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Hemlock, tome 1
Kathleen Peacock
La Martinière, Jeunesse Fiction, traduit de l’anglais (États-Unis), thriller fantastique, 312 pages, juin 2013, 13,90€

Cela fait maintenant quelques années que le SL a été découvert. Entendez par là le Syndrome Lycanthrope. Un virus qui se transmet par griffure ou morsure, incube en 30 jours avec une première métamorphose à la première pleine lune puis d’autres en fonction de l’état émotionnel du contaminé. Cependant aucun traitement n’existe et certains lycanthropes sont pris de folie meurtrière. Des camps d’internement ont été construits de-ci de-là soi-disant pour aider les lycanthropes à surmonter leur métamorphose. Mais la réalité est toute autre, et les humains ne sont pas tous d’accord sur la marche à suivre.



En quelques années, la littérature jeunesse est passée d’ « Harry Potter » à l’infestation vampirique avec « Twilight » ou « Les Vampires de Manhattan », en passant par la magie (« Wicca » ou « 16 Lunes »), le dystopique (« Promise » ou « Delirium »), ou encore le post-apocalyptique ( « La Forêt des Damnés » ou « Never Sky »). Dans cette déferlante, les loups-garous ne sont pas en reste avec « Les Loups de Mercy Falls » par exemple.

Avec « Hemlock », Kathleen Peacock propose un premier ouvrage (et un premier tome d’une trilogie, encore) qui réinvente en partie les codes de la lycanthropie en lui fournissant une base scientifique. La lycanthropie devient un virus, une maladie connue et reconnue à la symptomatologie détaillée. Certes, on reste dans du classique : le SL (Syndrôme Lycanthrope) se transmet par la griffure ou la morsure d’un individu contaminé mais pas obligatoirement sous sa forme lupine. Là où sa fiction diffère, c’est que les transformations n’ont pas lieu à la pleine lune, mais en fonction de l’état émotionnel du contaminé. L’auteure assume aussi parfaitement le fait que la transformation rend ses loups nus comme des vers, au lieu de leur faire trimballer un caleçon accroché à la cheville (mais que l’on ne voit jamais) ou bien que la (bonne) moitié du jean résiste, style l’extraordinaire pantalon semi-extensible de l’incroyable Hulk. Autre modification, qui a son importance, la transformation annihile automatiquement toute blessure, superficielle ou mortelle, ce qui peut être très pratique.

Si certains loups-garous du récit maîtrisent particulièrement bien leur capacité, d’autres sont pris d’une folie meurtrière et égorgent en masse d’innocentes victimes. C’est ce qui se passe à Hemlock. Un loup blanc sème la panique, et les victimes. Lorsque sa meilleure amie est réduite en charpie par cet animal, Mackenzie (dite Mac) reste une des rares à penser que tous les lycanthropes ne sont pas à mettre dans la même cage. Et quand les Traqueurs débarquent en ville, la jeune fille va rapidement découvrir que les contaminés sont plus nombreux qu’elle ne le pensait, et que les méchants ne sont pas toujours ceux que l’on pourrait croire.
Bref une histoire adolescente pas si originale que cela si on retire l’aspect lycanthropie, avec des personnages principaux qui refusent la pensée unique et décident de réfléchir par eux-mêmes.

D’un point de vue écriture, là encore, « Hemlock » n’a rien d’extraordinaire. Le récit est fluide et rapide, les dialogues sont courts et directs. Des rebondissements à répétition aident à atteindre les quelque 300 pages de l’ouvrage à coups de “oh lui aussi ??”. Rien de bien exceptionnel. Sans rien spoiler, on peut dire qu’à la fin, deux adolescents qui se sont rapprochés au cours du récit sont obligés de se séparer car l’un d’eux est contaminé, cependant les méchants sont, temporairement, évincés (il faudra bien qu’ils reviennent au tome 2) et la morale est sauve. La gentille de l’histoire refuse de lâcher son amoureux, et largue tuteur et école (bien que mineure) pour le retrouver afin que l’amour triomphe !
Pardon, mais le laxisme à répétition des romans jeunesse actuels où des mineurs peuvent tout plaquer et mener leur vie comme bon leur semble tandis que les adultes, démissionnaires et absents, regardent ailleurs, commence sérieusement à m’exaspérer. Il y a tout à fait moyen de faire de la bonne littérature jeunesse sans en arriver là, comme le prouve « Hate List », « Tomorrow » ou « La Planète Interdite ».

Ce qui n’est pas exceptionnel non plus ? La couverture, romantico-gothique à souhait, pour attirer les jeunes filles en fleur…


Titre : Hemlock (Hemlock, 2012)
Série : Hemlock (Hemlock), tome 1
Auteur : Kathleen Peacock
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Nathalie Azoulai
Couverture : Jasmina / Getty Images
Éditeur : La Martinière
Collection : Jeunesse
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 312
Format (en cm) : 14,5 x 21,4 x 2,5
Dépôt légal : juin 2013
ISBN : 978-2-7324-5620-1
Prix : 13,90 €



Emmanuelle Mounier
28 janvier 2014


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