Une mission très étrange est confiée à Kyoma et Mira. Tout d’abord, c’est ce cher Albert, éminent membre du bureau de contrôle dimensionnel de New Tesla Energy, qui vient engager les deux récupérateurs. Et sa demande sort littéralement de l’ordinaire : enquêter sur la mort mystérieuse d’un auteur à succès, connu pour ses romans sur les fantômes. D’ailleurs, la vidéo enregistrée par le robot domestique est totalement brouillée au moment de la mort de l’auteur, noyé dans un verre d’eau... Pour un cartésien comme Kyoma, cette énigme est une perte de temps, ne croyant pas aux revenants. Mais Mira semble bien plus sujette à une peur phobique pour les fantômes. Pourtant, Mira se doit de jouer son rôle d’androïde durant l’enquête. Et dès leur arrivée, Mira a de quoi s’inquiéter entre des visions non enregistrées sur ses vidéos et des ombres trop nombreuses dans cet hôtel qui semble avoir regroupé les derniers fans fidèles de l’auteur... Ah, ce cher Albert a aussi choisi le même hôtel où est mort l’écrivain pour passer ses vacances...
Le tome 2 clôt la poursuite du Loser en nous donnant un nombre important d’informations sur la quête de ce mystérieux personnage et sur notre héros. Les discussions avec le Loser et son acolyte tout autant que les images, style flash-back, nous montrent un peu plus la complexité de l’histoire et de l’aventure dans laquelle nous entraîne Yuji Iwahara. Nous découvrons par la même occasion les conséquences du mal-fonctionnement de coils illégaux, avec la création d’un accident dimensionnel par les deux gardiennes du musée. En tout cas, l’existence des numbers semble créer un nouveau fil rouge pour le récit. Le petit aparté avec les enfants est loin d’être un simple interlude. Non seulement, nous apprenons ce que sont réellement les numbers mais le mangaka nous dévoile le système de score qui régit la vie des élèves. Difficile de ne pas être choqué par ce système totalement inégalitaire et qui marque à vie les enfants. Yuji Iwahara nous décrit un monde du paraître, avec une pseudo morale digne d’un pays totalitaire. Toutefois, le mangaka restera optimiste avec une fin montrant que le système peut s’améliorer. Le seul reproche que l’on pourrait faire à ce tome est d’avoir abandonné bien rapidement ce cher Loser. Ce personnage a réellement un potentiel et le tome 3 passant à un mission déconnectée du tome 3, on espère que Loser reviendra bientôt pour mettre un peu d’ambiance.
Le tome 3 n’en est pas moins intéressant car jouant fortement sur le personnage de Mira, cette androïde éprouvant des sentiments humains et qui va devoir les cacher pour apparaître comme un simple robot. Se retrouvent alors mélangés fantastique et science fiction, les revenants semblant utiliser la haute technologie pour venir se venger des hommes. Il est vraiment amusant de voir notre chère Mira paniquée à l’idée de voir un fantôme et surtout être parmi les plus influencés par rapport aux humains présents. Yuji Iwahara joue sur cette opposition entre la logique, qui devrait être le seul raisonnement d’un robot, et les réactions de Mira. Au final, le plus zen et le plus cartésien reste Kyoma, qui refuse de croire à l’existence de revenants et recherchant une explication logique pour tous les événements qui se déroulent dans l’hôtel hanté. Si cette histoire ne semble pas faire avancer le moindre fil rouge tissé jusqu’à présent, elle a le mérite de nous offrir une vision assez amusante de la confrontation entre la science et la supertition.
« Dimension W » parvient à se diversifier tout en préservant tout son intérêt et son originalité.
Dimension W (T2 et 3)
Auteur : Yuji Iwahara
Traducteur : Jean-Benoit Silvestre
Éditeur français : Ki-oon
Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 196(T2) et 212(T3) pages
Date de parution : 10 avril et 26 juin 2014
Numéro ISBN : 9782355926617 ; 978-2-35592-684-6
Prix : 7,90 €
A lire sur la Yozone :
Dimension W (T1)
© Yuji Iwahara / SQUARE ENIX CO., LTD.
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