Yuko s’avère très possessive et semble vouloir garder Teiichi rien que pour elle, au point de créer un club pour eux : le club d’enquête sur les phénomènes étranges. En fait, Yuko a perdu la mémoire et ne se souvient plus comment elle est devenue un fantôme, Teiichi lui promet de découvrir quel est son passé grâce à ce club. Seulement, il devient rapidement expert en paranormal pour les autres élèves, surtout la jeune Okonogi, ce qui a le don de rendre Yuko jalouse. Pas question qu’elle partage le seul humain pouvant la voir telle qu’elle s’imagine être. Toutefois, une autre personne semble capable de l’observer et Teiichi se retrouve avec un mot lui donnant rendez-vous à l’extérieur de l’école pour lui parler de Yuko. Teiichi reste un peu méfiant, et en arrivant sur le lieu du rendez-vous, il découvre une jeune fille de son age qui le met en garde contre le démon qu’est réellement Yuko.
Maybe n’est pas très connu ici, et avec un nom pareil, ce n’est pas très accrocheur pour lancer sa série « Dusk Maiden of Amnesia ». La base de l’histoire est assez intéressante, surfant entre l’horreur et le plus léger avec ce fantôme qui s’attache à un jeune humain au point de prendre une forme matérielle pour lui. Les premiers quiproquos viendront de ce corps qui est trop réel et très sexy pour Teiichi mais n’a que peu d’importance pour Yuko. Cette notion sera d’ailleurs à la base de bien des difficultés pour Teiichi qui ne sait trop comment prendre sa nouvelle amie d’outre tombe. Le premier manga va nous montrer toutes les légendes urbaines qui sont nées à partir de l’histoire de Yuko, toutes les déformations que la sienne a subi dans l’esprit très imaginatif des locataires de l’école. Ce premier tome montre surtout à quel point l’esprit humain est influençable et voit ce qu’il a envie de voir. La relation entre Yuko et Teiichi est évidemment ambiguë, le jeune homme n’étant pas insensible au charme du fantôme mais restant conscient qu’elle n’est pas mortelle, alors que Yuko commence à s’attacher sentimentalement à son seul ami.
Le tome 2 sera celui du doute dans l’esprit de notre héros avec l’arrivée d’une descendante de la famille de Yuko. Cette dernière est convaincue que sa grande-tante est un démon, un esprit malfaisant menant à la mort ceux qui la suivent. Le début du tome nous laisse penser que Teiichi pourrait changer du tout au tout, surtout que l’influence de Kirie ne lui permet plus de voir Yuko comme avant. Encore une fois, ce ne sera qu’une démonstration de la faiblesse d’un esprit qui n’a pas réellement admis un concept ou une idée. En absence de certitude, l’esprit peut changer d’avis un peu comme on retourne sa veste, trop facilement. Pour Teiichi, c’est une épreuve testant sa confiance dans Yuko. Surtout que le côté trop possessif du fantôme la rend souvent inquiétante sous les coups de crayons de Maybe. Le mangaka maintient par ses visuels l’ambiguïté sur le fond de Yuko : est-elle bonne ou mauvaise ?
« Dusk Maiden of Amnesia » ne va pas longtemps surfer sur l’horreur sombre, mais va revenir rapidement sur l’ambiance plus légère du premier tome, préférant jouer sur cette ambiguïté que sur un compter trop glauque.
Dusk Maiden of Amnesia (T1 et 2)
Auteur : Maybe
Traducteur : Thibaud Desbief
Éditeur français : Kana
Format : 127 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 178(T1) et 194(T2) pages
Date de parution : 4 juillet 2014
Numéro ISBN : 9782505060604 ; 9782505060611
Prix : 7,45 €
© Edition Kana - Tous droits réservés