Après l’humiliation que lui fit subir Meliodas, Gilthunder ne pense qu’à affronter le chef des Seven Deadly Sins, ceux qui assassinèrent son père. Et en découvrant Diane, le péché de l’Envie, en compagnie de Meliodas, il pense tenir sa vengeance, surtout que le fameux chef ne semble pas faire le poids contre lui. Toutefois, ce Meliodas n’est pas qu’un petit obsédé sexuel, mais aussi un petit filou, jouant sur la confiance du chevalier pour que ce dernier lui raconte où il peut trouver ses compagnons. Et le piège de Meliodas s’avère payant : Ban, le péché de l’avarice, est retenu prisonnier dans la cité de Baste. Seulement, Meliodas est gravement blessé et se retrouve alité dans la cité. Toutefois, Ban n’a besoin de personne pour s’évader car maintenant que son chef est de retour, son ennui est sûr de disparaître.

Nakaba Suzuki est un habitué du succès et des séries sortant de l’ordinaire. Il nous avait déjà surpris avec son « Kongo Bancho », son tournoi pour le contrôle des arrondissements de Tokyo. Cette fois, il nous entraîne dans un monde d’heroic fantasy, univers qui lui permet de laisser libre cours à son imagination. Le scénario est très vite facile à cerner et s’avère en fait très classique : une princesse en détresse recherche l’aide de sept hors-la-loi, les Seven Deadly Sins, pour l’aider à reconquérir le royaume de son père en terrassant les chevaliers sacrés. Evidemment, surtout au pays du soleil levant, le lecteur pense au célèbre « Sept Samouraïs » qui donna l’idée de base du film « Les Sept Mercenaires ».
Connaissant le travail de Nakaba Suzuki, le lecteur s’attend à de l’exubérant et à des combats hors normes. Et le premier affrontement entre Meliodas et Gilthunder donne le ton pour les deux premiers tomes. Les coups sont spectaculaires et, vu leur intensité, les combats ne peuvent être que de courte durée. Le rythme de la série est donné et il sera intense. Les personnages ont de vraies gueules et nous surprennent les uns après les autres : Meliodas au physique de gamin, Diane la géante ayant peur des insectes ou encore Ban le beau gosse sado-maso, nous n’avons que l’embarras du choix. Cela donne un ton atypique, bourré d’humour, mais aussi très violent. Nakaba Suzuki ne s’embarrasse pas de principes, les techniques de ses personnages sont très puissantes mais aussi très perverses, entre le chevalier invisible au chevalier hypnotiseur, tout est bon pour arriver à ses fins.
Graphiquement, Nakaba Suzuki a ce talent de pouvoir multiplier les traits souvent très caricaturaux de ses personnages qui deviennent très vite touchants ou antipathiques. Il parvient parfaitement à jouer sur leur ambiguïté comme pour Ban. On savoure ses planches car le travail y est souvent très important, comme celui sur les armures des chevaliers sacrés. Toutefois, on peut se demander si l’histoire ne trouvera pas rapidement ses limites quand les Seven Deadly Sins seront réunis. D’un autre côté, on peut tenir ce raisonnement pour bien des séries à longue durée de vie.
En tout cas, « Seven Deadly Sins » est une excellente surprise et une série qui saura ravir bien des fans d’heroic fantasy humoristique.
Seven Deadly Sins (T1 et 2)
Auteur : Nakaba Suzuki
Traducteur : Fédoua Lamodière
Éditeur français : Pika
Format : 120 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 184(T1) et 192(T2) pages
Date de parution : 19 mars 2014
Numéro IBSN : 9782811613563 ; 9782811613570
Prix : 6,95 €
NANATSU NO TAIZAI © 2013 Nakaba SUZUKI / Kodansha Ltd.
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