroïne. Un peu comme pour les aventures de Lara Croft qui n’auraient pas eu le même impacte avec une actrice moins pulpeuse. La lourde tâche fut donc confiée à un habitué du genre, Terry Dodson, qui a déjà travaillé sur plusieurs titres comme X-men, Wonder Woman et autres Avengers, donc pas de souci là-dessus. Pour ce qui est de l’actrice principale, c’est vrai que le résultat est plus que convaincant, mais j’arrête de m’attarder sur cela. Passons aux décors, effets et autres couleurs. Là je suis un peu plus sur la réserve. Commençons par la couleur d’ensemble : elle manque cruellement de contraste et de puissance dans ses teintes, ce qui diminue l’impact visuel qui reste cruellement froid, vraiment dommage dans cette ambiance qui ne demande qu’à nous faire péter le mercure.
Les décors restent convenables bien que minimalistes.

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Le plus gros souci qui m’a directement sauté aux yeux, est le travail sur les arrières plans et la dynamique. Les seconds plans sont quasi bâclés, manquant de précision et de finesse, les personnages en deviennent méconnaissables, quant aux effets de mouvement et les proportions des corps, ils disparaissent tout simplement. Il semble que, volontairement, seuls le premier plan et les personnages principaux ont été traités avec le plus grand soin.

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Ancien grand amateur de comics, j’ai déjà souvent rencontré ce style dans diverses séries où les graphistes changeaient tous les vingt ou trente numéros, il en résultait une différence de traitement fort choquante pour qui suivait la série.
C’est donc un style qui existe et qui a ses amateurs dont je ne fais pas partie.

Une série fort originale, qui démarre vraiment bien avec quelques petits défauts qui ne dérangeront pas tous les lecteurs.

Affaire à suivre.


(T1) Welcome to America
- Série : Red Skin
- Scénario : Xavier Dorison
- Dessin : Terry Dodson
- Couleur : Terry Dodson
- Éditeur : Glenat BD
- Collection : Grafica
- Dépôt légal : 24 septembre 2014
- Pagination : 64 pages couleurs
- ISBN : 9782356484550
- Prix public : 14,95 €


Illustrations © Terry Dodson et Glenat BD (2014).




Bison 13
21 janvier 2015




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