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Alibis n°49
L’anthologie permanente du polar
Revue, n°49, polar, noir & mystère, nouvelles - articles – critiques - interview, hiver 2014, 160 pages, 10CAD

Alors qu’il n’y a pas si longtemps, un volet en ligne gratuit et téléchargeable au format PDF prolongeait la parution papier, l’équipe d’ « Alibis » avait choisi de l’intégrer dans la revue à partir du numéro 45.
Étape supplémentaire vers ce souci d’uniformisation, en présentation de cette première livraison de l’année, Jean Pettigrew nous annonce que les pages d’ « Alibis » passeront à la couleur, ce qui ne sera plus l’apanage des seuls versions numériques epub et PDF. Une révolution !



Dans “Précoce vocation”, une jeune fille de 9 ans, cible des quolibets des autres en colonie, n’hésite pas à en profiter lorsqu’une occasion se présente... Un retournement de situation sans pitié, un monde enfantin déjà cruel sur lequel Paul Scadera jette un œil sans complaisance.

Isabelle Lauzon nous décrit une adolescente, adepte d’un jeu nécessitant de la patience et une belle maîtrise de soi. Un avertissement et la partie commence et attention à la fin.
Jeu de patience” frappe l’imagination, c’est le cas de le dire. Superbe idée de départ et déroulement avec son lot de révélations à faire frémir.

Dans “God, gold & guns”, l’héroïne est un peu plus âgée. Elle écume les bars à la recherche d’un bon plan tarifé. À force, elle s’est même créée une petite clientèle d’habitués. Mais elle a un gros défaut, elle est cleptomane sur les bords et, un soir, elle dérobe ce qu’il ne fallait pas. C’est le début des ennuis.
Une histoire ancrée dans l’actualité locale, du moins inspirée de cette dernière. L’argent, le pouvoir, la coruption, les magouilles en tous genres ont toujours fait bon ménage. André Jacques nous sort ici une redoutable mécanique bien huilée qu’il vaut mieux ne jamais démarrer, sous peine de se faire écraser par les engrenages.

En note, il est précisé que “Double jeu” ou double play est une action de base-ball éliminant d’un coup deux adversaires. Un titre amplement justifié à la lecture de la nouvelle de Mathieu Croisetière.
Son pote Steve a fait la connerie de trop, il en a marre de le couvrir à chaque fois, c’est la goutte qui fait déborder le vase. C’est court, c’est sanglant, bref, ça tranche dans le vif. Un bon texte coup de poing.

Maxime Houde revient avec une aventure de Coveleski, mais lorsqu’il était encore dans la police, donc avant sa carrière de détective privé. “L’étrangleur aux mains d’acier” nous ramène dans le Montréal des années quarante. Des femmes étranglées, un militaire soupçonné, une hiérarchie récalcitrante pour fouiner dans la caserne... tous les ingrédients d’une bonne enquête de Coveleski que l’on découvre sous un autre angle.
On en vient à attendre ces rendez-vous assez fréquents dans « Alibis » avec ce personnage.

En plus de la nouvelle, André Jacques signe l’article “L’année 2013 du polar québécois” où il y fait un bilan des parutions du cru. Dans sa conclusion, il touche du doigt un réel problème. En effet, si les auteurs étrangers dont français sont en masse présents outre-Atlantique, la réciproque ne l’est pas. En France, si l’on veut lire des polars québécois, il faut les commander, les libraires en proposant sont plutôt rares et ne parlons pas des éditeurs qui préfèrent les traductions anglo-saxonnes ou scandinaves plutôt que de lancer un auteur québécois, alors qu’il n’y aurait pas de frais de traduction.
Il faut ici saluer l’excellent travail d’« Alibis » qui se révèle une formidable vitrine. Sa lecture donne un bel aperçu de ce qui se fait au Québec et ne peut que donner envie d’ouvrir un bouquin de ces auteurs que l’on y retrouve régulièrement.

Pascale Raud s’entretient avec Jacques Côté, l’auteur de la série « Les cahiers noirs de l’aliéniste », avant que Christian Sauvé ne nous surprenne en parlant du film « Gravity » dans la rubrique “Camera oscura”. Cette livraison s’achève par une liste des sorties du trimestre et un ensemble de recensions.

Un numéro d’« Alibis » avec une belle variété de nouvelles au sommaire et ce qui ne gâche rien d’un bon niveau.
C’est bien sûr avec impatience que l’on attendra le prochain...


Titre : Alibis
Numéro : 49
Comité de rédaction et direction littéraire : Martine Latulippe, Jean Pettigrew
Couverture : Nathalie Giguère
Type : revue
Genres : nouvelles, entretiens, articles, critiques
Site Internet : Alibis ; numéro 49 
Période : hiver 2014
Périodicité : trimestriel
ISSN : 1499-2620
Dimensions (en cm) : 13,2 x 20,9
Pages : 160
Prix : 10 CAD



François Schnebelen
22 février 2014


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