Dans une vision, Pythie voit un jeune homme enseveli sous une tonne de pierres. Ce garçon n’est autre que Xanthe, un demi-dieu, un des multiples rejetons de Zeus, le dieu des dieux. Et le père du jeune homme a choisi de le suivre car Héra s’est aussi occupée de Xanthe en le maudissant et depuis, tous les malheurs du monde lui tombent dessus. Alors avoir Pythie à ses côtés pourrait s’avérer être une compensation. Et puis Zeus pourra continuer à l’observer sous sa forme de gros poussin... vu qu’Héra lui a interdit de revenir sur l’Olympe. Voici donc ce curieux trio en train de parcourir les routes de Grèce pour que Xanthe réalise son rêve : devenir un héros. Bien sûr, pas question de lui parler des origines de son père. Seulement, réaliser des exploits comme Hercule ne suffit pas, encore faut-il qu’on vous reconnaisse.
Elsa Brants a baigné dans la BD. Influencée par Gotlib et Rumiko Takahashi, elle se voue alors au dessin. Sa vie va complètement changer grâce à une rencontre : celle de Guillaume Lapeyre. Outre qu’elle deviendra madame Lapeyre, Elsa s’associera à lui sur la série « Les Chroniques de Magon », se chargeant de la couleur.
« Save the Pythie » est sa première série en solo, scénario et dessin. Avec un style manga, Elsa Brants abandonne la colorisation pour du pur noir et blanc, plus implacable car ne laissant que peu de place aux imperfections qui sautent littéralement aux yeux. Pour sa première série, Elsa Brants nous offre une sympathique parodie de la mythologie grecque. Nous retrouvons tout ce qui fait l’intérêt des mythes : des héros à la force surnaturelle, des monstres, des énigmes et évidemment des Dieux. Nous suivons les mésaventures de Pythie, notre pauvre héorine qui fera l’erreur de mettre une raclée à Apollon. Les dieux sont vraiment tournés en ridicule mais intelligemment car Elsa Brants reprend les principaux traits de caractère de chacun, les caricaturant à l’extrême. Son humour est un peu lourdingue, mais c’est exactement le ton attendu pour ce genre de série. L’auteur va s’inspirer de véritables mythes qu’elle tournera à son avantage. Toutefois, pour rétablir la vérité, de petits interviews en fin de tome permettront de rappeler les faits réels... si on peut parler de réalité pour des mythes.
Côté graphisme, on sent l’influence de Rumiko Takahashi dans les petites cases humoristiques, avec les personnages volant dans tous les sens, avec les caricatures classiques du manga. Toutefois, si la structure des cases rappellent la célèbre mangaka nippone ou encore le design du personnage de Cassandre reprenant la représentation type de la petite vieille japonaise, Elsa Brants s’est donnée son propre style pour les principaux personnages. Avec une série humoristique, elle n’a pas tenté de rester fidèle à de quelconques tenues ou style architectural, même si l’ambiance antique est bien là. Ses personnages ont un vrai trait particulier qui permet de reconnaître son oeuvre. Ses monstres ont ce côté ridicule que l’on retrouve chez Rumiko Takahashi dans des séries comme « Rinne ». Mais une inspiration intelligemment utilisée ne choque nullement et montre plus l’influence positive de la célèbre mangaka sur les nouveaux talents, même hors du Japon. Et Elsa Brants est dans la même verve que son exemple nippon.
« Save the Pythie » commence vraiment sur les chapeaux de roue, avec certes de petites imperfections côté dessin, mais surtout un vrai sens de l’humour et des histoires qui séduisent dès les premières pages.
Save the Pythie (T1)
Auteur : Elsa Brants
Éditeur français : Kana
Format : 127 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Nombre de pages : 192 pages
Date de parution : 20 juin 2014
ISBN : 9782505061021
Prix : 7,45€
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