Une nouvelle troupe arrive à Eldorado, un nouveau stock de chair à canon qui déboule entre les murs entourant le Ziggurat. La tour possède six protections dont la dernière, le Mur de Jericho, est composée de corps humains, ceux des défenseurs de la cité, comme le leur rappelle la colonel en charge de la défense de l’Eldorado. On ne peut pas dire que l’accueil soit des plus chaleureux, même si le capitaine Melle Nimrod tente de leur remonter le moral. Toutefois, Ezer est indifférent à cette tentative d’intimidation, en fait il est insensible à beaucoup de choses, sa vie dans la rue, tuant pour récupérer de quoi se nourrir, l’a fermé à bien des sentiments. En fait, il n’y a qu’une seule chose qui le fait réagir : quand on lui fait un compliment. Et vu sa dextérité au combat, il ne tarde pas à recevoir les éloges de ses supérieurs et de ses camarades d’armes dont son binôme Judi...

« Husk of Eden » est une commande faite à Kisaragi Yoshinori par son responsable éditorial. Le sujet était loin d’être aussi simple qu’il n’y paraissait : écrire une histoire où le personnage principal change à chaque épisode. C’est ainsi que commença « Husk of Eden ». Quel étrange paradis que cette cité d’Eldorado ! Le cœur du mystère qui servira de base à toutes les aventures à venir est cette étrange tour en son centre, le Ziggurat. A l’origine un monument imposant de la Mésopotamie, ce genre d’édifice en hauteur, supportant un temple, est aussi à la base du mythe de la tour de Babel. Et la comparaison est loin d’être absurde puisque cette tour est l’enjeu du conflit opposant les troupes gouvernementales basées dans la cité et les rebelles.
« Husk of Eden » est donc une suite d’histoires narrant la sinistre destinée de jeunes gens venus défendre la cité. Elle est loin d’être l’Eldorado, cette contrée mythique sud-américaine supposée regorgée d’or, bien au contraire. Ce sont globalement des adolescents entrant dans le monde des adultes de la pire façon. Chacun aura un passé qui définira sa destinée. Toutefois, pour garder une cohérence dans ses récits, le mangaka instaure aussi des personnages récurrents, témoins de ces vies gâchées. Il introduit aussi ce qui passe pour une sorte de méchant, de Némésis pour les jeunes soldats : le rebelle Gad. Il faut noter que les rebelles sont plus agés que les soldats défendant la cité, comme pour nous montrer que les seconds rôles sont portés par les adultes.
Graphiquement, « Husk of Eden » est plutôt d’un bon niveau, riche en détails. L’aventure se déroulant dans une cité en ruine, Kisaragi Yoshinori n’a pas trop à se préoccuper des figurants, presque inexistants. On peut regretter que certains de ces personnages est une trame de visages bien trop proches, rendant leur distinction parfois ardue, demandant au lecteur une plus grande attention aux indications contenues dans les dialogues. Par contre, l’architecture du Ziggurat et aussi de la Muraille de Jéricho est assez intéressante. Les militaires portent des uniformes sans vraiment de signes distinctifs, les rendant quelconques. Les rebelles portent, quant à eux, des tenues de tous les jours, sans vraiment, là aussi, de signes les rattachant à une armée.
« Husk of Eden » s’attache plus à peindre des portraits de victimes d’une guerre absurde qu’à vraiment nous dépeindre un univers. A voir jusqu’où ira le mangaka et quelles surprises il nous réserve pour garder tout l’intérêt de sa série.
Husk of Eden (T1)
Auteur : Kisaragi Yoshinori
Traducteur : Virgil Macré
Éditeur français : Doki-Doki
Format : 127 x 180 mm, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192 pages
Date de parution : 8 octobre 2014
Numéro ISBN : 9782818931820
Prix : 7,50 €
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