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Brins d’Éternité n°37
Revue des littératures de l’imaginaire
Revue, n°37, Science-fiction - fantastique - fantasy, nouvelles - articles - critiques, hiver 2014, 120 pages, 9CAD

« Brins d’Éternité » a connu plusieurs évolutions ces dernières années : couverture en couleurs en 2008, reliure allemande en 2010 et depuis le numéro 33, elle rétribue les auteurs et dessinateurs. Le statut de fanzine des débuts s’est ainsi transformé en celui de revue semi-pro.
Forcément, toutes ces améliorations, sans parler de l’augmentation du prix des matières premières, ont un coût et arrive un moment où il faut bien les répercuter sur le tarif, ce qui est le cas pour cette trente-septième livraison.
De plus, 2014 est l’occasion pour « Brins d’Éternité » de fêter son dixième anniversaire.



Au sommaire, cinq nouvelles, un reportage sur la marche des zombies qui s’est déroulée à Montréal et qui revient sur cette étonnante mode, un article ardu, c’est le cas de le dire ! intitulé “Horreur et sacré dans « L’appel de Cthulhu » de Lovecraft”. Pierre-Alexandre Bonin signe là un papier à lire à tête reposé, mais qui risque de perdre plus d’un lecteur en cours de route.

Pierre-Luc Lafrance capte d’entrée l’attention. Cette histoire d’une rock star en pleine ascension, aussi vite redescendue de son piédestal, lorgne du côté du fantastique avec le vaudou. L’auteur alterne entre le présent où Fabien effectue son grand retour et son passé qui explique comment il est arrivé là et la présence de Pierre-Louis, l’enfant à ses côtés.
Le lendemain, les journaux parleront de folie collective” est fascinante par l’étrangeté des faits relatés, notamment par la façon dont est traité le cas de Fabien (Prends l’enfant et puis voilà...). Très belle entame !

Exodes” dégage une certaine nostalgie. Je dirais en simplifiant que Michel Pelini transpose la désertification des campagnes à Mars avec les enfants de colons, pourtant nés sur la planète rouge, partant sur Terre, servant d’aimant au même titre que les villes.
Un couple de fermiers se retrouve ainsi seul, la femme ressasse sans cesse le départ de leur fils, cherchant à comprendre. Nouvelle contemplative, non sans digressions sur leur passé terrien, mais l’atmosphère est agréable et cette nouvelle laisse une bonne impression, un sentiment de quiétude.

Comme dans « AOC n°31 », Yves-Daniel Crouzet frappe très fort. Le premier paragraphe de “Je répare tout” nous assène d’emblée une grande claque. Jugez-en : « Papa a encore abîmé maman cette semaine et j’ai été obligée de la réparer. […] Au fait, je m’appelle Sandy et j’ai dix ans. Enfin, j’avais dix ans quand je suis morte. »
Je répare tout” oscille entre émotion et violence, cette nouvelle souffle le chaud et le froid, ne laisse pas intact avec ce personnage de Sandy dans un corps d’enfant, pas forcément révélateur de ce qu’elle a vécu. De plus, c’est elle qui nous raconte les événements. Un très grand moment de lecture à ne surtout pas laisser passer !

Eve Patenaude nous amène dans une maison de reconstruction de la personnalité où des secrétaires retranscrivent les rêves notés par les patients. Le jour où Vega découvre ce qu’a écrit une nouvelle pensionnaire, sa vie bascule.
Il se dégage un petit charme suranné de ce texte, car ce sont encore des machines à écrire qui sont utilisées. “Le son du hautbois” nous fait partager les doutes de Vega, ses peurs lorsque la situation empire, lorsqu’elle comprend que le hasard n’a rien à voir, qu’elle est au centre de... Quoi ? C’est prenant, la montée dans l’angoisse est bien traduite, bien transmise jusqu’à une conclusion plutôt inattendue.

Sébastien Chartrand s’est fait remarquer ces derniers temps par de bonnes nouvelles, des articles intéressants, ainsi que par son premier roman. J’avoue que j’attendais beaucoup de “Divergence”. Peut-être trop... Ce passage à l’âge adulte manque de fraîcheur, le sujet a déjà été rabâché à maintes reprises et ce n’est pas la révélation finale qui sort cette nouvelle du lot.
Pourtant, c’est bien écrit, ne manque pas d’intérêt, notamment avec les descriptions de la vie de ceux encore jugés des enfants, mais une fois finie, il reste une légère déception. Il faut dire que Sébastien Chartrand est à présent attendu !

Avec des nouvelles fortes au sommaire, la dixième année de « Brins d’Éternité » commence très bien.


Titre : Brins d’Éternité
Numéro : 37
Directeur littéraire : Guillaume Voisine
Couverture : Nathalie Giguère
Type : revue
Genres : nouvelles, articles, critiques
Site Internet : Brins d’Éternité
Période : hiver 2014
Périodicité : quadrimestrielle
ISSN : 1710-095X
ISBN : 978-2-9812757-5-2
Dimensions (en cm) : 13,9 x 21,4
Pages : 120
Prix : 9 CAD



François Schnebelen
18 avril 2014


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