La jeune fille s’avère être une tueuse sans la moindre pitié. Tuer avant d’être tuée, telle est sa nouvelle façon de vivre. Mais Taro n’est pas prêt pour une vie de lutte et de mort. Il préfère fuir la folie meurtrière de celle qui est pourtant la seule de son espèce sur cette planète. Toutefois, d’autres races peuplent Kikyu et toutes ne sont pas aussi belliqueuses que les démons. Ceux qui vont le recueillir ressemblent à des mutations entre des humanoïdes et des animaux, comme la femelle pourvue d’ailes d’oiseaux. Mais où qu’il aille, les démons semblent le suivre de près et surtout massacre à tour de bras ceux qui leur sont inutiles alors qu’ils enlèvent ceux pouvant devenir de bons esclaves.

Tout d’abord, « Momo, the beautiful Spirit » a failli me rendre dingue dès la couverture ! D’un côté, le site des éditions Tonkam annonce comme scénariste Kazuto Okina, avec ce nom sur la couverture, mais, ô surprise, sur la version papier, le scénariste devient Yuji Kobayashi... Suis-je en train de devenir fou ? Bon, devant ce dilemme, je finis par me ranger à la raison... et surtout au copyright. Donc Yuji Kobayashi est surtout connu pour son travail sur les adaptations en anime de deux séries cultes : la version 2014 de « Sailor Moon » et la saga « Omega » de « Saint Seiya ».

Momo est donc une jeune femme plongée dans un monde bestial, un enfer où démons et hommes-animaux s’affrontent, les uns pour devenir les maîtres de la planète et les autres pour vivre en paix. Momo devient alors comme un mercenaire, une version bestiale de « sans nom », joué par Clint Eastwood dans « Pour une poignée de dollars ». Mais dans une histoire de science fiction, il faut une raison plus profonde pour expliquer la présence de la jeune fille et ce sera Taro qui en deviendra la clé. Le scénario devenait trop simpliste et un peu trop « déjà vu » sans une pointe de mystère sur les raisons profondes qui ont poussé les terriens à envoyer deux navettes sur cette petite planète.

Ce qui attire l’attention, passée la couverture, est la place prédominante du dessin. Soyons réalistes, les dialogues sont rares et peu développés. Nous sommes loin des envolées lyriques d’un « Death Note » ou des analyses psychologiques qu’aiment parsemer leurs œuvres les mangakas. Les dialogues sont tribales et peu compliqués. C’est là que le dessin de Z-One subjugue. Ce jeune dessinateur coréen réalise un travail particulièrement soigné pour un premier manga. Ses personnages sont très expressifs, en particulier ses créatures. Ses démons ont un design bien plus recherché qu’il n’y parait. Surtout qu’il est envoyé dans le grand bain dès le premier tome, ses dessins devant littéralement porter la série à bout de bras. La couverture donne une bonne idée du nouveau de détail que va s’imposer le mangaka pour illustrer le récit.

Sans être révolutionnaire, « Momo, the beautiful Spirit » s’avère être une belle performance graphique.

Momo, the beautiful Spirit (T1)
 Scénario : Yuji Kobayashi
 Dessin : Z-One
 Traducteur  : Isabelle Eloy
 Éditeur français : Tonkam
 Collection : Shonen Manga
 Format : 112 x 170, noir et blanc - sens de lecture original
 Pagination  : 192 pages
 Date de parution : 12 mars 2014
 Numéro ISBN  : 978-2-7560-5781-1
 Prix : 7,99 €

MOMO THE BEAUTIFUL SPIRITS © 2013 Z-ONE, Yuji Kobayashi/HERO’S INC
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