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Neverwinter, tome 2 : Neverwinter
Richard Anthony Salvatore
Milady, Dungeons & Dragons, roman traduit de l’anglais (USA), fantasy, 469 pages, janvier 2014, 8,20€

Après les événements de Gontelgrime, Drizzt et Dahlia ont repris leur route ensemble, le drow encore secoué de la perte de ses amis, l’elfe déterminée à tuer Sylora Salm. Une escale par Luskan, à la recherche du probablement défunt Jarlaxle, ébranle Drizzt dans ses convictions. Puis, de retour à Padhiver, les retrouvailles avec une vieille connaissance lui remémorent une époque révolue.
Du côté des méchants, l’arrivée à ses côtés d’un jeune mage handicapé perturbe les plans d’Alegni, en plein stratagème de reconquête de sa notoriété auprès des nouveaux colons de Padhiver. Barrabus le Gris essaie toujours de tirer son épingle du jeu, et l’arrivée du drow sera une bénédiction. Quant à Sylora, confortée dans son autorité par Szarr Tam, elle puise à foison dans l’Anneau de Terreur pour bâtir sa base de Boisdecendre et de là, se prépare à porter un coup fatal aux Néthérisses et aux humains, grâce à ses nouveaux alliés d’Ombre. Le retour de Dahlia sera la cerise sur le gâteau de sa vengeance.



Avec la mort de ses amis à la fin du tome précédent, on pourrait croire Drizzt « délivré » de ses attaches passées. Lui le croit, ou tente de s’en convaincre, et pour cela il demeure avec Dahlia. Par attachement pour elle, et pour la soutenir dans sa vengeance contre Sylora qui provoquera la destruction de l’Anneau de Terreur.
Il reste tout de même déterminé à ne pas tourner immédiatement la page, et leur détour par Luskan, à la recherche de Jarlaxle, aura l’effet inverse à celui recherché : Drizzt, plutôt qu’un ami, retrouve l’ivresse du combat, sa nature profonde de guerrier, de drow.

La rencontre avec Barrabus le Gris, dont les fans (comme moi) avaient sans doute deviné la véritable identité (allez, je vous aide, il a un prénom de déesse grecque...), ravive certes des souvenirs du passé, mais ce sont des souvenirs de batailles, exaltants, vivifiants. Ainsi, lors de l’assaut contre Boisdecendre, à trois contre des centaines, Drizzt se sent plus vivant que jamais.

Du côté des méchants, c’est tendu. Alegni comme Sylora se font taper sur les doigts faute de résultats, et intensifient leur campagne l’un contre l’autre (et contre Padhiver, pris entre ces deux feux). Alegni se voit adjoindre Effron, un jeune sorcier au bras malformé. Je ne pense pas être grand clerc, surtout après qu’il révèle à Alegni que Dahlia est une de ses anciennes victimes de guerre, en affirmant que le mage est leur enfant, que Dahlia a jeté bébé du haut d’une falaise, face à son tieffelin de père (d’où le bras malformé). Salvatore ne dit jamais qu’Alegni sait qu’Effron est son fils, mais le malaise qu’il éprouve en sa présence ne vient pas que de son handicap et de sa magie.

Sylora noue de nouvelles alliances, Valindra retrouve une part de ses esprits, et sentant le vent tourner, on ne sera pas surpris de la voir se relever des cendres de la défaite de la magicienne elfe, récupérant au passage une bonne partie de ses pouvoirs en sus des siens. Cela ne laisse rien présager de bon pour l’avenir.

Que penser de ce second tome ? Le détour par Luskan paraît un peu longuet, et à n’en pas douter leurs pas les reconduiront dans la Cité des Capitaines, sans quoi cela aurait fait beaucoup de pages pour pas grand-chose. Côté Padhiver, avec Alegni qui recommence comme dix ans auparavant à gagner la confiance des hommes, et Sylora remplacée par Valindra, on n’a pas trop l’impression d’avoir avancé. Quelques-uns s’en sont allés, d’autres sont arrivés. Drizzt a un peu changé, mais reste persuadé, malgré le pragmatisme sans gants de Dahlia, qu’il est possible d’œuvrer pour le Bien. Revenir à des batailles titanesques lui a redonné une nouvelle jeunesse, impétueuse, empreinte d’un sentiment d’invincibilité, d’immortalité, sentiment conforté par la virtuosité de ses nouveaux compagnons de route.

Que dire donc ? Que la fantasy de Salvatore continue avec la même recette de complots et de batailles tandis que son héros se triture les méninges pour trouver sa place et son rôle dans le monde. Que la vie de Drizzt n’est pas facile, et qu’il s’en sort mieux lorsqu’il lâche un peu prise. Qu’il cesse de réfléchir et qu’il taille dans la masse, à coups de cimeterres ou de flèches magiques. Qu’il vive le moment présent, comme un animal, un fauve. Comme Dahlia.
C’est classique, presque attendu, bateau, mais au-delà du plaisir de continuer à suivre nos héros préférés, il y a un indéniable talent, celui de l’auteur de best-seller, qui rend tout cela appréciable, car trépidant et sans prise de tête.
J’ai dû le dire cent fois, ado, j’ai découvert la fantasy avec Les Royaumes Oubliés. J’ai lu mieux depuis, mais cent fois, plutôt que les illisibles œuvres de Tolkien, je conseillerais R.A. Salvatore à tout néophyte.


Titre : Neverwinter (Neverwinter, 2011)
Série : Neverwinter (The Neverwinter Trilogy), tome 2
Auteur : Richard Anthony Salvatore
Traduction de l’anglais (USA) : Eric Betsch
Couverture : Todd Lockwood
Éditeur : Milady (édition originale : Milady, 2012)
Collection : Dungeons & Dragons
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 479
Format (en cm) : 17,8 x 11 x 2,8
Dépôt légal : janvier 2014
ISBN : 9782811211226
Prix : 8,20 €


Neverwinter :
- « Gauntlgrym »
- « Neverwinter »
- « La Griffe de Charon »
- « Le Dernier Seuil »


Nicolas Soffray
3 novembre 2014


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