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Le cyberespace de l'imaginaire




Agence Interpol (T1 et 2)
Marty Lionel & Bergting Peter & Thirault Philippe & Runberg Sylvain & Beuzelin Boris & Smulkowski Scarlett
Dupuis

José-Louis Bocquet et Louis-Antoine Dujardin supervisent cette nouvelle série. A partir de faits réels véridiques, des enquêteurs, différents d’un album à l’autre, traquent le crime sur toute la planète. Chaque album verra donc un tandem d’auteurs différents à la manœuvre. Ces albums font suite à « Interpol, L’affaire Patrice Hellers », initié par Didier Alcante et Steven Dupré qui est paru en septembre 2010 et pouvant être considéré comme un « pilote », mais ils bénéficient d’une nouvelle maquette plutôt réussie.



Interpol (contraction de l’expression anglaise International Police) est une organisation internationale créée le 7 septembre 1923 dans le but de promouvoir la coopération policière internationale. Le nom complet en français est Organisation internationale de police criminelle (OIPC). Son siège est situé dans la ville de Lyon en France.

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Mexico - La Muerte

Philippe Thirault (« Mille Visages » chez les Humanoïdes Associés, « O’boys » chez Dargaud), nous emmène pour ce premier tome au Mexique, prenant comme toile de fond, les meurtres de femmes de Ciudad Juárez. Situé dans l’état de Chihuahua, au nord du Mexique et à la frontière avec les États-Unis, cette ville connait depuis près de onze ans (les premiers crimes auraient commencé en 1993) une série ininterrompue de meurtres de femmes. Selon Amnesty international dans son rapport de 2013, au moins 13 corps de jeunes femmes et de jeunes filles ont été retrouvés au cours du premier trimestre de l’année dans le district de Valle de Juárez, à la périphérie de Ciudad Juárez. Sept corps auraient été identifiés, ils étaient ceux d’adolescentes de 15 à 17 ans qui avaient été enlevées dans le centre de la ville.

On le voit le sujet est prégnant. Bien documenté, l’auteur utilise un privé local plus que l’enquêtrice d’Interpol pour servir le récit, n’hésitant pas à intégrer des faits réels. La progression de l’enquête nous révèle que les motivations de Tikal, le privé, ne sont pas simplement d’ordre professionnelles. Il n’est pas non plus insensible au charme de l’agent américain, Claire Burnell. Le récit brutal fait la part belle aux scènes de fusillade, les narco-trafiquants complétant ce cliché de sauvagerie.

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Le tandem qu’ils forment avec Lionel Marty n’est qu’un prolongement de leur rencontre sur « Le rêve de Jérusalem » (même éditeur). Le dessin fortement encré laisse une sensation de malaise. Les personnages ont l’air torturé, les traits taillés à la serpe (...ou au scalpel). Les couleurs viennent renforcer cette ambiance « zombie », avec des scènes de fusillade crues, digne d’un Tarantino. J’ai eu un peu de mal avec ce graphisme particulier.

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Stockholm - Le maître de l’ordre

Eric Valandier part en Suède, suite à une commission rogatoire d’un juge. Bruno Jallard et ses deux enfants, Mélanie et Damien, ont été reconnus sur une vidéo d’un bureau de douane situé entre le Danemark et la Suède. L’enlèvement des enfants a été retenu contre le père qui fait partie de « l’ordre divin du temple », une secte listée dangereuse par un rapport parlementaire, mais pas officiellement interdite. Il retrouve sur place Tina Joansson et Emre Altekin, ses correspondants suédois. La course contre la montre pour retrouver les enfants peut commencer...

Sylvain Runberg (« Orbital » avec Serge Pellé, « Hammerfall » avec Boris Talijancic, tous chez Dupuis ou « Konungar » avec Juzhen chez Glénat) est un homme cosmopolite et un voyageur. Sa connaissance de la Suède lui permet de bien ancrer son récit. Récemment, il a aussi repris « Millénium » de Stieg Larsson, avec José Homs au dessin pour Dupuis.
Autre petit clin d’œil suédois, le nom de son Héros, Eric Vallandier, qu’on ne peut s’empêcher de rapprocher de Kurt Wallander, le héros commissaire de l’écrivain suédois Henning Mankell. Nous avons pu voir en France une adaptation britannique sur Arte, avec Kenneth Branagh dans la peau de Wallander. Bien sûr, ici le scénario reprend le triste épisode de l’Ordre du Temple Solaire (OTS) et les suicides collectifs qui y sont liés. Fondé en 1984 par par Luc Jouret et Jo di Mambro, c’était un groupe ésotérique néo-templier. L’OTS est considéré comme une secte par le rapport de la commission d’enquête parlementaire de 1995. Entre octobre 1994 et mars 1997, trois « suicides collectifs » firent 74 victimes. Le scénario est bien écrit, puisant dans une réalité glauque, rythmé, mais rien de bien original.

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Les dessins ont été confiés à Peter Bergting, un dessinateur suédois. Il a sorti chez Delcourt, « L’Augure » en 2007. Fan de jeux de rôle, il a régulièrement travaillé sur le jeu « Shadowrun ». Le dessin semi-réaliste n’est pas très agréable, les couleurs sont moyennes ne permettant pas aux lecteurs une immersion totale.

Une série où le scénario prime sur le dessin pour les deux premiers tomes que j’ai lu. Le tome 3, « Rome, Purple cats » (dessin de Lapo, scénario de Barboni) est sorti en janvier 2013, un tome sur Bangkok est en préparation. Pierre Bellemare n’a qu’à bien se tenir.


(T1) Mexico - La Muerte
- Série :Agence Interpol
- Scénario : Philippe Thirault
- Dessin : Lionel Marty
- Couleurs : Boris Beuzelin, Scarlett Smulkowski, Lionel Marty
- Éditeur : Dupuis
- Dépôt légal : 07 septembre 2012
- Pagination : 56 pages couleurs
- Format : 220 x 300 mm
- ISBN : 978-2-8001-5164-9
- Prix : 12 €


(T2) Stockholm - Le maître de l’ordre
- Série : Agence Interpol
- Scénario : Sylvain Runberg
- Dessin et couleurs : Peter Bergting
- Éditeur : Dupuis
- Dépôt légal : 07 septembre 2012
- Pagination : 56 pages couleurs
- Format : 220 x 300 mm
- ISBN : 978-2-8001-5259-2
- Prix : 12€


© Dupuis - 2012



arjulu
6 octobre 2013




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