Une partie du passé de Satoru est enfouie en lui, enfouie par sa mère afin que le traumatisme disparaisse et que les mauvais souvenirs s’en aillent... Sa mère... La voir arriver squatter chez lui n’est pas vraiment pour le réjouir, même si cela passe par une bonne attention. Mais avec un physique de jeune fille et la mentalité allant avec, difficile de ne pas avoir rapidement ras-le-bol. Et puis il y a la dernière rediffusion dont a été témoin Airi. Certes, ils ont sauvé un enfant d’une chute mortelle, mais la jeune fille a changé d’attitude, le tutoyant, devenant plus familière... devant sa mère, ce qui ne pouvait que provoquer des quiproquos. Ces enfants ont ouvert une nouvelle porte de sa mémoire, vers d’autres événements, plus sombres, ceux de la disparition d’une des ses camarades de classe et l’arrestation de celui qu’il considérait comme son ami. Pourquoi tous ces souvenirs reviennent-ils en masse et pourquoi une nouvelle rediffusion en présence de sa mère et de Airi ?
Kei Sanbe est devenu un habitué des éditions Ki-oon, pour notre plus grand plaisir. Après un huis clos dans un navire peuplé de zombies où l’action prenait à la gorge dès les premières pages, le mangaka revient à un style qui prend plus de temps pour poser son ambiance comme pour « L’Ile de Hozuki ».
Ce premier tome de « Erased » nous présente donc le nouveau héros que nous allons suivre sur l’ensemble de cette série : Satoru. Le mangaka semble avoir pris plaisir à jouer avec le surnaturel depuis « Le Berceau des Esprits » et comme pour sa série précédente, il ne va pas faire poireauter son lecteur et nous présenter immédiatement le pouvoir de Satoru. Il faut avouer que revoir trois fois de suite la même scène surprend la première fois, mais l’explication donnée, le lecteur voit immédiatement son imagination vagabonder sur toutes les possibilités qu’offre un tel pouvoir. Toutefois, Kei Sanbe n’est pas du genre à jouer la montre, il va au contraire mettre en place le côté obscur de son histoire car pour reprendre un classique du monde du comics : à grand pouvoir, grande responsabilité.
Kei Sanbe va alors jouer avec les flash-backs de son héros pour nous présenter le contexte de l’enquête qui sera menée par Satoru. Son pouvoir va le ramener vers des événements tragiques de son enfance. Et bien plus qu’il n’aurait pu le croire. Le lecteur comprend vite que tout va tourner autour du tueur d’enfants qui sévit 18 ans plus tôt, mais Kei Sanbe n’est pas du genre à cramer toutes ses cartouches en un seul tome. La tension et le suspense vont rapidement prendre la place du ton un peu plus tranquille du début de tome. Et quand Kei Sanbe entame une transition, il ne le fait pas à moitié. Le lecteur sera vite ramené dans l’ambiance des séries précédentes avec une scène choc et un cliffhanger plutôt inattendu.
Encore une fois, il faut adhérer au style graphique de Kei Sanbe qui n’est vraiment pas classique pour un seinen. Mais c’est aussi la touche du mangaka qui fait de chacune de ses séries un petit trésor qui vous prend aux tripes sans crier gare, rappelant que le classement dans la catégorie seinen n’est pas un hasard.
Encore une fois, Kei Sanbe nous surprend, capable de se renouveler semble-t-il à l’infini avec bien évidemment comme véritables héros, des enfants.
Erased (T1)
Auteur : Kei Sanbe
Traducteur : David Le Quéré
Éditeur français : Ki-oon
Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 196 pages
Date de parution : 3 juillet 2014
Numéro ISBN : 9782355926990
Prix : 7,65 €
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