Un consistore vient de s’ouvrir à Rome. Pour Della Rovere, c’est le moment de grâce, il va pouvoir afficher devant le conclave sa grande réussite : avoir obtenu la paix avec Naples. Seulement, sa déclaration ne fait pas que des heureux, en premier lieu le cardinal chargé initialement des pourparlers avec le roi. Les échanges demeurent toutefois en faveur de Della Rovere qui marque de sérieux points dans la course pour devenir pape. Surtout que le souverain pontife se montre très fatigué, tenant difficilement devant l’assemblée de cardinaux. Mais contrairement à ce qu’il attendait, son annonce ne déstabilise pas une seule seconde Rodrigo Borgia. Bien au contraire, son adversaire pour le trirègne est très calme et n’hésite pas à poser les questions qui pourraient lui poser des difficultés. Le duel entre Borgia et Della Rovere arrive à une étape cruciale et le vainqueur pourrait bien être déjà le prochain pape.
Ce tome 9 de « Cesare » est placé sous le signe de la politique. Les jeux de pouvoir sont maintenant le cœur de l’histoire. Le temps des réflexions philosophiques est quelque peu passé, même si Cesare nous donnera à plusieurs reprises son point de vue sur ce que devrait être l’Eglise et ce qu’elle est malheureusement en réalité. Sa vision est très humaniste et surtout bien plus spirituelle qu’on pourrait l’imaginer d’un stratège comme Cesare Borgia. Et question stratégie, il sera fortement sollicité pour permettre à son père de trouver un moyen de faire de nouveau pencher la balance de son côté. La scène du consistore représente parfaitement les conflits qui gangrènent la Curie et la complexité des jeux d’alliances en présence. Ce tome est très instructif de ce côté, les échanges avec Della Rovere au cœur des discussions permettent d’avoir une parfaite image des enjeux et l’intégration de cartes d’Italie en pleines pages est une excellente initiative même si cela peut paraître un peu risqué car mobilisant une planche.
La seconde partie du manga est très riche en rencontres et personnages. Fuyumi Soryo choisit d’abord de remettre l’annonce de l’alliance entre le pape et le roi de Naples dans le contexte des différents protagonistes, nous présentant de nouveaux personnages comme les Sforza. Les pièces de l’échiquier politique se positionnent. Fuyumi Soryo possède un incroyable talent pour rendre intéressant une petite saynète, souvent simplement là pour présenter une cité, une place forte, une famille. Toutefois, pour alléger l’atmosphère et permettre au lecteur d’assimiler toutes ces données, Fuyumi Soryo revient sur Angelo. Encore une fois, le jeune homme ne semble servir que d’interlude, mais pas n’importe laquelle, puisqu’il nous présente Michel-Ange. L’artiste n’est pas encore l’auteur de la peinture de la chapelle Sixtine, il n’est qu’un apprenti en quête de connaissance. Toutefois, ce tome semble vouloir donner de nouveau un rôle central au jeune homme, devenant le bras droit de Giovanni de Médicis.
Bientôt, nos héros quitteront Pise et son université pour plonger au cœur des complots... à Rome.
Cesare (T9)
Auteur : Fuyumi Soryo
Supervision : Motoaki Hara
Traducteur : Sébastien Ludmann
Éditeur français : Ki-oon
Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 236 pages
Date de parution : 15 mai 2014
Numéro ISBN : 9782355926730
Prix : 7,90 €
A lire sur la Yozone :
Cesare (T1 et 2)
Cesare (T3)
Cesare (T4)
Cesare (T5)
Cesare (T6)
Cesare (T7)
Cesare (T8)
CESARE © Fuyumi Soryo / Kodansha Ltd.
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