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Stark et les Rois des étoiles
Leigh Brackett
Le Bélial’, Kvasar, trois romans et trois nouvelles (États-Unis), science-fantasy, 704 pages, mars 2014, 26€

Ce nouveau volume de la prestigieuse collection Kvasar frappe par son épaisseur, il dépasse les sept cents pages, car il contient rien de moins que trois nouvelles et trois romans, sans compter l’avant-propos du maître d’œuvre Pierre-Paul Durastanti, l’introduction d’Edmond Hamilton, le conjoint de Leigh Brackett, et la bibliographie signée Alain Sprauel, le spécialiste en la matière.
Après la parution en 2008 de « Le Grand Livre de Mars », « Stark et les Rois des étoiles » referme la boucle parcourant les aventures d’Eric John Stark, homme aussi bien civilisé que sauvage lorsque N’Chaka remonte à la surface.



Leigh Brackett est une grande dame des littératures de l’imaginaire, également reconnue pour son talent de scénariste : « Rio Bravo », « L’Empire contre-attaque »...
« Stark et les Rois des étoiles » permet de retrouver son héros emblématique : Eric John Stark. Il faut noter que le titre de cet omnibus est repris de la nouvelle écrite avec son conjoint Edmond Hamilton et qu’il fait référence à l’univers de chacun. Il s’agit d’ailleurs de leur unique collaboration.
Lorelei de la brume rouge” a aussi été coécrite, cette fois-ci avec Ray Bradbury qui a achevé la nouvelle pour Leigh Brackett, trop occupée sur un autre projet pour ce faire. Cette nouvelle se déroulant sur Vénus est intéressante à plus d’un titre et c’est fort justement qu’elle a été rattachée au cycle, même si son personnage principal est Hugh Starke ne manquant pas de ressources pour se tirer d’une situation désespérée, à l’image d’Eric John Stark, dont il représente une première incarnation pourrait-on dire.
Magicienne de Vénus” y fait d’ailleurs référence. Dans sa recherche pour sauver un ami, Eric John Stark rencontre un Terrien qui n’est pas sans points communs avec Hugh Starke, un peu comme un clin d’œil adressé par l’écrivaine à son public.

Après ces entrées en matière permettant un premier contact avec Eric John Stark, le gros morceau de ce livre est la trilogie de Skaith regroupant trois romans : « L’Étoile rousse » (« Les Voix de Skaith » pour sa précédente publication), « Les Chiens de Skaith » et « Les Pillards de Skaith ».
C’est l’occasion d’en apprendre plus sur Eric John Stark, l’homme prêt à mettre à feu et à sang Skaith pour retrouver un homme, celui qui l’a adopté sur Mercure, la planète où il est né et où, suite à un incident, il a été élevé par des indigènes locaux, expérience qui a forgé son caractère d’homme sauvage prêt à tout pour survivre, faisant de lui N’Chaka. Cette double personnalité a toute son importance dans ce récit et lui permet de se sortir de bien des situations périlleuses.
Sauver Simon Ashton, son père adoptif, qui a disparu après son arrivée sur Skaith, voilà la raison qui pousse Eric John Stark à débarquer sur Skaith. L’arrivée des vaisseaux de l’Union Galactique a constitué un véritable bouleversement, car certaines peuplades y ont vu le moyen de quitter cette planète condamnée, car la surface habitable ne cesse de diminuer avec leur soleil toujours moins vaillant. Les rayons de Soleil Vieux ont perdu de leur puissance, peinant à repousser le froid, rétrécissant les saison des cultures.
Le pouvoir séculaire en place, les Seigneurs Protecteurs vivants dans leur citadelle et supposés immortels, ne peuvent accepter la perte de leurs ouailles, sources de revenu et de leur position. Une prophétie prédit d’ailleurs leur fin et ils sont nombreux à voir en Eric John Stark - N’Chaka, l’homme de la prophétie, celui qui abattra la Citadelle.
Ainsi débute la folle épopée du héros sur Skaith, théâtre de nombreuses rencontres avec des peuples étonnants, de nombreuses empoignades et batailles pour que les habitants de Skaith soient libres de leur choix de vie.

Il est clair que ce livre a beau atteindre les 700 pages, cumuler plusieurs nouvelles et romans, on ne s’ennuie pas, les récits sont rythmés, les histoires prenantes. On ne peut s’empêcher de penser à Edgar Rice Burroughs et à ses nombreux cycles, mais Leigh Brackett dépasse le cadre de la simple action, introduisant des intrigues efficaces et des enjeux importants ne se résumant pas au seul Eric John Stark dans le cas de la trilogie de Skaith.
De plus, le personnage est complexe, affiche une double identité permettant au déroulement de rebondir dans des directions que l’on n’attendait pas.
Bien sûr, il ne faut pas être trop tatillon, il est important de suspendre son incrédulité pour profiter au maximum de « Stark et les Rois des étoiles », offrant de surcroît un bel inédit, un cross-over entre les créations les plus marquantes de chacun des époux.

Ce nouveau volume de la collection Kvasar, rehaussé par les illustrations intérieures de Caza, donne bien du plaisir au lecteur, il l’entraîne dans l’aventure avec un grand A, celle pleine de souffle, à l’échelle d’une planète dans le cas de Skaith, sans que la réflexion sur l’adaptabilité de l’homme à un nouvel habitat ou sur l’attachement au pouvoir soit sacrifiée.

Un beau et gros volume d’une grande dame des littératures de l’imaginaire à ne surtout pas manquer !


Titre : Stark et les Rois des étoiles
Auteur : Leigh Brackett
Sommaire :
- Avant-propos, par Pierre-Paul Durastanti
- Une jeune femme bronzée, préface de Edmond Hamilton
- “Lorelei de la Brume Rouge” (coécrit avec Ray Bradbury)
- “Magicienne de Vénus”
- “Stark et les Rois des étoiles” (coécrit avec Edmond Hamilton) (inédit)
- « L’Étoile rousse »
- « Les Chiens de Skaith »
- « Les Pillards de Skaith »
- Bibliographie, par Alain Sprauel
Traductions : Mary Rosenthal, sauf pour la préface d’Edmond Hamilton (Brian Hester) et Stark et les rois des étoiles (Pierre-Paul Durastanti)
Traductions revues et complétées par : Pierre-Paul Durastanti et Olivier Girard
Couverture : Elian Black’Mor
Illustrations intérieures : Philippe Caza
Éditeur : Le Bélial’
Collection : Kvasar
Directeur de la collection : Olivier Girard
Site Internet : Recueil (site éditeur)
Pages : 704
Format (en cm) : 15,1 x 22
Dépôt légal : mars 2014
ISBN : 978-2-84344-123-3
Prix : 26 €



François Schnebelen
5 mai 2014


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