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All tomorrow’s parties
Film franco-chinois de Yu Lik Way (2003)
28 avril 2004


Genre : Anticipation post-apocalyptique
Durée : 1h36

Avec Cho Yong Won (Xuelan), Diao Yi Nan (Zhuai), Zhao Wei Wei (Mian), Na Ren (Lanlan).

Sélection Officielle « Un certain regard » Festival de Cannes 2003
Festival Cinéma de Science Fiction Utopiales 2003

Au vingt et unième siècle, la secte Gui Dao règne sur l’Asie Continentale (Chine, Corée, Mongolie, etc,.). Zhuia et son frère Mian qui tentent de déserter ce paradis des âmes sont arrêtés et déportés vers le « Camp Prospérité ». Ils y découvriront les aléas des camps de rééducation mais aussi un semblant d’amour auprès des belles Xuelan et Lanlan. Dans les jours qui précédent la chute de cette dictature absurde face aux assauts d’une armée révolutionnaire assez invisible, nos quatre anti-héros s’échappent du camp et s’installent dans une ancienne cité industrielle quasi abandonnée et en ruine. Là, ils errent à la recherche de la normalité, de la liberté et des rêves inaccessibles.

Film d’errance, œuvre intimiste sur la dualité entre la solitude et la vie en société, All Tomorrow’s Parties s’attachent surtout à décrire les tourments des corps et des esprits face aux choix imposés par la vie. D’une esthétique apocalyptique, ce film est un peu la parabole d’une humanité en fin de cycle qui vit son hiver ou son âge des ténèbres et aperçoit le renouveau et le printemps. Toute la question est de savoir si nous, pauvres humains, saurions accepter et survivre à la nouvelle saison ? L’opposition entre les deux frères symbolisera ce choix. Ainsi, quand l’amour permet à Zhuai de trouver une destinée à sa vie, il l’éloigne aussi de son jeune frère Mian qui va se noyer dans la solitude de sa nouvelle liberté. L’un renaîtra pendant que l’autre est appelé à disparaître.

Un réalisateur qui donne à son film le titre d’une chanson du Velvet Underground, qui insère des extraits de Joy Division avec « Insight » sous le prétexte qu’il aime profondément les paroles de Ian Curtis, ne peut être un mauvais cinéaste. Et All Tomorrow’s Parties n’est pas un mauvais film. Tout juste faut-il s’adapter à l’extrême lenteur du rythme de la narration et savoir que l’on s’engage sur un chemin où l’on croise davantage de cinéastes dits « intellos » que des réalisateurs de SF à la Terminator. On pense par moment à un Stranger Than Paradise asiatique (le grisé du film tire presque sur du N & B), à Stalker, à des dialogues à la Bergman mais pas vraiment à une œuvre d’anticipation. Certains bons moments (le passage de la ligne blanche du camp par les prisonniers, la tentative d’explication d’un deal essence contre femme auprès de la femme concernée et pas du tout volontaire) aident à mieux faire passer les périodes plus faibles du récit (séance de lavage de cerveau, tortures affreuses et un peu ridicules dans le camp -trois tours de cour au petit trot, photo de famille déchirée plus séance de prière debout sur une caisse (maman, j’ai peur !).

Faire un grand film symbolique sur la liberté est extrêmement difficile. Peut-on reprocher à YU Lik Wai de ne pas y être totalement parvenu ?

A réserver à un public averti, prévenu ou curieux qui regarde régulièrement les films des secondes parties de soirée d’Arte.

Stéphane Pons

FICHE TECHNIQUE

Titre original : All Tomorrow’s Parties

Réalisation : Yu Lik Wai
Scénario : Yu Lik Wai

Producteurs : Hengameh Panahi, Li Kit Ming
Producteurs Associés : Chow Keung, Jia Zhang Ke, Moon Yong Sun, Patrick Siaretta

Musique Originale : Yoshishiro Hanno
Image : Lai Yiu Fai
Montage : Chow Keung
Décors : Zhao Xiao Yu
Maquillage : Wang Song Ying
Son : Ken Wong

Production : Lumen Films (Paris), Paramount Pictures, Mutual Film Company, Cobalt Media Group, Hu Tong Communication (Chine), Won & Won Pictures (Corée), Teleimage (Brésil).
Avec le soutien de : The Hubert Bals Fund of the International Film Festival Rotterdam (Pys-Bas), Fonazione Montecinema Verità, Ascona (Suisse), Hong Kong Arts Development Council (Chine).
Distribution : Ad Vitam (Paris)

INTERNET


Bruno Paul
10 avril 2004



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